Alors qu’il effectuait le trajet de la ligne 50 ce dimanche 20 novembre, entre Aix-en-Provence et Marseille, le chauffeur a diffusé des versets du Coran durant le trajet. Parmi les passagers, deux ont tenté de raisonner le conducteur pour qu’il coupe le son, en vain. Une enquête interne a été ouverte.
Durant le voyage reliant Aix-en-Provence à Marseille, qui a duré une quarantaine de minutes ce dimanche matin, le jeune chauffeur de bus a imposé aux voyageurs une psalmodie du Coran, la Sourate 166 Al Baqara, rapporte France Bleu Provence. Malgré les demandes de certains passagers, il n’a même pas daigné baisser le volume des haut-parleurs.
« Ça ne gêne personne pour la laïcité ? »
La navette Aix-Marseille transporte trois millions de passagers par an. Ce dimanche, parmi la cinquantaine de passagers présents dans le bus, seuls deux ont protesté. « Vous n’avez pas à nous infliger ça ! » s’est indigné l’un d’eux. Un homme de nationalité algérienne a également lancé : « Vous ne respectez pas la laïcité, vous n’avez pas le droit ! » Mais le chauffeur a riposté : « C’est mon bus ! Je fais ce que je veux. Si t’es pas content, tu descends ! »
L’Algérien a de nouveau tenté de raisonner le chauffeur en lui disant : « Ce sont des versets, c’est religieux. » S’adressant aux autres passagers, il a demandé : « Ça ne gêne personne pour la laïcité ? » mais aucun des passagers ne lui a répondu. Une dame âgée a dissuadé son mari d’intervenir et l’a invité à se calmer. « On est entre ses mains », a-t-elle plaidé. Certains passagers ont quant à eux filmé la scène.
Un incident « très grave et inacceptable »
Après cet incident, la régie des transports (RDT 13) a mené son enquête et a découvert que le jeune chauffeur avait été recruté par un sous-traitant. Ce dernier a été convoqué par son employeur auquel il a assuré que la diffusion des versets avait été faite via son téléphone, et non sur les haut-parleurs du bus, ainsi que l’a expliqué au micro de France Bleu Paul Sillou, le directeur général RDT 13.
La métropole Aix-Marseille, qui qualifie cet incident d’inédit, a rappelé que le règlement intérieur interdisait toute manifestation religieuse dans un transport public. Elle considère cet incident comme « très grave et inacceptable ». « Nous sommes en train de recueillir des éléments dans le cadre d’une procédure disciplinaire le concernant », a stipulé Paul Sillou auprès de nos confrères.
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