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Un général allemand affirme que Moscou pourrait lancer une attaque limitée contre l’OTAN à tout moment
Le général Alexander Sollfrank, chef du commandement des opérations conjointes de Berlin et responsable de la planification de la défense, estime qu’un tel scénario est « possible ».

Un Eurofighter Typhoon de l’Armée de l’air allemande ravitaillé en vol lors d’une démonstration sur la base militaire de Laage, Allemagne, le 23 septembre 2025.
Photo: Tobias Schwarz/AFP via Getty Images
La Russie pourrait déclencher à tout moment une attaque limitée contre un pays de l’OTAN, a déclaré un haut responsable militaire allemand le 7 novembre.
« Si l’on observe les capacités actuelles et la puissance de combat de la Russie, Moscou pourrait lancer une attaque de petite ampleur contre le territoire de l’OTAN dès demain », a affirmé le général Alexander Sollfrank.
« Petite, rapide, limitée à une région, rien de grand — la Russie est trop occupée en Ukraine pour ça. »
M. Sollfrank, qui dirige le commandement conjoint des opérations de Berlin et pilote la planification de la défense, souligne que, malgré leur incapacité à submerger l’Ukraine, les forces russes conservent des capacités aériennes substantielles et leur arsenal nucléaire reste entièrement intact.
En mer, bien que la Flotte de la mer Noire ait subi de lourdes pertes, le reste de la Marine russe demeure à pleine capacité, ajoute-t-il.
Selon lui, la décision russe d’attaquer ou non une nation de l’OTAN dépendra de la puissance, du bilan opérationnel et du leadership du Kremlin, et son analyse l’amène à conclure qu’« une attaque russe demeure plausible ».
Les propos de M. Sollfrank interviennent alors que la Russie est accusée d’incursions dans l’espace aérien européen ces derniers mois, notamment en Pologne et en Estonie, bien que Moscou ait démenti les accusations répétées de violation de l’espace aérien de l’OTAN.
Cette situation a conduit l’Alliance à lancer en septembre une opération aérienne majeure, baptisée « Eastern Sentry », visant à défendre son flanc oriental.
Des avions de chasse danois, français, allemands et britanniques patrouillent désormais régulièrement la région.
Le mois dernier, Alexus Grynkewich, général américain de l’US Air Force et commandant suprême adjoint de l’OTAN pour l’Europe, avait indiqué que la réponse de l’Alliance semblait avoir dissuadé Moscou, même si la Russie cherchera selon lui à tester les limites.
« Nous avons des indices que les Russes se montrent plus prudents, conscients qu’ils ont frôlé ou dépassé la ligne rouge à quelques reprises, notamment lors de l’incident des drones en Pologne », explique-t-il.
« Nous avons un effet dissuasif, mais la Russie poursuivra ses manœuvres et adoptera des approches hybrides pour défier l’OTAN. »
Cependant, malgré ces efforts, le trafic aérien a été suspendu les 4 novembre à Bruxelles et Liège, en Belgique, après des signalements de drones, quelques jours après que le gouvernement a reçu des alertes sur la présence de drones non identifiés près d’une base militaire abritant des ogives nucléaires américaines.
Le ministre belge de la Défense, Theo Francken, a affirmé le 3 novembre que ces drones, repérés non loin d’une base accueillant du nucléaire américain, pourraient faire partie d’une opération d’espionnage.
Parallèlement, la Commission européenne a également proposé quatre projets phares dans le domaine de la défense, parmi lesquels la création d’un « mur de drones » et le renforcement de la frontière orientale de l’Europe, en vue de consolider la sécurité du continent à l’horizon 2030.
L’exécutif européen indique que ces projets « renforceront la capacité de l’Europe à dissuader et défendre sur terre, dans les airs, en mer, dans le cyberespace et dans l’espace, tout en contribuant directement aux objectifs capacitaires de l’OTAN ».
La nouvelle feuille de route pour la préservation de la paix et la préparation de la défense à l’horizon 2030 est, selon le commissaire européen à la Défense et à l’Espace, Andrius Kubilius, indispensable pour « dissuader toute agression russe, prévenir la guerre et préserver la paix », comme il l’a déclaré lors de la présentation des plans le 16 octobre.
Ce plan englobe quatre axes : l’initiative européenne de défense anti-drones, le dispositif de veille du flanc est, le bouclier aérien européen et le bouclier spatial européen.
Victoria Friedman a contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters

Guy Birchall est un journaliste britannique qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la liberté d'expression et les questions sociales.
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