Tous les Instituts Confucius gérés par Pékin aux États-Unis pourraient être dissous d’ici la fin de l’année : Pompeo

Par Frank Fang
3 septembre 2020 03:02 Mis à jour: 3 septembre 2020 13:59

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a évoqué la possibilité de fermer tous les Instituts Confucius (IC) financés par Pékin situés sur les campus universitaires américains d’ici la fin de l’année.

« Je pense que tout le monde commence à comprendre les risques que représentent ces institutions pour le recrutement d’espions et de collaborateurs », a déclaré M. Pompeo le 1er septembre lors d’un entretien avec le Fox Business Network.

Il a ajouté : « Je pense que ces institutions le savent et j’espère que nous les fermerons toutes avant la fin de cette année. »

Le commentaire de M. Pompeo est arrivé moins d’un mois après que le Département d’État américain a désigné « mission étrangère du régime chinois » une organisation à but non lucratif basée à Washington qui promeut les IC, M. Pompeo la qualifiant d’« entité faisant avancer la propagande mondiale de Pékin et la campagne d’influence malveillante sur les campus américains pour les élèves de la maternelle à la terminale ».

Une mission étrangère est définie comme une entité « détenue en grande partie ou effectivement contrôlée » par un gouvernement étranger et, selon les règles fédérales, est soumise à certaines exigences administratives qui sont appliquées aux ambassades et consulats étrangers aux États-Unis.

Plus de 100 Instituts Confucius ont été créés dans des universités américaines depuis 2004. Les programmes éducatifs financés par Pékin ont fait l’objet d’un examen de plus en plus minutieux de la part des responsables américains qui craignent qu’ils ne répandent la propagande chinoise, ne restreignent la liberté académique et ne facilitent l’espionnage dans les salles de classe américaines. En février 2019, des enquêteurs du Sénat américain ont découvert que Pékin avait donné plus de 158 millions de dollars depuis 2006 aux écoles américaines pour qu’elles gèrent ces instituts.

L’enquête du Sénat a également révélé que les enseignants chinois travaillant dans les IC pouvaient voir leur contrat résilié s’ils « violaient la loi chinoise » ou « s’engageaient dans des activités préjudiciables aux intérêts nationaux [de la Chine] ».

Le groupe de défense de l’éducation, la National Association of Scholars (NAS), a récemment mis à jour son site web et a déclaré qu’il y avait un total de 67 IC aux États-Unis au 26 août, tandis que 53 IC ont fermé ou sont sur le point de fermer.

Parmi les collèges qui doivent fermer leurs IC, on trouve le collège communautaire de Denver (fermeture prévue le 30 septembre), l’université de l’Oklahoma (octobre 2020), l’université de Caroline du Nord Charlotte (décembre 2020) et l’université Emory (novembre 2021), selon la NAS.

Le régime chinois a réagi avec colère à la désignation précédente du Département d’État. Le 14 août, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, dans un briefing quotidien, a accusé M. Pompeo d’« opprimer les Instituts de Confucius en invoquant des prétextes infondés ».

Le journal chinois Global Times, dans un article publié le 14 août, a décrit les IC comme les « victimes du plan politique élaboré par M. Pompeo ». Le journal a également attaqué M. Pompeo, l’accusant d’être « le destructeur des règles internationales et de la stabilité mondiale ».

Plusieurs législateurs américains avaient applaudi la désignation de mission étrangère.

« Le Parti communiste chinois utilise les Instituts Confucius pour diffuser sa propagande et supprimer la liberté d’expression sur les campus à travers la nation », a déclaré le sénateur John Neely Kennedy (Républicain-Louisiane) dans une déclaration de son bureau.

Le sénateur Rob Portman (R-Ohio) a publié sur son compte Twitter « Je soutiens les programmes d’échange, mais nous ne pouvons pas permettre à ces Instituts Confucius de continuer à promouvoir la propagande communiste chinoise et de supprimer le débat académique dans les écoles américaines. »

S’adressant également à la Fox mardi, M. Pompeo a déclaré que le gouvernement américain prendra bientôt certaines mesures pour lutter contre le vol par la Chine de la propriété intellectuelle américaine développée dans les universités.

« Dans les jours et les semaines à venir… vous verrez les États-Unis faire face à cette situation très sérieusement … les étudiants qui poursuivent leurs études ici aux États-Unis et qui font partie de ce réseau », a-t-il déclaré.

Le ministère de la Justice a poursuivi plusieurs chercheurs chinois pour avoir caché leurs liens avec la Chine ou volé des secrets commerciaux alors qu’ils étudiaient ou étaient employés dans des universités américaines. Dans le même temps, le régime chinois a recruté des chercheurs chinois et étrangers pour travailler en Chine et stimuler ses ambitions technologiques à travers des programmes de recrutement parrainés par l’État.

En se référant aux étudiants chinois, M. Pompeo a précisé : « Ils ne sont pas tous des espions, mais beaucoup d’entre eux sont surveillés, leurs familles au pays sont surveillées, et ce sont des efforts pour le gouvernement chinois – le Parti communiste chinois en particulier – pour identifier ceux qui pourraient finalement travailler en leur nom. »

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