Exclusif
9 enseignements clés d’un entretien exclusif avec le directeur du FBI, Kash Patel
Patel met en avant des enquêtes ayant permis de sauver des enfants, de démanteler des réseaux d’espionnage et de faire reculer le taux d’homicides à un niveau historiquement bas.

Le directeur du FBI Kash Patel après un entretien au siège de l’agence, à Washington, le 26 novembre 2025.
Photo: Samira Bouaou/Epoch Times
WASHINGTON – Le directeur du FBI Kash Patel a accordé, le 26 novembre, un entretien exclusif à Epoch Times, au cours duquel il a mis en avant l’efficacité de l’agence cette année et des enquêtes ayant permis de démanteler des réseaux d’espionnage, de retrouver des enfants disparus et de récupérer des sacs de destruction (« burn bags ») contenant des milliers de documents gouvernementaux.
L’échange a couvert aussi bien son regard sur ses dix premiers mois en fonction que ses ambitions pour la suite, avec un accent particulier sur le démantèlement des cartels et d’autres organisations criminelles.
L’entretien mené par Jan Jekielek, animateur de l’émission « American Thought Leaders », sera diffusé le 29 novembre à 17 heures (heure de l’Est).
Voici les neuf principaux enseignements de cet entretien.
- Réponse aux rumeurs de limogeage
Le directeur a assuré que les récents articles affirmant que le président Donald Trump envisageait de le démettre de ses fonctions étaient faux.
« C’était assez comique, parce que le président et moi étions en train de discuter des opérations de maintien de l’ordre dans tout le pays avec notre équipe, le ministre de la Justice et d’autres membres du département, lorsque nous avons appris que circulait une information selon laquelle j’étais sur le point d’être renvoyé », a relaté M. Patel.
Il a dénoncé une couverture médiatique visant, selon lui, à détourner l’attention des résultats obtenus par le FBI ces dix derniers mois.
« Je pense que nous mettons en œuvre la mission du président avec un succès spectaculaire, d’une manière historique, a‑t‑il affirmé. Et lorsque les médias se liguent avec des sources anonymes, comme ils le font toujours, et que le bruit enfle, cela signifie simplement que notre mission est plus efficace que jamais. »
- Réaction à l’abandon des poursuites contre James Comey
M. Patel a également réagi à la décision rendue le 24 novembre par la juge fédérale Cameron McGowan Currie, du tribunal de district de Caroline du Sud, de rejeter les charges visant l’un de ses prédécesseurs, l’ancien directeur du FBI James Comey, en laissant entendre que de nouveaux éléments allaient être rendus publics.
« Restez à l’écoute juste après Thanksgiving, et vous verrez plusieurs réponses », a‑t‑il déclaré.
James Comey était accusé d’avoir menti au Congrès lors de son audition devant la commission judiciaire du Sénat en 2020. L’abandon des poursuites rend l’avenir judiciaire du dossier incertain : le délai de prescription est désormais expiré et l’ordonnance de Mme Currie a annulé l’acte d’accusation au motif de la « nomination invalide » de Lindsey Halligan, procureure pour le district Est de Virginie.
- Le taux d’homicides au plus bas de l’histoire récente
Le directeur s’est félicité de la publication prochaine d’un rapport montrant une baisse de 25 % du taux d’homicides, qui tomberait à son plus bas niveau depuis des décennies.
« Je suis heureux d’annoncer enfin que l’un de nos grands objectifs cette année consistait, évidemment, à faire reculer le taux de meurtre à travers l’Amérique, a expliqué M. Patel. Et nous, le FBI, allons publier en décembre les chiffres qui montrent que le taux d’homicides est au plus bas de l’histoire moderne, en recul à deux chiffres. »
En 2024, le taux moyen d’homicides s’élevait à 5 pour 100.000 habitants, soit une baisse de 15,8 % par rapport à l’année précédente et un niveau encore supérieur d’environ 1 % à celui de 2015, selon les données publiées en août par le département de la Justice.
