Les alliés de l’OTAN et la Russie échangent des accusations sur les violations de l’espace aérien

Un mécanicien de l’armée de l’Air française inspecte un système de missile MICA sur un Rafale, sur la base aérienne polonaise le 17 septembre 2025, dans le cadre de la mission « Eastern Sentry » de l’OTAN.
Photo: Thibaud Moritz/AFP via Getty Images
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, le 22 septembre, le Royaume-Uni et les États-Unis ont accusé la Russie de multiples violations de l’espace aérien de l’OTAN, une allégation que Moscou dément.
S’adressant au Conseil, la ministre britannique des Affaires étrangères Yvette Cooper a déclaré que la Russie avait adopté des « actions imprudentes », risquant « une confrontation armée entre l’OTAN et la Russie ».
Cette réunion avait pour but d’examiner les allégations de l’Estonie, membre de l’OTAN, selon lesquelles des avions militaires russes auraient pénétré dans son espace aérien la semaine précédente.
Selon des responsables occidentaux, l’incident visait à tester les capacités de défense de l’OTAN et sa réactivité.
« Notre alliance est défensive », a rappelé Mme Cooper devant la délégation russe à l’ONU.
« Mais ne vous y trompez pas, a-t-elle ajouté. Nous sommes prêts à défendre le ciel et le territoire de l’OTAN. »
Ses propos ont été appuyés par Michael Waltz, nouveau représentant des États-Unis à l’ONU, qui a affirmé que Washington et ses alliés étaient déterminés à « défendre chaque pouce du territoire de l’OTAN ».
En réponse, Dmytry Polyanskiy, vice-représentant russe à l’ONU, a rétorqué qu’aucune preuve ne démontrait que des avions russes avaient violé l’espace aérien estonien.
« Nous ne participerons pas à ce théâtre de l’absurde, a déclaré M. Polyanskiy. Lorsque vous voudrez discuter sérieusement de la sécurité européenne… nous serons prêts. »
Le 19 septembre, l’Estonie a affirmé que trois chasseurs MiG-31 russes étaient entrés dans son espace aérien pendant 12 minutes avant d’être repoussés par des appareils de l’OTAN.
Tallinn a qualifié cette incursion d’« inédite par son audace ».
Le lendemain, le ministère russe de la Défense a indiqué que les trois MiG-31 avaient effectué un « vol programmé » entre le nord-ouest de la Russie et l’enclave russe de Kaliningrad.
« Les avions russes n’ont pas dévié de la trajectoire convenue et n’ont pas violé l’espace aérien estonien », a précisé le ministère sur sa chaîne Telegram.
Le 22 septembre, un porte-parole du Kremlin a affirmé que Moscou n’avait toujours reçu « aucune donnée crédible de l’Estonie étayant ces allégations ».
« Une telle rhétorique ne fait qu’aggraver l’hostilité et favoriser un climat de confrontation », a-t-il ajouté, cité par l’agence russe TASS.
Néanmoins, le 23 septembre, l’OTAN a réuni son Conseil de l’Atlantique Nord — conformément à l’article 4 de sa charte constitutive — pour discuter de l’incident.
« La Russie porte l’entière responsabilité de ces actions, dont le caractère escalatoire risque la méprise et met des vies en danger », a déclaré le Conseil dans un communiqué.
« L’OTAN et ses alliés utiliseront tous les outils militaires et non militaires nécessaires pour se défendre et dissuader toute menace, quels qu’en soient la direction ou l’origine », a-t-il ajouté.
Avertissement venu de Varsovie
La violation de l’espace aérien estonien est survenue dix jours après un incident similaire en Pologne.
Les 9 et 10 septembre, la Pologne, aidée par plusieurs alliés de l’OTAN, a abattu plusieurs drones non identifiés ayant survolé sa frontière est.
Si Moscou nie toute implication, Varsovie et d’autres capitales occidentales affirment que cette incursion de drones relevait d’une provocation délibérée de la Russie.
Deux jours après l’incident, l’OTAN annonçait le lancement d’une vaste opération destinée à défendre son flanc est.
D’après le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, l’opération — baptisée Eastern Sentry — mobilise des unités du Royaume-Uni, de la France, du Danemark, de l’Allemagne et d’autres membres de l’alliance.
Le 20 septembre, Londres a annoncé que ses avions de chasse avaient entamé des missions dans le ciel polonais dans le cadre de cette opération.
Dans un communiqué, le ministre britannique de la Défense John Healey a indiqué que ces missions visaient à envoyer un signal clair affirmant que « l’espace aérien de l’OTAN sera défendu ».
Le 22 septembre, la Pologne a averti qu’elle abattrait tout objet pénétrant dans son espace aérien sans autorisation.
« Nous prendrons la décision d’abattre les objets volants lorsqu’ils violeront notre territoire », a déclaré le Premier ministre polonais Donald Tusk aux journalistes.
Il a également exhorté Moscou à « y réfléchir à deux fois avant d’agir de façon à déclencher une phase très aiguë du conflit ».
« Je veux être absolument certain… que tous les alliés de l’OTAN traiteront cela exactement de la même façon que nous », a-t-il ajouté.
Avec Reuters

Adam Morrow couvre la guerre entre la Russie et l'Ukraine pour Epoch Times.
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