5 faits à savoir à propos de Zhou Yongkang

12 juin 2015 16:32 Mis à jour: 26 octobre 2015 18:25

 

Le 11 juin, l’ancien chef de la sécurité du Parti communiste chinois Zhou Yongkang, a été condamné à la prison à perpétuité après presque un an d’enquête. Qui est Zhou Yongkang et pourquoi est-il un personnage essentiel des luttes de pouvoir au sein du régime chinois?

1. Il était l’un des fonctionnaires les plus influents de Chine
La Commission des affaires politiques et législatives (PLAC) est la clé pour avoir la main sur les forces de sécurité intérieure du pays. En théorie, celui qui la contrôle, contrôle tous les policiers, y compris la police paramilitaire de l’armée populaire chinoise, une armée intérieure de plus d’un million d’hommes – la plupart équipés et formés aux normes du combat militaire.

À partir de 2007, Zhou Yongkang a été désigné directeur de cette commission, un poste qu’il a occupé jusqu’à l’incident dit de Wang Lijun qui a précipité sa chute.

Des policiers paramilitaires montent la garde pendant la session de la Conférence Politique Consultative du Peuple chinois (CCPPC), au Grand Palais du Peuple à Pékin le 3 mars 2015. (Fred Dufour / AFP / Getty Images)
Des policiers paramilitaires montent la garde pendant la session de la Conférence Politique Consultative du Peuple chinois (CCPPC), au Grand Palais du Peuple à Pékin le 3 mars 2015. (Fred Dufour / AFP / Getty Images)

2. Jiang Zemin, l’ancien dirigeant chinois, a contribué à son ascension

Jiang Zemin était à la tête du régime chinois après la massacre de Tiananmen et jusqu’en 2002. Mais il est resté ensuite au pouvoir en plaçant plusieurs de ses alliés aux postes clés au sein de l’élite du Parti communiste.

Entre la fin des années 90 et le début des années 2010, la scène politique et économique chinoise a été gravement endommagée par le népotisme de Jiang Zemin. Zhou Yongkang, un fonctionnaire en pleine ascension au sein du comité central du Parti communiste à la fin des années 90, est devenu l’un de ses alliés.

L’ancien chef du Parti communiste Jiang Zemin (C) discute avec le secrétaire du Parti communiste du Shandong Wu Guanzheng (G) et le vice-président de la Commission militaire centrale (CMC) Zhang Wannian à Pékin, le 6 mars 2000. (Goh Chai Hin / AFP / Getty Images)
L’ancien chef du Parti communiste Jiang Zemin (C) discute avec le secrétaire du Parti communiste du Shandong, Wu Guanzheng (G) et le vice-président de la Commission militaire centrale (CMC) Zhang Wannian à Pékin, le 6 mars 2000. (Goh Chai Hin / AFP / Getty Images)

3. Sa carrière a été basée sur les violations des droits de l’homme

Après avoir été catapulté à la direction de l’appareil de sécurité en 2007, Zhou a pris en charge la quasi intégralité des abus du Parti communiste chinois en matière de droits humains, notamment ceux commis contre les pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle traditionnelle devenue populaire dans les années 1990.

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Jiang Zemin, qui a personnellement ordonné la persécution en 1999, a du lutter pour trouver des soutiens pour sa campagne sanguinaire. Alors il s’est tourné vers son réseau d’influence pour mener à bien le travail: harcèlement physique, torture, travaux forcés et prélèvements d’organes. Zhou Yongkang et d’autres fonctionnaires affiliés à Jiang ont appliqué avec enthousiasme la campagne anti-Falun Gong.

Des pratiquants de Falun Gong tiennent des photos de victimes de la persécution lors d'un défilé à Washington, le 18 juillet 2011. (Epoch Times)
Des pratiquants de Falun Gong tiennent des photos de victimes de la persécution lors d’un défilé à Washington, le 18 juillet 2011. (Epoch Times)

4. Il faisait partie d’un complot contre l’actuel président Xi Jinping

Pour de nombreux observateurs de la politique en Chine, cela a été difficile à croire, mais en 2012 la rumeur d’un complot est devenue de plus en plus claire, et en partie confirmée depuis. Comme le 18e Congrès du Parti approchait, il était temps de choisir un nouveau chef au régime. Les délibérations au sein du Parti ont conduit au choix de Xi Jinping pour remplacer Hu Jintao – que Jiang Zemin avait utilisé comme une marionnette.

Cette fois, plutôt que d’utiliser Xi Jinping, Zhou Yongkang a voulu le remplacer par un des fonctionnaires de la faction rouge de Jiang Zemin. Bo Xilai, chef charismatique du Parti de Chongqing, une ville de niveau provincial de 30 millions d’habitants, a été pressenti pour ce rôle.

Bo Xilai et Zhou Yongkang ont échafaudé un plan pour se débarrasser de Xi, mais ils ont été démasqués lorsque le chef de la police et bras droit de Bo Xilai, Wang Lijun, a fait défection en se rendant au consulat américain de Chengdu en février 2012. Il a ensuite été remis au Comité central du Pari qui a promptement ordonné l’arrestation de Bo Xilai.

L’ancien membre disgracié du Politburo Bo Xilai (G) lors de sa condamnation à la Cour populaire intermédiaire de Jinan, dans la province du Shandong le 22 septembre 2013 (Feng Li / Getty Images)
L’ancien membre disgracié du Politburo Bo Xilai (G) lors de sa condamnation à la Cour populaire intermédiaire de Jinan, dans la province du Shandong le 22 septembre 2013 (Feng Li / Getty Images)

5. Les règles de la politique chinoise ont forcé le départ de Zhou Yongkang

Selon certains analystes, après que Xi Jinping soit arrivé au pouvoir, il n’avait pas d’autres choix que de se débarrasser soigneusement de Zhou Yongkang, pour protéger la progression de son leadership. La plupart des campagnes du Parti communiste chinois peuvent d’ailleurs facilement être comparées à celles d’une famille au sein de la mafia : si vous échouez à éliminer un challenger cela pourra vous créer ensuite plus d’ennuis dans vos plans.

C’est seulement dans de telles circonstances que le nouveau chef du Parti a du lutter contre un ancien membre du Comité permanent du Politburo, brisant ainsi une règle non écrite de la politique du Parti, celle qui protège de représailles politiques ceux qui ont atteint le sommet du pouvoir.

« Xi Jinping n’a pas pu éviter l’arrestation Zhou Yongkang, » avait déclaré Heng He, un analyste de la politique communiste chinoise, dans une interview précédente. « Si Xi Jinping montre une seule faiblesse envers Zhou, il sera dévoré vivant. »

Le Secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping (G) et ses prédécesseurs Hu Jintao et Jiang Zemin (D) dans le Palais de l'Assemblée du Peuple le 30 septembre 2014 à Pékin en Chine. (Feng Li / Getty Images)
Le Secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping (G) et ses prédécesseurs Hu Jintao et Jiang Zemin (D) dans le Palais de l’Assemblée du Peuple le 30 septembre 2014 à Pékin en Chine. (Feng Li / Getty Images)

Article original : http://www.theepochtimes.com/n3/1389378-5-things-you-need-to-know-about-zhou-yongkang/

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