Ukraine: au moins huit morts dans une frappe russe contre un restaurant de Kramatorsk

Par Epoch Times avec AFP
28 juin 2023 10:50 Mis à jour: 28 juin 2023 11:08

Au moins huit personnes sont mortes et 56 ont été blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk, seule grande ville de l’Est de l’Ukraine contrôlée par Kiev, ont annoncé mercredi les services de secours.

De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a minimisé l’impact sur le conflit des divisions internes exposées en Russie par la spectaculaire rébellion durant le week-end du groupe paramilitaire Wagner et de son chef Evguéni Prigojine, accueilli mardi au Bélarus.

« Malheureusement, Prigojine a laissé trop vite tomber. Donc il n’y a pas eu assez de temps pour que cet effet démoralisateur pénètre dans les tranchées », a dit M. Kouleba sur CNN.

Deux roquettes tirées en centre-ville

Selon la police ukrainienne, la Russie a tiré deux roquettes sol-air S-300 sur Kramatorsk, qui comptait 150.000 habitants avant la guerre, entrée dans son seizième mois.

La frappe a détruit le restaurant Ria Pizza, un établissement du centre ville apprécié des journalistes et des militaires. Parmi les morts figurent trois enfants, a indiqué le Service d’urgence de l’État d’Ukraine sur Telegram, ajoutant que les sauveteurs « recherchent des personnes qui se trouvent probablement sous les décombres ».

Trois personnalités colombiennes, le célèbre écrivain Hector Abad, l’homme politique Sergio Jaramillo et la journaliste Catalina Gomez, correspondante en Ukraine du quotidien El Tiempo, ont été légèrement blessées alors qu’ils dînaient dans le restaurant avec l’écrivaine ukrainienne Victoria Amelina, selon un communiqué signé par M. Abad et Jaramillo.

Dégâts importants autour du restaurant

Outre le restaurant, des appartements, des commerces, des voitures, un bureau de poste et plusieurs autres bâtiments ont subi des dégâts, selon le parquet ukrainien.

Une journaliste de l’AFP sur les lieux de la frappe a vu des ambulances, la police, des soldats et le maire de la ville près de ce restaurant, devant lequel s’est rassemblée une foule d’habitants.

Un chef cuisinier à l’uniforme couvert de poussière, Rouslan, 32 ans, a expliqué qu’il « y avait pas mal de monde » dans le restaurant au moment de la frappe, en pointant le ciel du doigt : « j’ai eu de la chance. »

Située à l’ouest de Bakhmout, ville dévastée qui a été le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante de la guerre, Kramatorsk a été visée à plusieurs reprises par des bombardements russes.

Des sauveteurs et des volontaires s’efforcent de sauver des personnes sous les décombres après qu’un missile russe a frappé un restaurant et plusieurs maisons à Kramatorsk dans l’est de l’Ukraine le 27 juin 2023. (Photo by GENYA SAVILOV/AFP via Getty Images)

Le plus meurtrier a été celui de la gare de Kramatorsk, frappée en avril 2022, qui avait fait 61 morts et plus de 160 blessés quelques semaines après le début de l’invasion russe et au moment où une foule de civils tentaient de quitter la ville.

Important nœud ferroviaire, Kramatorsk est de facto la capitale régionale depuis que les villes de Donetsk et Lougansk à l’Est ont été capturées par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou en 2014.

Evguéni Prigojine accueilli en Biélorussie

Mardi, le chef du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine a été accueilli en Biélorussie dans le cadre d’un accord ayant mis fin à sa spectaculaire rébellion en Russie, a annoncé le président Biélorusse Alexandre Loukachenko.

Le dirigeant Biélorusse a assuré avoir déconseillé au président russe Vladimir Poutine de « buter » M. Prigojine et estimé que le Biélorusse pourrait profiter de l’ « expérience » des combattants de Wagner qui viendront s’y réfugier

Le tempétueux patron de Wagner s’était volatilisé depuis l’annonce de la fin de sa rébellion samedi soir, après 24 heures de chaos qui ont vu ses hommes s’emparer de bases militaires et marcher sur Moscou, avant de faire soudain volte-face.

Mise en garde de l’Otan

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a mis en garde Moscou et Minsk contre toute « menace » qu’engendrerait la présence du patron de Wagner en Biélorussie, frontalier avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, trois pays membres de l’alliance.

« Nous avons envoyé un message clair à Moscou et à Minsk : l’Otan est là pour protéger chaque allié et chaque parcelle du territoire de l’Otan », a-t-il affirmé à La Haye après un dîner avec sept chefs d’État ou de gouvernement des pays de l’alliance. « Il n’y a donc aucune place pour un malentendu à Moscou ou à Minsk quant à notre capacité à défendre les alliés contre toute menace potentielle ».

Si l’onde de choc de la révolte conduite par les hommes d’Evguéni Prigojine reste à mesurer, le Kremlin a d’ores et déjà nié que le président russe Vladimir Poutine soit sorti affaibli de cette crise, pourtant la pire en plus de deux décennies de règne.

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