Réunion inédite entre la Chine, les États-Unis et la Russie, à l’occasion du sommet de l’Asie de l’Est

Par Epoch Times avec AFP
7 septembre 2023 13:00 Mis à jour: 7 septembre 2023 13:02

La vice-présidente américaine Kamala Harris, le numéro deux du régime chinois Li Qiang et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov se sont réunis jeudi à Jakarta pour le sommet de l’Asie de l’Est, une occasion rare pour les nations rivales d’avoir des échanges diplomatiques. 

La réunion est organisée dans la capitale indonésienne où elle rassemble 18 pays. Les contacts entre les responsables des deux plus grandes économies mondiales seront étroitement surveillés dans un contexte de tensions sur des questions allant de Taïwan aux relations avec Moscou en passant par la rivalité dans le Pacifique, quelques jours avant le sommet du G20 à New Delhi.

« Je demande (…) aux leaders du sommet de l’Asie de l’Est de faire (de cette rencontre) un forum pour renforcer la coopération et non pour aiguiser les rivalités », a déclaré le président indonésien Joko Widodo. Kamala Harris a tenu des entretiens séparés avec les dirigeants d’Asie du Sud-Est sur « l’importance de faire respecter le droit international en mer de Chine méridionale », selon un communiqué.

La Russie doit donner des comptes sur son invasion de l’Ukraine

Le sommet de jeudi est aussi la première occasion pour de hauts responsables américain et russe de se rencontrer, près de deux mois après une précédente réunion de l’Asean tendue en juillet à Jakarta lors de laquelle les Occidentaux avaient demandé des comptes à Sergueï Lavrov sur l’invasion de l’Ukraine. Se sont joints à eux le Premier ministre indien Narendra Modi, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le Premier ministre australien Anthony Albanese, ainsi que les dirigeants de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

Le Premier ministre australien a rencontré son homologue chinois en marge du sommet et confirmé qu’il se rendrait en visite officielle en Chine « plus tard cette année », alors que Canberra travaille à un réchauffement des relations avec Pékin. Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est adressé à ses partenaires du sommet, indiquant qu’il était essentiel de « construire un ordre mondial post-Covid-19 fondé sur le droit » et appelé à des efforts collectifs en faveur d’un espace « Indo-Pacifique libre et ouvert ». Sergueï Lavrov devait insister sur les risques d’une extension de l’influence de l’Otan dans la zone asiatique, selon un briefing du ministère des Affaires étrangères à Moscou cette semaine.

Une capacité limitée à résoudre les différends

Même si le sommet de l’Asie de l’Est rassemble des acteurs majeurs, sa capacité à résoudre des différends régionaux et mondiaux est cependant limitée, estiment les experts. La participation des grandes puissances « est un signe du pouvoir rassembleur de l’Asean, mais dernièrement, nous pouvons dire que le sommet de l’Asie de l’Est est ‘‘cassé’’. Il a été transformé en un forum de discussion », a déclaré à l’AFP Aaron Connelly, analyste du groupe de réflexion IISS de Singapour.

Même si la réunion de jeudi aura une portée plus géopolitique, les grandes puissances ont aussi profité des sommets précédents à Jakarta pour consolider leurs alliances et faire pression sur le bloc d’Asie du Sud-Est. Le numéro deux du régime chinois a effectué un trajet mercredi dans le train à grande vitesse, encore en phase de test, financé par la Chine entre la capitale Jakarta et la ville javanaise de Bandung avec un haut responsable indonésien.

Kamala Harris a eu des entretiens successifs avec le président indonésien Joko Widodo et le président philippin Ferdinand Marcos, tous deux membres de l’Asean, en marge du sommet. « La vice-présidente a réaffirmé l’engagement à toute épreuve des États-Unis envers les Philippines et a souligné le rôle que joue l’alliance américano-philippine pour garantir un Indo-Pacifique libre, ouvert et prospère », selon un communiqué.

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