Une journaliste chinoise pro-PCC expulsée par la Suède pour des raisons de sécurité nationale

La journaliste chinoise a été arrêtée par les services de sécurité suédois en octobre dernier

Par Alex Wu
17 avril 2024 19:34 Mis à jour: 18 avril 2024 00:22

Le gouvernement suédois a expulsé une journaliste chinoise, estimant qu’elle représentait une menace sérieuse pour la sécurité nationale, selon des informations rapportées par les médias suédois le 8 avril.

La femme de 57 ans avait été arrêtée par les services de sécurité suédois en octobre dernier, puis expulsée par l’Agence suédoise des migrations en novembre. Le 4 avril 2024, le gouvernement suédois a rejeté son recours contre l’expulsion. Selon les médias suédois, elle est bannie à vie de la Suède.

La Chinoise, arrivée en Suède il y a environ 20 ans, possédait un permis de séjour et était mariée à un Suédois, avec lequel elle a des enfants, selon la chaîne nationale suédoise SVT, qui n’a pas cité le nom de la femme.

D’autres médias, tels que Kinamedia et RFI, ont révélé qu’il s’agissait de Chen Xuefei, présidente et journaliste du média en ligne en langue chinoise proPCC Green Post en Suède. Elle est également présidente de l’Association culturelle Chine-Europe.

La plupart des articles publiés sur Green Post proviennent directement des médias officiels du Parti communiste chinois (PCC), et Mme Chen aurait reçu des paiements de l’ambassade chinoise de Stockholm en lien avec ses reportages, selon SVT.

Les services de sécurité suédois ont découvert que Mme Chen aurait coopéré avec un agent des services de renseignement chinois, et aurait eu des contacts avec l’ambassade de Chine et des personnes en Suède proches du régime communiste chinois, selon les médias.

Le radiodiffuseur norvégien NRK a déclaré que Mme Chen avait également fait des reportages dans d’autres pays scandinaves, dont le Danemark, la Finlande et l’Islande.

Un porte-parole de l’ambassade chinoise à Stockholm a déclaré que la Chine demandait toujours à ses citoyens de se conformer aux lois de leur pays de résidence et attendait de la Suède qu’elle garantisse que les droits et les intérêts des citoyens chinois ne soient pas violés.

En février, les services de sécurité suédois ont identifié la Chine, la Russie et l’Iran comme posant les plus grands risques pour la sécurité du pays.

Infiltration du PCC dans les médias locaux

Sheng Xue, un journaliste, écrivain et commentateur sino-canadien a déclaré à Epoch Times le 9 avril que l’expulsion de Mme Chen par les autorités suédoises montre que la Suède prend désormais au sérieux l’ingérence et l’infiltration du PCC, parce que l’infiltration du régime en Suède a atteint un niveau inquiétant.


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Mme Sheng a expliqué que l’infiltration et la manipulation des médias dans les pays occidentaux constituent une tactique très importante d’infiltration pour le PCC. Le régime communiste chinois a pris des dispositions pour s’immiscer dans les médias du monde entier, a-t-elle signalé.

« La principale méthode du PCC consiste à envoyer du personnel dans les pays qu’il prévoit d’infiltrer, pour qu’ils puissent ensuite se faire passer pour des professionnels dans des domaines variés, en particulier dans les médias. Le régime a également acheté de nombreux influenceurs et tabloïds — même certains médias traditionnels sont influencés et contrôlés par le PCC », a-t-elle déclaré.

« Dans les principaux pays démocratiques, le nombre d’employés des médias au service du PCC n’est pas négligeable. »

Mme Sheng a déclaré que leurs pratiques dans les pays d’accueil sont devenues de plus en plus agressives « parce qu’ils voient que les gouvernements de ces pays entretiennent des contacts ‘amicaux’ avec le PCC et ont même établi des partenariats stratégiques ».

« Leurs activités dans les pays occidentaux consistent à jeter les bases pour l’influence de l’opinion publique, et à établir des connexions pour l’infiltration du PCC. Ce type d’activité est très courant. L’heure est enfin venue pour qu’ils perdent du terrain », a-t-elle ajouté.

Les avantages économiques s’amenuisent

L’universitaire australien Feng Chongyi a déclaré à Epoch Times, le 9 avril, que l’expulsion de la journaliste chinoise montrait un changement d’attitude de la Suède à l’égard du PCC.

 

Le logo de CGTN Europe sur un panneau à l’extérieur des bureaux du radiodiffuseur d’État chinois à Chiswick Park, à l’ouest de Londres, le 4 février 2021. (Tolga Akmen/AFP via Getty Images)

M. Feng a souligné que les activités d’infiltration du PCC à l’étranger sont devenues courantes. La Suède avait l’habitude de considérer les agents chinois comme des personnes promouvant les relations amicales entre les deux pays, mais aujourd’hui, la Suède a changé son attitude juridique et politique à leur égard et considère ce comportement comme un crime.

Selon lui, la décision de la Suède est un signal d’alarme pour les citoyens chinois favorables au PCC à l’étranger. D’autres pays ont également modifié leur position, à des degrés divers, à l’égard des personnes qui représentent l’agenda du PCC.

 

Des partisans du PCC protestent contre l’arrivée de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan à Simi Valley (Californie), le 5 avril 2023. (John Fredricks/Epoch Times)

M. Feng a expliqué que les pays occidentaux étaient déjà au courant de l’infiltration du PCC, mais qu’ils étaient dépendants du marché chinois, qu’ils attachaient une grande importance aux intérêts économiques et qu’ils étaient réticents à renoncer à leurs intérêts.

« Aujourd’hui, le marché chinois n’est presque plus rentable, qu’il s’agisse d’y investir ou d’y négocier des actions, de sorte que le coût de certaines actions politiques contre le PCC (en cas de représailles) n’est plus très élevé. La Suède a donc pris des mesures contre le comportement criminel de Mme Chen. De nombreux pays sont aujourd’hui dans cette situation », a-t-il déclaré.

Fang Xiao et Luo Ya ont contribué à cet article.

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