Volodymyr Zelensky est arrivé au Japon pour un ballet diplomatique au G7

Par Epoch Times avec AFP
20 mai 2023 11:35 Mis à jour: 20 mai 2023 11:39

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a atterri samedi à Hiroshima (ouest du Japon) pour participer au sommet du G7, alors que les États-Unis ont levé la veille leurs réticences à autoriser de futures livraisons d’avions de combat à Kiev.

M. Zelensky est arrivé à Hiroshima vers 15h30 heure locale (06h30 GMT) à bord d’un avion de la République française, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le G7 permettra de se « rapprocher » de la paix, a tweeté quelques minutes après son arrivée au Japon le président ukrainien, qui doit participer à des réunions avec les dirigeants du G7 et d’autres pays invités au sommet qui se tient jusqu’à dimanche.

M. Zelensky est arrivé d’Arabie saoudite, où il a plaidé vendredi la cause de l’Ukraine au sommet de la Ligue arabe devant « certains » pays qui, selon lui, « ferment les yeux » sur l’invasion russe de son pays.

Dans la ville japonaise ravagée par une bombe atomique américaine en 1945, le chef d’État ukrainien devenu chef de guerre pourra ainsi échanger avec ses principaux alliés, mais aussi avec de grandes puissances émergentes non alignées comme le Brésil et surtout l’Inde, qui entretient des liens militaires étroits avec la Russie et a refusé de condamner son invasion de l’Ukraine. Le « meilleur porte-parole » de la cause de l’Ukraine, « c’est le président ukrainien lui-même », a estimé une source diplomatique française, alors que Paris a mis à sa disposition un avion français pour l’acheminer en Arabie saoudite puis au Japon.

Fournir des avions de combat à Kiev

Joe Biden « est impatient » de « rencontrer face-à-face » son homologue ukrainien en marge du sommet des sept démocraties les plus industrialisées, a affirmé samedi son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Ils discuteront de « la mise en œuvre pratique » de la décision américaine sur les avions de combat. Des réunions bilatérales de M. Zelensky avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président français Emmanuel Macron notamment sont aussi prévues.

La Maison Blanche a fait savoir vendredi que M. Biden avait surmonté ses réticences, se disant prêt à autoriser d’autres pays à fournir à Kiev les avions de combat qu’il réclame, des F-16 de fabrication américaine. Une décision « historique », a salué le président ukrainien. Jake Sullivan a confirmé que Washington soutenait désormais une initiative commune de ses alliés pour former des pilotes ukrainiens sur des F-16. Pendant ces longs mois d’entraînement, les Occidentaux décideront du calendrier de livraison des avions, de leur nombre ainsi que des pays qui les fourniront.

« Le Royaume-Uni travaillera avec les États-Unis, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark pour apporter à l’Ukraine la capacité aérienne de combat dont elle a besoin », a réagi le Premier ministre britannique Rishi Sunak, également présent au Japon. Emmanuel Macron s’était aussi dit prêt lundi à apporter aux pilotes ukrainiens une formation.

Pas de priorité de livraison d’armes à Kiev

Alors que son pays prépare une contre-offensive d’envergure contre Moscou, Volodymyr Zelensky vient de rentrer d’une tournée en Europe où il avait encore demandé ces chasseurs. Mais jusqu’ici, les Occidentaux, États-Unis en tête, résistaient à ces demandes, invoquant les risques d’escalade du conflit, et affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une priorité. M. Sullivan a assuré que la doctrine américaine n’avait « pas changé ».

La livraison d’armes « a suivi les exigences du conflit », a-t-il plaidé. Il a estimé que les F-16 faisaient partie des équipements dont Kiev aura besoin « à l’avenir » pour « être en mesure de dissuader et de se défendre contre toute agression russe », au-delà des nécessités immédiates liées à la contre-offensive ukrainienne annoncée depuis plusieurs semaines par Kiev. La Maison Blanche a répété la position américaine selon laquelle, par leur aide militaire, « les États-Unis ne facilitent pas, et ne soutiennent pas, des attaques sur le sol russe ».

Vendredi, les dirigeants du sommet d’Hiroshima avaient déjà annoncé de nouvelles sanctions pour « priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière ».

Les dirigeants du G7 plus prudents face à la Chine

Si M. Zelensky est devenu le sujet dominant du sommet, les dirigeants du G7 doivent aussi s’accorder sur une position commune face à la montée en puissance économique, diplomatique et militaire de la Chine, sur fond de tensions croissantes entre Washington et Pékin. « Nous travaillerons ensemble pour veiller à ce que les tentatives d’utiliser les dépendances économiques comme une arme » soient « vouées à l’échec » et aient « des conséquences », ont déclaré les dirigeants du G7 dans un communiqué publié samedi, sans toutefois nommer le régime communiste chinois.

Les pays du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada) veulent diversifier leurs chaînes d’approvisionnement pour moins dépendre de la Chine notamment, et mieux protéger leurs technologies sensibles au nom de la sécurité nationale. « Ce que nous avons fait pendant plus de vingt ans avec la Chine, en encourageant son développement, était juste, mais peut-être aurions-nous dû être plus prudents s’agissant des biens stratégiques, des chaînes d’approvisionnement et (de) ces éléments », a reconnu un responsable de l’Union européenne.

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