«Travailleur indispensable» pour son employeur, un père de famille kosovare bientôt expulsé de France alors qu’il est un «modèle d’intégration»

Par Nathalie Dieul
13 août 2022 11:27 Mis à jour: 14 août 2022 16:51

Une famille parfaitement intégrée à Rouen risque d’être séparée le 1er septembre parce que le père a reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui le force à partir de France le 1er septembre prochain. L’employeur de Liridon Mussolli dénonce l’absurdité de cette situation qui risque de lui faire perdre ce chef d’équipe qui est un « salarié indispensable » pour sa petite entreprise.

Liridon Mussolli a trois enfants de 8 mois, 4 ans et 8 ans, dont deux nés en France, et une femme aussi bien intégrée que lui. Arrivé en France en 2016, il a rapidement appris le français et n’a pas hésité à faire du bénévolat dans plusieurs associations avant de trouver du travail. Il est maintenant en CDI à temps plein depuis 2020, rapporte France 3.

Sa femme s’est reconvertie dans le domaine de l’aide à la personne et elle travaille en CDI, alors qu’elle est diplômée de physique‑chimie. La famille paye ses impôts et cotise à la sécurité sociale. Les conseillers municipaux de la mairie de Rouen ont parrainé les trois enfants du couple dans le cadre d’un parrainage républicain.

Pourtant, au début de l’été, le père de famille a reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il doit donc quitter la France le 1er septembre. Celui qui a fui son pays avec sa famille à cause de la guerre en Yougoslavie a donc un billet d’avion à destination du Kosovo, pour lui seul, qui a été réservé par la préfecture de Seine‑Maritime.

« Personne n’est capable de le remplacer pour le moment »

« C’est ce genre de modèle dont on a besoin en France ! » assure Mickaël Demir, l’employeur de Liridon, qui est non seulement totalement satisfait du travail de ce dernier, mais ne voit pas comment il pourrait le remplacer dans sa petite entreprise du bâtiment, située à Sotteville‑lès‑Rouen.

« C’est un chef d’équipe et s’il part, je vais avoir du mal à trouver quelqu’un d’aussi bien, personne n’est capable de le remplacer pour le moment », s’inquiète Mickaël Demir. « J’ai un an et demi de commandes signées, comment je vais faire si je le perds ? »

Selon la pétition qui a été mise en ligne pour demander au préfet de la Seine‑Maritime de revoir cette décision de renvoi, l’employeur de Liridon « lui confie la responsabilité de ses chantiers et des relations commerciales, lorsqu’il est absent ou occupé ».

« Le profil parfait de la personne bien intégrée »

Les membres de cette famille sont par ailleurs « reconnus pour leur gentillesse et grande disponibilité. »

Michael Demir affirme que son employé « a le profil parfait de la personne bien intégrée, qui travaille bien, qui paye ses impôts, il ne profite pas du système… », précise‑t‑il.

Liridon Mussolli bénéficie du soutien de plusieurs associations rouennaises dont la Ligue des droits de l’homme, l’Action catholique des enfants et l’Association Saint‑Vincent‑de‑Paul, mais aussi celui de son employeur, d’élus locaux et d’amis.

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