Zeytin, le bébé gorille restera en Turquie après un test ADN
Un test ADN vient de relancer le mystère entourant ses origines, selon la Direction de la protection de la nature et des parcs nationaux.

Le bébé gorille des plaines de l’Ouest nommé Zeytin joue dans l’enceinte du zoo de Polonezköy à Istanbul, le 3 septembre 2025.
Photo: OZAN KOSE/AFP via Getty Images
Âgé de cinq mois au moment de sa découverte, le petit primate avait été intercepté fin décembre dans la soute d’un avion reliant le Nigeria à la Thaïlande. Les autorités turques envisageaient initialement de le renvoyer vers le grand pays ouest-africain, qui en réclamait le retour.
Des tests ADN qui sèment le doute
La Direction chargée de sa protection a annoncé vendredi que des analyses génétiques avaient révélé que Zeytin ne provenait pas du Nigeria.
« Les tests ADN effectués sous la coordination du laboratoire de génétique de l’Université d’Ankara ont conclu que Zeytin est un gorille des plaines occidentales et que son pays d’origine n’est pas le Nigeria », a précisé la Direction dans un communiqué, sans pouvoir déterminer la provenance exacte de l’animal.

Un bébé gorille nommé Zeytin s’accroche au cou du soigneur au zoo de Polonezköy à Istanbul, le 3 septembre 2025. (OZAN KOSE/AFP via Getty Images)
La Turquie invoque la Cites pour le garder
Alors que le Nigeria réclamait son retour en vertu de la Cites – la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction –, la Turquie s’appuie désormais sur le même texte pour justifier sa décision.
« Conformément aux directives de la CoP 19 (dix-neuvième conférence des parties), il a été décidé que Zeytin resterait dans un zoo en Turquie, entre de bonnes mains qui sauront prendre grand soin de lui », affirme la Direction de la Nature.
Le bébé gorille ne possédait aucun certificat d’origine lorsqu’il a été découvert. Ankara avait accepté de le renvoyer à condition que le Nigeria garantisse sa protection contre tout trafic, rappelle-t-elle.

Zeytin joue dans l’enceinte du zoo de Polonezköy à Istanbul, le 3 septembre 2025. (OZAN KOSE/AFP via Getty Images)
Un trafic en forte progression
C’était la première fois qu’un gorille était intercepté à l’aéroport d’Istanbul. « Il était terrorisé, on le voyait dans ses yeux », avait confié à l’AFP le responsable régional de la Direction, Fahrettin Ulu.
Zeytin, qui pesait 9,4 kilos à son arrivée au zoo où il vit désormais dans un espace ouvert, atteignait 16 kilos pour 80 cm lorsque l’AFP lui a rendu visite à la mi-septembre.
Selon Traffic, une ONG britannique spécialisée dans la protection de la faune sauvage, le commerce illégal des bébés grands singes connaît une hausse inquiétante. De plus en plus d’acheteurs cherchent à les transformer en animaux de compagnie ou à les exploiter dans des zoos, des cirques, des spectacles ou sur les réseaux sociaux.
Les bébés gorilles sont particulièrement visés, « car très maniables et faciles à transporter », souligne l’organisation.

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