Une expérience conjointe de la NASA et de l’ESA vise à tester la possibilité de détourner les astéroïdes de la Terre

Par Debora Alatriste
9 décembre 2019 05:02 Mis à jour: 9 décembre 2019 05:09

Des essais de la NASA et de l’Agence spatiale européenne aideront à déterminer si l’humanité peut dévier la trajectoire d’éventuels astéroïdes se dirigeant vers la Terre.

L’expérience s’intitule « Asteroid Impact Deflection Assessment » (AIDA) et porte sur deux engins spatiaux : le Double Asteroid Redirection Test (DART) et le Hera, selon l’Agence spatiale européenne (ESA).

Le DART est un impacteur d’astéroïdes tandis que Hera est un engin spatial de repérage de rencontres d’astéroïdes.

Ces deux missions ont été conçues ensemble dans le cadre d’une expérience internationale, « elles ont une valeur individuelle, mais si elles travaillent de concert, leurs performances scientifiques et technologiques globales vont considérablement s’accroître », a ajouté l’ESA.

L’engin spatial de la NASA, dont la mission sera dirigée par le Laboratoire de physique appliquée de John Hopkins aux États-Unis, est un prototype des technologies de défense planétaire visant à empêcher un astéroïde dangereux de frapper la Terre.

Sa cible est l’astéroïde binaire proche de la Terre appelé Didymos. Plus d’un an après avoir voyagé dans l’espace, la fusée SpaceX Falcon 9 devrait intercepter la lune mineure de l’astéroïde d’ici la fin septembre 2022.

La fenêtre de lancement de l’engin spatial DART débutera en juillet 2021.

L’astéroïde Didymos a deux corps, le primaire et le plus grand de 780 mètres de diamètre tandis que le second, aussi appelé lune ou Didymoon, a environ 160 mètres de diamètre, une taille qui, selon la NASA, est typique des astéroïdes qui pourraient représenter la menace la plus significative pour la planète.

Impression artistique de Didymos et Didymoon, tirée de la vidéo de la mission de défense planétaire de l’ESA de Hera. (ESA-Science Office)

Sa taille peut être comparée à celle de la Grande Pyramide de Gizeh, selon l’ESA.

La collision se produira à 11 millions de kilomètres de la Terre et permettra de mesurer le changement d’impulsion qui s’est produit sur la lune mineure.

Une fois que le DART aura eu un impact cinétique sur la lune de l’astéroïde, Hera procédera à une étude post-impact détaillée.

L’engin spatial devrait atteindre Didymos d’ici 2026, selon l’ESA.

Hera fournira des informations à partir du cratère d’impact sur la petite lune et la surface environnante.

Contrairement aux observatoires de la Terre, l’engin spatial pourra mesurer de près la masse et l’orbite de Dydimoon, ce qui permettra aux scientifiques de mieux comprendre cette expérience.

Et leurs données permettront « la validation ou le perfectionnement de modèles numériques du processus d’impact à l’échelle des astéroïdes, faisant que cette technique de déviation pour la défense planétaire soit prête pour son utilisation opérative afin de sauvegarder notre monde ».

Ce qui « transformera cette expérience en une technique de défense planétaire maîtrisée et reproductible », dit l’ESA.

L’ESA travaille sur les concepts de déviation des astéroïdes depuis 2001, avec des recherches fondamentales et six études de mission qui ont conduit au développement du concept de mission de référence mondiale Don Quichotte, le « grand-père » de la collaboration actuelle de l’AIDA.

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