Trump bouscule les orthodoxies politiques dans une interview accordée à Tucker Carlson

Par Janice Hisle
25 août 2023 11:02 Mis à jour: 25 août 2023 11:50

L’ancien président Donald Trump a défié le Comité national républicain en ne participant pas au premier débat présidentiel le 23 août et a opté pour une longue interview préenregistrée avec l’ancien animateur de Fox News Tucker Carlson.

Dans cet entretien, qui a été diffusé en même temps que le débat du Parti républicain, M. Trump a évoqué les défis qu’il a dû relever en tant que président et auquel il est désormais confronté en tant que candidat, ainsi que les priorités qu’il se fixerait s’il était réélu.

M. Trump, qui s’est présenté comme un outsider en 2016, a confirmé dans son entretien avec M. Carlson qu’il restait un outsider de Washington, remettant en question les pouvoirs de la bureaucratie fédérale et s’engageant à remettre en cause les orthodoxies en matière de réglementation environnementale, de politique étrangère, d’économie et d’intégrité des élections.

M. Carlson a demandé, à deux reprises, à M. Trump s’il pensait pouvoir être la cible d’une tentative d’assassinat, considérant que rien de ce qui a été entrepris ne soit parvenu à le faire fléchir.

Les tentatives de destitution de M. Trump ont échoué à deux reprises au cours de sa présidence de 2017 à 2021. Ces derniers mois, sa popularité auprès des électeurs républicains n’a fait que croître à la suite de quatre inculpations pénales, alors qu’il tente de devenir le candidat du Parti républicain pour la troisième fois pour l’élection de 2024.

« Ils peuvent vous inculper 20 fois, vous ne perdrez pas la primaire républicaine », a déclaré M. Carlson.

M. Trump a répondu : « Cela rend les quatre actes d’accusation encore plus ridicules. Peut-être qu’il y en aura d’autres, je ne sais pas. Ces gens sont fous ».

L’ancien président a éludé la question de l’assassinat, mais a déclaré que ceux qui veulent s’en prendre à lui sont des « animaux sauvages ».

La perspective d’une tentative d’assassinat est d’autant plus brûlante qu’en Équateur, le candidat libertaire Fernando Villavicencio a été tué le 9 août, moins de deux semaines avant les élections générales. En outre, le fils d’un homme politique américain assassiné, le démocrate, Robert F. Kennedy Jr, tente d’évincer le président démocrate des États-Unis, Joe Biden.

Entre-temps, compte tenu des profondes divisions politiques sur diverses questions, notamment celle de savoir si l’élection de 2020 a été volée à M. Trump et attribuée à tort au président Biden, M. Carlson a demandé si la nation ne se dirigeait pas vers un « conflit ouvert » ou vers une seconde guerre civile. « Nous semblons nous diriger vers quelque chose », a noté M. Carlson.

M. Trump n’a pas non plus répondu directement à cette question. Mais il a concédé : « Il y a un niveau de passion que je n’ai jamais vu. Il y a un niveau de haine que je n’ai jamais vu. C’est probablement une mauvaise combinaison ».

M. Trump a décidé de ne pas participer au débat de Milwaukee, estimant qu’il n’y avait aucun avantage à le faire.  Il est le grand favori, avec une avance considérable sur son plus proche rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

L’émission Carlson-Trump a été visionnée près de 75 millions de fois dans l’heure qui a suivi sa publication en ligne, et a suscité quelque 22.500 commentaires et 256.000 « J’aime ».

D’autres informations à retenir :

Élection de 2020

Dans l’interview, M. Trump a réitéré son point de vue selon lequel les élections de 2020 avaient été volées, et lorsque M. Carlson lui a demandé s’il pensait que cela pourrait à nouveau se reproduire en 2024, l’ancien président a déclaré qu’il y aurait certainement des tentatives en ce sens.

M. Trump – qui devrait se rendre le 24 août aux autorités de Géorgie, où il fait face à des accusations liées à sa remise en question des résultats des élections de 2020 – a déclaré que son avance dans les sondages avait atténué les coups des accusations dont il fait l’objet dans le cadre de quatre affaires pénales distinctes.

« Je pense que c’est beaucoup plus facile parce que je suis très haut dans les sondages, parce que cela signifie que les gens voient qu’il s’agit d’une fraude », a expliqué M. Trump. Il s’est également demandé pourquoi les politiciens démocrates qui remettaient en question les résultats d’élection n’avaient pas été inculpés comme lui.

M. Trump s’en est également pris à l’ancien procureur général, Bill Barr, affirmant qu’il avait seulement « fait semblant » d’enquêter sur les fraudes électorales parce qu’il était « tellement pétrifié, tellement effrayé à l’idée d’être destitué ».

« Bill Barr n’a pas non plus enquêté sur les fraudes électorales. (…) Il a dit qu’il l’avait fait et il a prétendu l’avoir fait. Mais il ne l’a pas fait », a indiqué M. Trump.

Mike Pence

Il a également réitéré son point de vue selon lequel le vice-président de l’époque, Mike Pence, était en droit de renvoyer les voix des grands électeurs aux assemblées législatives des États dans la mesure où planaient des soupçons de fraude électorale.

La question de savoir si M. Pence avait le droit de le faire est au cœur des accusations portées contre M. Trump en Géorgie, où il fait l’objet à 13 chefs d’accusation, notamment l’allégation selon laquelle ses efforts pour remettre en question les résultats de l’élection constituent une conspiration criminelle en vertu de la loi sur les organisations influencées par le racket et la corruption (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act).

M. Trump a déclaré qu’il pensait que M. Pence avait reçu de « très mauvais conseils » et que des avocats avaient défendu les deux côtés de la question.

« Ils disent que vous n’avez aucun droit de contester, et si vous contestez cette élection, nous allons vous inculper et vous mettre en prison », a-t-il affirmé.

Le 6 janvier

Les événements du 6 janvier 2021 – à commencer par la manifestation massive à Washington de dizaines de milliers de partisans du président Trump qui estimaient que l’élection de 2020 avait été volée – ont été mal rapportés et dénaturés, a ajouté l’ancien président.

Un petit groupe de personnes a causé des problèmes au Capitole, alors que la grande majorité était là pour protester « pacifiquement et patriotiquement », a-t-il souligné.

« Les gens qui étaient dans la foule ce jour-là (…) ont dit que c’était la plus belle journée qu’ils aient jamais vécue », a fait remarquer l’ancien président. « Il y avait de l’amour et de l’unité. »

« Je n’ai jamais vu un tel esprit, une telle passion et un tel amour. Et je n’ai jamais vu non plus, simultanément et de la part des mêmes personnes, une telle haine de ce qu’ils ont fait à notre pays. »

Dans l’interview, M. Trump a exprimé son souhait de représenter à la fois les démocrates et les républicains, affirmant que « la plupart des gens dans notre pays sont fantastiques ».

S’il est réélu, M. Trump a indiqué que sa priorité numéro un en tant que président serait d’expulser les centaines de milliers de « criminels qui ont été autorisés à entrer dans notre pays (…) et de les faire sortir ».

Melanie Sun et Jackson Richman ont contribué à cet article.

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