Rochefourchat, la ville qui ne compte qu’un seul habitant, prépare les élections municipales

Par Nathalie Dieul
8 février 2020 04:00 Mis à jour: 8 février 2020 05:27

La commune de Rochefourchat, située dans la Drôme, a une particularité vraiment unique : elle ne compte qu’un seul habitant. Elle se prépare pourtant aux élections municipales du 15 et 22 mars 2020. Mais comment peut-on élire un maire et un conseil municipal quand il n’y a qu’un habitant ?

Les résultats des élections municipales de 2014 indiquent que le maire et ses conseillers municipaux ont tous été élus avec 100 % des votes, et que la participation des votants était de 80 %.

Même si la ville de Rochefourchat ne compte qu’un seul résident permanent, elle a quand même des habitants qui y ont qu’une résidence secondaire et sont inscrits sur la liste électorale. C’est le cas du maire et de six des sept conseillers municipaux, le septième conseiller étant le seul habitant de la commune.

La commune de Rochefourchat, située dans la Drôme, est composée d’une église, de six maisons en pierre et d’une cabine téléphonique hors service dans une superficie d’environ 13 km2. (Capture d’écran/Google Maps)

Depuis les élections municipales de 2008, c’est un avocat parisien, Jean-Baptiste de Martigny, qui est le premier magistrat de Rochefourchat. Il se rend régulièrement dans la résidence secondaire qu’il a achetée en 2006 dans le village le moins peuplé de France (il y a quand même neuf communes « mortes pour la France », entièrement dévastées pendant la première guerre mondiale, qui ne comptent plus aucun habitant).

En 2014, la commune comptait 15 inscrits à la liste électorale. De ce nombre, 12 personnes ont voté, dans le bureau de vote installé dans la salle à manger du gîte, qui fait aussi office de mairie, en face de la vieille église. Une majorité des votants étaient également des élus, ce qui sera encore le cas en 2020.

« C’est un peu comme une démocratie directe. Toutes les familles sont représentées au conseil municipal et les décisions sont prises en consensus », explique le maire à France Info. « Ici, il n’y a pas de querelles de clochers. »

L’ancienne maire voulant prendre sa retraite politique, c’est avec 100 % des votes que l’avocat de 42 ans avait été élu une première fois en 2008. Il faut dire que sa profession est un atout pour cette fonction de représentation. « Il y a beaucoup d’aspects juridiques, donc j’avais une prédisposition par mon métier. »

Les principales préoccupations du conseil municipal, qui se réunit quatre fois par an, sont tournées vers l’entretien des chemins communaux, surtout réalisé par les résidents, avec beaucoup de bénévolat.

Même si le village est « très sauvage, très préservé de la ville », il connaît « des pics de population à une quarantaine d’habitants » à cause de ses résidences secondaires, ironise le maire. Selon Le Figaro, la commune affiche une baisse de 0 % de son nombre d’habitants sur les cinq dernières années !

Pour Jean-Baptiste de Martigny, pas besoin de faire campagne pour briguer un troisième mandat. Il suffit d’une discussion autour d’une table, et s’il y a consensus, il se présentera à nouveau.

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