Les statistiques indiquent qu’environ 17.000 personnes ont été tuées aux États‑Unis en 2024, soit une diminution d’environ 15 % sur un an, mais une hausse de près de 7 % par rapport à 2015.
- Explosion des arrestations liées au réseau 764
Le FBI a pris pour cible le tristement célèbre réseau 764, une organisation connue pour s’en prendre aux enfants, baptisée d’après l’indicatif téléphonique texan dans lequel elle est née, dont le fondateur a été condamné à 80 ans de prison fédérale.
M. Patel estime que « cela devrait faire la une des journaux tous les jours, parce que la protection de nos enfants est l’une de nos plus grandes priorités ».
Il a décrit l’urgence avec laquelle le bureau s’emploie à démanteler ce groupe, qu’il accuse d’actes de torture sur des animaux et de crimes contre des mineurs.
« Nous avons mené une offensive massive cette année pour protéger nos enfants contre ces prédateurs en ligne, et c’est le pire du pire », a‑t‑il insisté.
« Voilà à quel point nous frappons dur ce groupe d’individus répugnants, ces criminels, et nous ne nous arrêterons pas tant que l’espace numérique ne sera pas sécurisé », a‑t‑il assuré.
Parallèlement, le FBI a contribué à retrouver 6.000 enfants disparus depuis le début de l’année, soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente, a‑t‑il indiqué.
- « Cartographier l’argent » d’Antifa
Le décret présidentiel signé en septembre par Donald Trump, qui désigne Antifa comme organisation terroriste intérieure, a été très bien accueilli par le directeur du FBI.
« C’est une décision absolument brillante du président Trump, car elle nous permet d’utiliser l’arsenal d’outils que nous employons déjà contre les organisations terroristes étrangères », a‑t‑il estimé.
Selon lui, cette nouvelle qualification, conjuguée à l’accroissement des capacités de renseignement et d’action, permet de mener des enquêtes plus approfondies et d’identifier les circuits de financement, ce qui a conduit à l’arrestation d’une vingtaine de personnes pour soutien matériel au terrorisme.
« Nous les traitons comme l’organisation terroriste qu’ils sont, et nous cartographions les flux financiers », a expliqué M. Patel. « Avec nos partenaires du Trésor, nous suivons l’argent, nous reconstituons l’ensemble du réseau et nous les traitons comme une organisation terroriste au titre des pouvoirs que le président nous a confiés. »
De nouvelles annonces sont attendues dans les prochains mois.
« Je pense qu’au tournant de la nouvelle année, vous verrez des poursuites et des enquêtes véritablement exemplaires », a‑t‑il promis.
- Perturbation des flux de fentanyl
La présidence et l’administration Trump ont fait de la lutte contre les filières de fentanyl une priorité, et des progrès réguliers ont été accomplis cette année, selon le directeur. Il affirme que le flux de 13 précurseurs et de sept autres produits chimiques servant à la fabrication de cet opioïde mortel a été interrompu.
« La fermeture de ce pipeline force les trafiquants à se démener pour trouver des solutions de rechange, ce que nous constatons », a‑t‑il déclaré. « Nous savons où ils se trouvent, nous savons qui ils sont et nous savons comment ils opèrent. »
Il a décrit de récents accords passés avec des responsables du Parti communiste chinois pour limiter l’exportation de précurseurs en échange de réductions de tarifs douaniers.
« Nous allons montrer ensemble au monde que nous respectons cet accord et, s’ils le bafouent sur ce point précis, ils savent que les conséquences imposées par le président seront sévères, en matière de tarifs comme sur d’autres dossiers », a‑t‑il averti.
« Nous adoptons une approche pangouvernementale pour garantir le respect de cet engagement et, s’ils y manquent, nous serons les premiers à le dénoncer publiquement », a‑t‑il ajouté.
- Les arrestations pour espionnage bondissent de 40 %
La priorité donnée au démantèlement des opérations clandestines de renseignement étranger a entraîné une hausse de 40 % des arrestations pour espionnage, a indiqué M. Patel.
