Une partie du convoi d’agriculteurs du Sud-Ouest vers Rungis bloqué dans le Loiret pour la nuit

Par Nathalie Dieul
1 février 2024 06:48 Mis à jour: 1 février 2024 07:46

Bloqué par les forces de l’ordre dans le Loiret, une partie du convoi d’agriculteurs parti du Sud-Ouest à destination du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne), a décidé d’y passer la nuit.

« On reste là ce soir. On attend de voir ce qu’ils vont faire de nos gars en garde à vue. Ce soir, on dort dans une salle chauffée mise à disposition par la mairie (de Sully-sur-Loire). On verra demain matin ce qu’on fait », a déclaré mercredi soir aux journalistes Jean-Pierre Labeau, de la Coordination rurale (CR).

« On a un autre groupe qui reste vers Étampes », en Essonne, a-t-il ajouté.

91 personnes ont été interpellées mercredi à Rungis après une intrusion d’agriculteurs dans des entrepôts du marché de gros, a indiqué mercredi soir le parquet de Créteil à l’AFP. Selon une plainte, des dégradations auraient été commises, alors que le responsable de ce groupe d’agriculteurs (Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne) assure que ces derniers n’ont rien dégradé et qu’ils en ont les preuves, « avec des images ».

La préfecture du Loiret a fait savoir sur X que « les ponts de Jargeau, Châteauneuf-sur-Loire et Sully-sur-Loire resteront fermés à la circulation cette nuit, jusqu’à nouvel ordre ».

Après avoir passé la nuit de mardi à mercredi dans le Loir-et-Cher, le convoi d’agriculteurs du Sud-Ouest, qui comptait 200 à 300 tracteurs, avait repris la route en direction de Rungis mercredi matin mais s’est retrouvé bloqué en différents endroits dans le Loiret en fin de matinée.

À Sully-sur-Loire, une vingtaine de tracteurs étaient arrêtés avant le pont qui enjambe la Loire par un cordon de gendarmes mobiles.

Malgré les blocages des ponts de Jargeau, Châteauneuf-sur-Loire, Sully-sur-Loire et Gien, une trentaine de tracteurs étaient remontés en direction de Pithiviers après avoir forcé le passage à Gien dans la matinée, avait précisé la gendarmerie en milieu de journée.

Sur place, la préfète de la région Centre-Val de Loire et du Loiret Sophie Brocas avait indiqué : « On va avancer pas à pas, je ne souhaite pas d’affrontement », avait-elle assuré avant d’ajouter fermement : « Rungis c’est non. »

Un convoi de 400 à 500 personnes

Parti lundi d’Agen à une trentaine de tracteurs, le cortège n’a cessé de s’allonger le long de la route. Sur leur parcours, les agriculteurs ont successivement été rejoints par des confrères et sympathisants pour atteindre entre 400 et 500 personnes, selon les organisateurs.

Mardi, le convoi a quitté l’autoroute A20 aux environs de Châteauroux et sillonné pendant plusieurs heures des petites routes, étroitement encadré par les forces de l’ordre.

Les gendarmes ont tenté à deux reprises de stopper leur progression mais ils les ont contournés, ont expliqué les agriculteurs.

Les agriculteurs au secours des gendarmes

Une vidéo qui circule sur X (l’ex-Twitter) ce 31 janvier montre la finale d’une course-poursuite entre les agriculteurs et les gendarmes dans un champs du Loiret, alors que le 4×4 Dacia de la gendarmerie s’est embourbé. Un agriculteur explique que la dépanneuse ne peut pas se risquer dans les champs, alors il s’approche avec son tracteur pour aller aider le véhicule immobilisé.

« Nous on est sympas », assure l’agriculteur de la vidéo, originaire du Lot-et-Garonne. « On va essayer de vous sortir, ne vous inquiétez pas », ajoute un autre agriculteur aux trois gendarmes dont le véhicule est embourbé. La fin de la vidéo montre le Dacia tiré par le tracteur à travers champs.

Dans les villages traversés par les agriculteurs, beaucoup d’habitants sont sortis pour les saluer et applaudir leur passage, en brandissant parfois des drapeaux français. Selon BFMTV, 85% des Français soutiennent le mouvement des agriculteurs (53% expriment leur « soutien », 32% de la « sympathie »).

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