Retraites: les députés Liot appellent le camp présidentiel à ne pas empêcher un vote de l’Assemblée

Au sein de la majorité des députés ne cachent pas leur inquiétude sur l'issue d'un vote.
Photo: d'illustration-BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images
Les députés du groupe indépendant Liot ont appelé mardi le camp présidentiel à ne pas faire « d’obstruction » à l’Assemblée nationale pour empêcher un vote sur sa proposition d’abrogation de la réforme des retraites, qui doit être examinée le 8 juin dans l’hémicycle.
« Nous mettons en garde le gouvernement, le président de la République et la majorité relative sur le caractère vraiment ubuesque et ridicule d’une obstruction », a lancé devant des journalistes Bertrand Pancher, le président de ce groupe de 20 élus.
Une proposition de loi qui pourrait être rapidement examinée
Composé d’élus centristes, corses, d’Outre-mer et de dissidents socialistes, Liot a choisi de mettre une proposition de loi d’abrogation du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite au menu de sa « niche parlementaire » du 8 juin, une journée pendant laquelle il peut dicter l’ordre du jour de la séance publique. Mais « chat échaudé craint l’eau froide », dit M. Pancher, craignant que le camp présidentiel utilise toutes les armes à sa disposition pour empêcher qu’un vote ait lieu sur ce texte, comme il l’a déjà fait en faisant traîner les débats lors de « niches » des oppositions, sachant que ces journées doivent obligatoirement s’achever à minuit.
Outre l’abrogation des 64 ans, le texte de Liot propose la réunion d’une conférence sociale pour remettre à plat la question du financement du système de retraites. « Notre proposition de loi est très simple, elle doit être normalement examinée rapidement, quelques heures devraient suffire », a souligné M. Pancher, convaincu que le texte peut être adopté par l’Assemblée, grâce notamment aux voix des députés LR hostiles à la réforme.
« Pour la première fois l’Assemblée nationale va se prononcer »
Dans l’hypothèse d’une adoption, il resterait ensuite l’obstacle du Sénat pour cette proposition de loi, mais « je ne vois pas comment le président de la République peut ne pas faire en sorte de retirer » sa réforme, a estimé M. Pancher. « Ce que nous faisons avec ce texte, c’est que pour la première fois l’Assemblée nationale va se prononcer » sur la réforme des retraites, a plaidé le député Liot Charles de Courson : « revenons à ce qu’est une démocratie. »
Inquiétude au sein de la majorité
Au sein de la majorité, des députés ne cachent pas leur inquiétude sur l’issue d’un vote. La cheffe du groupe Renaissance, Aurore Bergé, a une nouvelle fois appelé à la mobilisation de ses troupes pour ne pas manquer de voix dans l’hémicycle le 8 juin, sachant que le texte n’aura besoin que d’une majorité simple pour être adopté.

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