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Volodymyr Zelensky affirme que l’Ukraine est prête pour la paix mais ne cédera pas de territoire à la Russie

Le président ukrainien appelle à un cessez le feu préalable à toute négociation, tandis que le président américain Donald Trump réitère sa promesse de conclure un accord.

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Le président américain Donald Trump (g.) salue le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant l’aile Ouest de la Maison Blanche, à Washington, le 17 octobre 2025.

Photo: Andrew Harnik/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

L’Ukraine est prête à des pourparlers de paix, mais n’entend pas retirer ses troupes d’autres territoires au préalable, comme l’exige la Russie, a déclaré mardi le président Volodymyr Zelensky.
Les préparatifs d’un sommet à Budapest ce mois‑ci entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine ont été suspendus, Moscou ayant maintenu ses exigences, notamment que l’Ukraine cède davantage de territoire comme condition à un cessez‑le‑feu.
S’adressant aux journalistes, M. Zelensky s’est dit disposé à ce que les discussions se tiennent n’importe où, à l’exception de la Russie et de son proche allié, la Biélorussie.
Des responsables ukrainiens et européens doivent se réunir en fin de semaine pour préciser les détails d’un plan de cessez‑le‑feu, a ajouté M. Zelensky, après sa rencontre avec le ministre néerlandais des Affaires étrangères en visite, David van Weel.
« Ce n’est pas un plan pour mettre fin à la guerre. D’abord, il faut un cessez‑le‑feu », a déclaré M. Zelensky.
« C’est un plan pour amorcer la diplomatie. Nos conseillers se réuniront dans les prochains jours — nous avons convenu de vendredi ou samedi. Ils discuteront des détails de ce plan. »

Pourparlers de paix envisagés en Hongrie

Donald Trump a soutenu l’appel de l’Ukraine à un cessez‑le‑feu immédiat sur les lignes actuelles.
S’adressant à la presse lundi, M. Zelensky a indiqué qu’il était prêt à participer à des pourparlers de paix en Hongrie, malgré ses réserves sur certaines positions du Premier ministre Viktor Orban, qui, a‑t‑il dit, « bloque tout pour l’Ukraine ».
« S’il y a des résultats, alors Dieu merci — que les discussions aient lieu n’importe où », a‑t‑il déclaré. « Cela importe peu, simplement pas en Russie, bien sûr, et certainement pas en Biélorussie. »
M. Zelensky a appelé les États‑Unis à adopter des restrictions plus sévères contre la Russie, après que M. Trump a imposé des sanctions aux deux plus grandes compagnies pétrolières de Moscou.

Besoin d’un financement durable

L’Ukraine aura besoin d’un financement continu de la part de ses alliés européens pendant encore deux ou trois ans, a indiqué M. Zelensky.
La Commission européenne affirme que, depuis le début du conflit, l’Union européenne a apporté 177,5 milliards d’euros à l’Ukraine, tandis que les États‑Unis ont fourni 113,7 milliards d’euros jusqu’en janvier.
Dans ses déclarations mardi, M. Zelensky a dit espérer l’aide de la Chine pour mettre fin à la guerre en usant de son influence sur Moscou.
« Nous souhaiterions vivement que la Chine fasse pression sur la Russie pour mettre fin à cette guerre et ne contribue en aucune façon à sa poursuite », a‑t‑il déclaré.
M. Trump a pris la parole mercredi lors d’un sommet de dirigeants en Asie. Fort de son implication dans le fragile cessez‑le‑feu au Moyen‑Orient et dans la médiation d’un accord entre la Thaïlande et le Cambodge au sommet de l’ASEAN, il a affirmé penser que le conflit russo‑ukrainien « aboutira ».
« Le seul que je n’ai pas fait, c’est la Russie‑Ukraine. Mais cela aboutira, nous y parviendrons aussi. Je pensais que ce serait facile en raison de ma relation avec le président Poutine. Cela s’est avéré un peu différent. Mais je pense que cela aboutira », a déclaré M. Trump lors du sommet de la Coopération économique Asie‑Pacifique (APEC) en Corée du Sud.
Il a ajouté que la guerre « n’aurait jamais commencé » s’il avait été président au moment de l’escalade du conflit en février 2022, lorsque Moscou a lancé une invasion élargie de son voisin, que M. Poutine a justifiée par la prétendue persécution de Russes ethniques dans l’est de l’Ukraine et en Crimée. Il a aussi soutenu que l’approfondissement des liens de l’Ukraine avec l’OTAN constituait une menace pour la Russie.

Des pompiers ukrainiens éteignent un incendie dans un entrepôt alimentaire après une frappe de missile russe à Kyiv, le 25 octobre 2025, en pleine guerre russo‑ukrainienne. (Genya Savilov/AFP via Getty Images)

Réaction russe

Selon l’agence d’État russe RIA Novosti, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou espérait que M. Trump souhaitait une solution de paix durable et ne cherchait pas à créer les conditions d’un approvisionnement en armes à l’Ukraine.
« Nous espérons vivement que Donald Trump veut une paix véritablement durable et qu’il ne crée pas les conditions pour des injections continues d’armes et d’argent dans le régime de Kiev, de sorte qu’il n’abandonne pas ses efforts, ni ne soit l’outil des Européens dans la guerre contre la Fédération de Russie », a déclaré M. Lavrov mardi.
Évoquant les projets au point mort d’une rencontre à Budapest, M. Poutine a dit lors d’une conférence de presse, le 23 octobre : « Le président des États‑Unis a décidé d’annuler ou de reporter cette rencontre. Que dire ? Le dialogue est toujours préférable à toute forme de confrontation, de dispute, ou, plus encore, de guerre. C’est pourquoi nous avons toujours soutenu la poursuite du dialogue, et nous y sommes toujours favorables. »
L’envoyé spécial de M. Poutine, Kirill Dmitriev, a déclaré lors d’une conférence d’investissement en Arabie saoudite qu’il pensait que la guerre prendrait fin dans l’année.
M. Dmitriev, également directeur général du Fonds russe d’investissement direct, a déclaré à l’auditoire réuni à Riyad : « Nous sommes convaincus d’être sur la voie de la paix et, en tant qu’artisans de paix, nous devons la rendre possible. »
Interrogé sur la possibilité d’une paix en Ukraine dans l’année, M. Dmitriev — qui s’exprimait après ses rencontres, le week‑end précédent, avec des responsables américains — a répondu : « Je le crois. »
Evgenia Filiamonova a contribué à cet article.
Avec Reuters