«Tout ministre concerné par une mise en examen devra démissionner», avait affirmé Emmanuel Macron en 2017

Par Emmanuelle Bourdy
5 octobre 2022 12:29 Mis à jour: 5 octobre 2022 12:57

Le président de la République avait pourtant soutenu, lors de la campagne présidentielle de 2017, que lorsqu’un ministre était mis en examen, il devait démissionner. À ce moment-là, l’affaire Fillon défrayait la chronique. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’applique pas ce qu’il préconise lui-même, lorsqu’il s’agit des hommes de son gouvernement.

Que ce soit le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, ou le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, tous deux ont été mis en examen. Mais le chef de l’État continue de les soutenir, plutôt que de mettre à exécution ce qu’il avait dit cinq ans plus tôt, à savoir : « Tout ministre concerné par une mise en examen devra démissionner. »

« Devenir président, c’est être le garant des institutions »

Emmanuel Macron n’a donc pas tenu sa promesse. Éric Dupond-Moretti a fait l’objet d’une mise en examen en juillet 2021. Ce lundi 3 octobre, il a été renvoyé devant la Cour de justice de la République. Il est accusé d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec certains magistrats à qui il s’était opposé lorsqu’il était avocat. Non seulement le garde des Sceaux n’a pas démissionné, mais il a de surcroît été reconduit pour ce nouveau quinquennat. Concernant Alexis Kohler, il s’agit du bras droit du président et son rôle est charnière.

Le 2 mars 2017, alors que la campagne présidentielle battait son plein, Emmanuel Macron avait déclaré que « ce qui se passe est mauvais pour la vie politique française en général et l’état de droit en France ». Il estimait encore que « devenir président, c’est être le garant des institutions », c’est-à-dire celui « qui garantit la dignité de notre vie publique ». Ces déclarations étaient directement liées à l’affaire François Fillon qui avait éclaté, révélant des soupçons d’emploi fictif quant à son épouse Pénélope. Le 14 mars 2017, soit quelques jours plus tard, François Fillon avait été mis en examen, notamment pour détournement de fonds publics.

Cela « n’affecte en aucune manière l’exercice de sa mission »

L’opposition met la pression sur le président de la République, demandant la démission des deux hommes politiques mis en examen. « Le protégé de Macron va devoir affronter sa hantise : rendre des comptes ! » a souligné sur Twitter, ce 3 octobre, la députée de La France insoumise Mathilde Panot. Le chef des députés LR, Olivier Marleix, a quant à lui indiqué sur le réseau social que maintenir en fonction Alexis Kohler à l’Élysée serait « une injure à l’institution judiciaire ».

Mais cela n’a pas déstabilisé le gouvernement, qui a annoncé ce lundi qu’Alexis Kohler restait en poste. Il a par ailleurs mentionné que la mise en examen du secrétaire général n’affectait « en aucune manière l’exercice de sa mission ». Éric Dupond-Moretti a de son côté spécifié au micro de BFMTV ce mardi 4 octobre qu’Élisabeth Borne venait de lui réaffirmer « toute la confiance qu’elle [lui] portait », le dossier de l’instruction étant « vide ».

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