Une prothèse de main en métal vieille de plus de 400 ans dévoile l’ingéniosité des médecins du passé

Par Robin Lefebvre
9 novembre 2023 17:48 Mis à jour: 9 novembre 2023 17:56

Des archéologues allemands ont fait une découverte surprenante: une prothèse de main métallique vieille de plus de 400 ans, encore reliée au bras squelettique de son détenteur.

Cette prothèse métallique déterrée par des archéologues allemands non loin d’une église de la ville méridionale de Freising (Bavière, Allemagne) a de quoi impressionner. Quatre siècles après son élaboration, elle est toujours accrochée au bras gauche de son ancien propriétaire.

Selon l’Office bavarois pour la conservation des monuments historiques (Bayerisches Landesamt für Denkmalpflege), qui fait part de cette découverte dans un communiqué en allemand du 27 octobre 2023, elle a été utilisée pour remplacer quatre doigts, probablement perdus après une amputation.

Le squelette sur lequel a été retrouvé l’ingénieux appareil est celui d’un homme âgé entre 30 et 50 ans, mort entre 1450 et 1620, auquel il manquait l’index, le majeur, l’annulaire et l’auriculaire de la main gauche. Les marques sur ses os restants laissent penser qu’ils ont été amputés de son vivant. Mais la raison pour laquelle les chirurgiens de l’époque ont réalisé l’opération n’a pas encore été clairement déterminée.

Des soins de haute qualité

La prothèse a été extraite afin d’être « grossièrement nettoyée, radiographiée, stabilisée et examinée », est-il indiqué dans le communiqué: les diverses analyses ont montré qu’il s’agissait d’un dispositif en fer et en métal non ferreux. Après examen, il semble que les doigts aient été moulés individuellement, de manière légèrement courbés et disposés parallèlement les uns aux autres, afin de reproduire la position de repos naturelle d’une main.

Des bouts de cuir et de tissu ont été collés à la réplique, ce qui suggère qu’elle était dans le passé recouverte de cuir et reliée au bras de l’individu par des bandages. À l’intérieur également ont été retrouvés des restes d’un matériau assimilable à de la gaze, certainement pour rembourrer le dispositif en métal et protéger le moignon, dont il restait le pouce — son os a été découvert corrodé dedans.

Pour les chercheurs, cette remarquable découverte laisse penser que la médecine de l’époque se préoccupait déjà du bien-être des personnes amputées, trouvant des moyens pour leur faciliter le quotidien. D’autant que cette procédure pourrait avoir été moins rare qu’imaginée: entre la fin du Moyen Âge (1300 à 1500) et le début de la période moderne (1500 à 1800), l’Europe centrale voit sur son sol de nombreux conflits continus, armés et violents. Ces guerres pourraient avoir été la cause de diverses amputations.

Les archéologues relèvent en effet qu’une cinquantaine d’autres prothèses métalliques du genre ont déjà été découvertes en Europe centrale, issues de la même époque. À l’inverse de celle « simple » et rigide retrouvée ici, d’autres avaient des composants mécaniques plus complexes.

Est souvent cité l’exemple des prothèses du chevalier allemand et mercenaire Götz von Berlichingen (~1480 – 1562), désormais exposées au musée Jagsthausen de Götzenburg (Allemagne). Surnommé la « main de fer » après avoir eu son membre droit arraché par un coup de canon lors de la Guerre de succession de Landshut (1504), l’homme avait reçu des prothèses à la complexité technique jugée « exceptionnelle ». Grâce à des mécanismes à cliquet, il pouvait bouger ses doigts – et même ses différentes phalanges.

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