Alors que Donald Trump poursuit les négociations visant à limiter les ambitions nucléaires de l’Iran, l’historien de renom Victor Davis Hanson estime que le président américain prépare ses partisans non interventionnistes à l’éventualité d’une confrontation musclée au Moyen-Orient.
Lors de sa campagne électorale de 2024, Donald Trump a souvent vanté son bilan de non-implication dans de nouvelles guerres au cours de son premier mandat et insistait sur ses plans de mettre fin rapidement aux conflits armés en cours dans le monde, comme celui de la guerre en Ukraine. Dans le même temps, M. Trump a décrit son approche de la politique étrangère comme celle de la « paix par la force » et s’est montré prêt à brandir la menace d’une action militaire pour faire avancer son programme.
En mars, alors que le président américain commençait à faire pression pour obtenir un nouvel accord limitant le programme nucléaire iranien, il a mis en garde : « S’ils ne concluent pas d’accord, il y aura des bombardements. »
Lors de sa récente interview accordée à Jan Jekielek, animateur de l’émission « American Thought Leaders » d’EpochTV, Victor Davis Hanson a souligné que Donald Trump devait faire preuve de finesse dans sa façon d’aborder les prochaines étapes des négociations avec l’Iran.
« Le mouvement MAGA [Make America Great Again (Rendre à l’Amérique sa grandeur)] qui l’appuyait était opposé à l’option de guerres au Moyen-Orient, aux enchevêtrements à l’étranger et soutenait qu’il valait toujours mieux exercer des pressions que d’aller à la guerre », a-t-il expliqué.
Alors que l’administration Trump s’est jointe à des séries successives de discussions indirectes avec des représentants iraniens, M. Hanson a estimé que les dirigeants israéliens trouvaient que le moment actuel présentait une bonne occasion pour frapper l’Iran.
Même si les négociations irano-américaines n’aboutissent pas à un accord, M. Hanson pense que le président américain pourrait profiter de l’occasion pour sensibiliser sa base à la vision israélienne.
« Il dit à Israël : ‘Menons six ou sept mois de négociations […]. Nous négocierons jusqu’à ce qu’ils soient obligés d’afficher leur couleur […] et alors nous aurons un argument à faire valoir auprès de notre base MAGA’. »
Syrie
Victor Davis Hanson a estimé que la chute de Bachar el-Assad en Syrie constituait une occasion importante d’isoler davantage Téhéran et de réduire son influence au Moyen-Orient.
M. Assad a fui à Moscou en décembre dernier, au milieu d’une offensive surprise menée par Hayat Tahrir al-Cham – une faction islamiste sunnite qui était à l’origine la branche syrienne d’Al-Qaïda et que le gouvernement américain considère toujours comme une organisation terroriste.
Après la prise de Damas, un conseil dirigé par les rebelles a nommé Ahmed al-Charaa, chef de Hayat Tahrir al-Cham, président du nouveau gouvernement de transition syrien autoproclamé. Le conseil a également nommé d’autres membres de Hayat Tahrir al-Cham à des postes de direction au sein de ce gouvernement de transition.
Depuis qu’il a pris le pouvoir, M. al-Charaa a essayé de se présenter comme un modéré. En retour, les États-Unis se sont montrés moins hostiles.
Au cours des dernières semaines du mandat du président Joe Biden, son administration a retiré une prime de 10 millions de dollars pour la capture d’Ahmed al-Charaa, ce qui a permis à Barbara Leaf, alors secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, de rencontrer le chef de guerre syrien en pleine ascension.
Ce mois-ci, Donald Trump a annoncé qu’il allait lever les sanctions contre la Syrie « pour leur donner une chance d’accomplir de grandes choses ». La semaine dernière, lors de sa tournée au Moyen-Orient, M. Trump a rencontré M. al-Charaa et a annoncé qu’il envisageait de normaliser les liens avec les nouveaux dirigeants syriens.
Le président américain a également exhorté Ahmed al-Charaa à adhérer aux accords d’Abraham qui visent à normaliser les relations entre Israël et les différents États musulmans voisins. Ces accords ont été déjà signés entre Israël, d’une part, et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc, d’autre part.
Malgré le passé d’Ahmed al-Charaa, Victor Davis Hanson estime que la Turquie, Israël, la population kurde de Syrie et les États arabes voisins le préférent tous à Bachar el-Assad, et que Donald Trump pense la même chose.
« Ils pourraient être des terroristes, mais ils pourraient être dirigés dans d’autres directions. Je n’en sais rien. Mais toutes les parties intéressées ont trouvé qu’il était préférable au régime d’Assad », a-t-il souligné.
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