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Un vétéran de l’APL chinoise exprime ses regrets pour le massacre de Tiananmen du 4 juin 1989

juin 5, 2023 16:38, Last Updated: juin 5, 2023 16:38
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Un vétéran qui a servi dans la brigade des pompiers de la police armée de Pékin lors du massacre de Tiananmen, le 4 juin 1989, a exprimé des remords et a expliqué à Epoch Times comment il est devenu un militant des droits de l’homme.

L’incident du 4 juin est également connu sous le nom de « massacre de Tiananmen » en 1989. Les militaires du régime communiste chinois ont ouvert le feu sur des étudiants et des citoyens pro-démocratie non armés sur la place Tiananmen et sur les principales routes de Pékin le 4 juin, tuant des dizaines de milliers de personnes, après deux mois de manifestations de masse contre la corruption du régime et en faveur de la démocratie.

Li Ming (pseudonyme) a déclaré qu’il faisait partie de l’escadron n° 31 de la 14e division de la brigade des pompiers de la police armée de Pékin.

La police armée du peuple chinois fait partie des forces militaires chinoises de l’Armée populaire de libération (APL).

M. Li raconte : « À cette époque, la Commission militaire centrale [du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir] a mobilisé plusieurs unités militaires, y compris celles stationnées à Pékin, ainsi que nos pompiers de la police armée. Nous avons reçu l’ordre de nous tenir prêts à rejoindre l’action militaire pour ‘pacifier les émeutes’ à tout moment ».

Un véhicule blindé de transport de troupes est en flammes près de la place Tiananmen à Pékin, le 4 juin 1989. (Tommy Cheng/AFP/Getty Images)

Il a ajouté : « L’ordre donné à notre brigade de pompiers était que nous étions autorisés à intervenir sur les incendies de civils, mais qu’il nous était interdit d’intervenir sur les véhicules militaires en feu, tels que les véhicules militaires blindés ».

Li Ming relate que son escadron a reçu une urgence incendie le matin du 4 juin. Un véhicule militaire blindé était en feu dans le district de Mentougou à Pékin, faisant un mort, un blessé grave et quatre blessés légers. Après avoir reçu l’appel, leur escadron était prêt à envoyer les pompiers, y compris lui, « mais notre camion de pompiers a été arrêté par l’instructeur dès qu’il est sorti du garage ».

Les médias officiels du régime communiste chinois ont utilisé des images vidéo de véhicules militaires en feu pour justifier les meurtres de civils non armés commis par le régime et pour étayer sa revendication de « pacification des émeutes ».

Aujourd’hui, avec le recul, Li Ming dit qu’heureusement, il n’a pas été envoyé pour participer à l’assaut de la place Tiananmen.

Lavage de cerveau par la propagande

« Au début, nous avons soutenu les étudiants et les travailleurs qui manifestaient, mais entre le 23 et le 26 mai de cette année-là, notre point de vue a changé [à cause des médias officiels]. »

Il explique qu’à l’époque, la chaîne de télévision de Pékin a diffusé une vidéo montrant qu’une nouvelle recrue du corps de la police armée de Pékin avait été séparée de sa compagnie lors d’exercices d’entraînement dans la ville, de l’avenue Chang’an à Xidan, et qu’elle avait été battue à terre par des gens dans la rue.

« Après avoir vu cette vidéo, nous avons tous été indignés, ce qui a changé notre façon de penser. » Il a ajouté que c’est pour cette raison qu’ils ont obéi aux ordres de leurs supérieurs. « À l’époque, je soutenais fermement le Comité central du Parti et le gouvernement. »

Des chars dans une rue de Pékin, deux jours après le massacre d’étudiants et de civils sur la place Tiananmen, le 6 juin 1989. (David Turnley/Getty Images)

M. Li a également révélé qu’après le 4 juin, tous les entraînements ont été suspendus pendant trois mois et que les soldats ont dû suivre une « formation à la pensée et à l’idéologie » jusqu’en septembre de la même année.

« Nous, les unités de première ligne, n’étions pas autorisés à sympathiser avec les étudiants. En tant que militaires, ils doivent faire respecter la discipline. C’est pourquoi nous devions être ‘rectifiés’ pour parvenir à l’unité idéologique [avec le PCC] », a-t-il déclaré.

En 1990, après trois ans de service militaire, M. Li a décidé de prendre sa retraite.

« Après ma retraite, je n’ai pas pu m’adapter à la société parce que ce qu’on nous enseignait dans l’armée était complètement déconnecté de la réalité de la société », a-t-il indiqué.

Il est devenu un militant des droits de l’homme

En 2004, Li Ming est devenu un militant des droits de l’homme, lorsque son village a été exproprié et démoli de force par les autorités en raison de la construction de la voie ferrée, et d’une indemnisation injuste. Depuis lors, il s’est lancé dans l’aventure des pétitions [adressées aux autorités supérieures pour dénoncer les méfaits des autorités locales] et de la défense de ses droits et de ceux de ses concitoyens, devenant ainsi une « figure sensible » locale aux yeux des autorités.

Des vétérans chinois de Kunming ont lancé un appel devant le bureau provincial, dans le Yunnan, en Chine, le 28 juin 2011. (Civil Rights and Livelihood Watch)

Il a déclaré que son expérience d’une décennie de défense des droits lui a fait comprendre beaucoup de choses et lui a également permis de voir beaucoup de vérités. Il a expliqué qu’il était complètement désillusionné par le régime du PCC, ce qui l’a également amené à réfléchir à l’incident du 4 juin.

« Lorsque j’ai vu la médaille commémorative pour la répression de l’émeute contre-révolutionnaire et que j’ai entendu les gens dire que j’avais accompli des services méritoires, j’ai dit que j’étais coupable, car j’étais contre le peuple », a-t-il confié.

« À l’époque, je soutenais fermement le Comité central du PCC et le gouvernement. Mais aujourd’hui, 30 ans plus tard, je peux voir que les étudiants et les travailleurs étaient du bon côté, mais que j’avais tort. »

« Je pense que [le massacre] devrait être dénoncé. Ce qui est mal est mal ; ce qui est bien est bien. Dans les circonstances de l’époque, nous ne savions pas si nos actions étaient bonnes ou mauvaises. »

M. Li s’est maintenant attelé à une autre tâche de protection des droits, en luttant pour le traitement et le bien-être des vétérans comme lui.

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