Seine-Saint-Denis : un Mauricien condamné pour le meurtre de deux mères qui le soupçonnaient d’attouchements sur une fillette

Par Paul Tourège
26 novembre 2019 18:33 Mis à jour: 26 novembre 2019 18:33

Arrivé en France en 2004 en provenance de l’Île Maurice, l’accusé était sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une affaire de viol sur mineure de moins de 15 ans au moment des faits.

Les faits remontent au 10 juillet 2016. Dans la cité des Courtillières, à Pantin, un homme d’une cinquantaine d’années poignarde à mort Chrystelle et Amelle, deux jeunes mères âgées de 31 ans.

Amies d’enfance, les victimes s’étaient rendues à son domicile pour obtenir des « explications », la fille aînée de Chrystelle, âgée de neuf ans à l’époque, ayant confié à sa mère que le quinquagénaire lui avait fait subir des « attouchements ». La fillette avait notamment raconté qu’il l’avait embrassée sur la bouche.

Les cadavres des deux jeunes mères avaient été retrouvés dans le hall du bâtiment où résidait le suspect. Sans profession et mère de trois enfants, Chrystelle a été frappée six fois avec une arme blanche. Ancienne caissière et mère d’un petit garçon, Amelle a été frappée huit fois.

Interpellé quelques minutes après les faits, le quinquagénaire avait reconnu le double meurtre tout en affirmant qu’il avait agi en état de légitime défense. Un couteau de 18 centimètres et un ciseau à bois ensanglanté avaient été saisis dans les parties communes de l’immeuble et dans l’appartement du suspect.

Sous contrôle judiciaire dans une affaire de viol sur mineure

Lors de son arrestation, le quinquagénaire, « qui n’avait pas de problèmes psychiatriques, qui était lucide », n’avait rien trouvé de mieux que de s’inquiéter de ne pas pouvoir regarder la finale du championnat d’Europe de football qui avait lieu le soir même.

Il avait également fait des compliments à une policière en la comparant à une actrice de la série Plus belle la vie, rapporte l’AFP.

Originaire de l’Île Maurice, le suspect était arrivé en France en 2004 et travaillait comme auxiliaire de vie. Il avait notamment déclaré aux enquêteurs qu’il consommait des stupéfiants, dont de l’héroïne et de la cocaïne, depuis l’âge de 13 ans.

Au moment des faits, il faisait par ailleurs l’objet d’un contrôle judiciaire dans le cadre d’une affaire de viol sur une mineure de 15 ans dans le Val-d’Oise. Pendant l’enquête, il déclarera avoir été en conflit avec l’une des deux victimes, prétendant avoir entretenu une relation extraconjugale avec elle pendant plusieurs mois.

« Les familles n’ont pas eu leurs réponses »

Le procès de l’accusé s’est ouvert le 18 novembre 2019 devant la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis.

Crâne rasé et lunette en écailles, le quinquagénaire a affirmé que les deux victimes l’avaient roué « de coups de pied, de coups de poing » le soir des faits, avant d’ajouter qu’il avait saisi un couteau dans sa cuisine pour se « défendre » car il se sentait en danger.

« Elles n’allaient pas le tuer, c’est une certitude », a souligné l’avocat général en évoquant la « personnalité à risque » du prévenu.

« Il n’y a pas une, mais deux victimes. Pas un, mais plusieurs coups de couteau. Il ne leur a laissé aucune chance », ajoute-t-il.

« Il ne donne pas d’explication. Les familles n’ont pas eu leurs réponses », poursuit le représentant du ministère public.

Regrettant « le détachement, l’indifférence et la froideur » de l’accusé pendant son procès, il requiert la peine maximale, soit trente ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers.

Le 21 novembre, au terme de quatre jours d’audience, l’accusé a finalement été condamné à une peine de vingt ans de réclusion par les jurés.

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