Un professeur de musique a été arrêté mercredi pour « atteinte à l’autorité de l’État » au Vietnam qui ne cesse de durcir sa répression contre les opposants, a-t-on appris jeudi auprès de sa famille.
Nguyen Nang Tinh, âgé de 42 ans, est poursuivi pour avoir publié sur sa page Facebook des « éléments profondément hostiles au gouvernement » et accusé d’être en lien avec « des activistes réactionnaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays », selon la revue de la police Nghe An. Il lui est notamment reproché d’avoir publié sur les réseaux sociaux un article sur Viettan, un groupe de militants en exil basé aux États-Unis et placé sur la liste des organisations terroristes par le Vietnam.
« Il n’a élevé la voix que pour ceux qui ont été maltraités. Il n’a jamais pensé agir pour lui-même, il n’a agi que pour le peuple », a déclaré à l’AFP son épouse, Nguyen Thi Tinh. Selon elle, les ennuis de son mari viennent de l’écriture en 2016 d’un article sur une entreprise sidérurgique taïwanaise à l’origine d’un déversement toxique qui a tué des tonnes de poisson au centre du Vietnam.
Le Vietnam, pays à parti unique, multiplie les arrestations et condamnations depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 d’un nouvel exécutif conservateur. Et les années 2017 et 2018 ont été particulièrement sombres. 128 personnes sont actuellement en détention pour des raison politiques dans le pays, d’après Amnesty International.
Les médias sont contrôlés par l’Etat et une nouvelle loi, adoptée l’année dernière, restreint largement les libertés sur internet. Elle oblige les plateformes du web à retirer sous 24 heures tous les commentaires considérés par le régime comme une menace à la « sécurité nationale ». Elles sont également dans l’obligation de stocker les informations personnelles et les données des utilisateurs et de les transmettre aux autorités si on le leur demande.
D.C avec AFP
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