Un des juges de la CPI ayant accusé la Russie de déporter des enfants ukrainiens, est visé par un mandat d’arrêt en Russie

Par Epoch Times avec AFP
1 août 2023 10:53 Mis à jour: 1 août 2023 17:15

La Cour pénale internationale (CPI) a condamné mardi l’ajout sur la liste des personnes recherchées en Russie d’une juge ayant délivré un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, le qualifiant de « nouvelle tentative de saper le mandat international de la cour ».

L’agence de presse russe TASS a rapporté la semaine dernière qu’après le procureur de la CPI Karim Khan et le juge Rosario Salvatore Aitala, la juge Tomoko Akane était à son tour visée par un mandat d’arrêt en Russie. La juge est décrite dans la notice consultée par l’AFP comme une femme née le 28 juin 1956 au Japon, recherchée pour violation d’un article du Code pénal russe, sans précision sur la nature de l’infraction.

La présidence de l’Assemblée des États Parties de la CPI s’est dite « profondément préoccupée » par ces informations. L’organe législatif et de supervision de la CPI a ajouté regretter cette « nouvelle tentative de saper le mandat international » de la cour et a réaffirmé qu’il « se tient fermement aux côtés de la Cour, de ses fonctionnaires élus et de son personnel ».

La juge Tomoko Akane est l’un des juges qui ont délivré le 17 mars des mandats d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine et de Maria Lvova-Belova, commissaire russe aux droits de l’enfant.

« Déportation illégale » d’enfants Ukrainiens 

M. Poutine et Mme Lvova-Belova sont accusés de crime de guerre pour la « déportation illégale » de milliers d’enfants ukrainiens depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, des accusations rejetées par Moscou.

Le procureur de la CPI ainsi que le juge Rosario Salvatore Aitala avaient été placés en mai sur la liste de personnes recherchées en Russie, sans précision sur la nature des délits reprochés. La CPI avait alors promis de rester « inflexible dans l’exécution de son mandat légal garantissant que des comptes soient rendus pour les crimes les plus graves ».

« Préserver l’intégrité de la Cour »

La Russie, qui n’est pas membre de la CPI, ne reconnaît pas le mandat d’arrêt contre son président, qualifié d’ « illégal ». Moscou avait annoncé le 20 mars des enquêtes à l’encontre de trois magistrats de la CPI puis placé en mai le procureur et un premier juge sur la liste des personnes recherchées.

La CPI a en outre appelé ses 123 États membres à « préserver l’intégrité de la Cour sans se laisser décourager par des menaces contre la Cour, ses fonctionnaires et son personnel, ainsi que contre ceux qui coopèrent avec elle ».

Le président russe ne participera pas au sommet des Brics fin août à Johannesburg. En tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter M. Poutine s’il entre sur son territoire.

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