« Nous les perturbons réellement. Nous les chassons de nos réseaux, a‑t‑il détaillé. Nous les traduisons en justice et nous les envoyons en prison. C’est un signal de force très puissant adressé au public. »
Certains des espions – notamment en provenance de Chine, de Russie et d’Iran – travaillaient avec des responsables gouvernementaux et des militaires, entre autres cas d’infiltration, selon le directeur.
L’une des affaires concerne un ressortissant chinois ayant tenté d’introduire de l’E.coli sur le territoire américain. Dans une autre, un chercheur de l’Université du Michigan a plaidé coupable en novembre à des faits de contrebande d’un agent pathogène dangereux vers les États‑Unis.
« Ce sont des résultats concrets qui changent la donne, bien plus que l’ouverture de simples dossiers », a insisté M. Patel.
- Réponse aux critiques
Le directeur a balayé les articles laissant entendre que les mesures de sécurité prises pour protéger sa compagne, la chanteuse de country et auteure‑compositrice Alexis Wilkins, auraient été inappropriées.
« Je trouve répugnant qu’un dirigeant d’agence doive même se justifier sur le fait que la vie de sa partenaire est continuellement menacée », a‑t‑il déclaré. « Nous traitons ma compagne comme n’importe quel patron d’agence traite la sienne. »
Il a expliqué que les menaces de mort visant cette dernière rendaient nécessaire une protection dédiée, les décisions étant prises en toute indépendance par des « agents de carrière du FBI ».
« Je n’ai aucun rôle dans ces choix », a‑t‑il assuré. « Ce sont eux qui décident. »
D’autres critiques mettent en cause son utilisation de l’avion du FBI, jugée excessive, ce qu’il rejette fermement en invoquant les règles en vigueur pour la protection des responsables publics.
« J’utilise cet avion moins que mes deux prédécesseurs », a‑t‑il souligné. « Et pour enfoncer le clou, je n’ai pas la possibilité de prendre des vols commerciaux. »
Les directeurs du FBI font partie des hauts responsables qui doivent utiliser des appareils gouvernementaux – équipés de moyens de communication sécurisés – pour tous leurs déplacements, y compris privés, tout en devant rembourser à l’État les trajets à caractère personnel ou politique.
M. Patel a rappelé l’usage qu’avaient ses prédécesseurs de l’aéroport Reagan National – qui, selon lui, coûtait jusqu’à 7.000 dollars par déplacement au contribuable – et a mis en avant les réformes qu’il a engagées pour réduire la facture, évaluant les économies annuelles à environ 4 millions de dollars.
- Les révélations de la « salle des burn bags »
M. Patel a révélé qu’une pièce découverte en juillet, remplie de milliers de documents liés à l’enquête sur les soupçons de collusion avec la Russie et destinés à être détruits, recelait des informations auxquelles le public aura bientôt accès.
« Vous allez voir tout ce que nous avons trouvé dans cette pièce, d’une manière ou d’une autre : par le biais d’enquêtes, de procès publics ou de divulgations au Congrès », a‑t‑il assuré.
Selon lui, l’occultation de documents sensibles reste une pratique courante au sein de l’appareil fédéral.
« Quand le gouvernement des États‑Unis et ses agences veulent faire disparaître des choses, les enterrer et les cacher, ils savent très bien comment s’y prendre, a‑t‑il affirmé. Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est la victoire du président Trump. »
Certains documents concernant ce que l’on appelle désormais le « Russiagate » – notamment les opérations Arctic Frost et Crossfire Hurricane – demeurent sous scellés. Ces dernières ont pourtant été déclassifiées à deux reprises sur ordre de Donald Trump, en janvier 2021 puis en mars 2025.
« Si le public américain connaît aujourd’hui l’ampleur de la corruption, des scandales et des agissements illégaux durant le Russiagate, c’est grâce au travail que j’ai lancé », a affirmé M. Patel.
« Il s’agit du plus vaste cas de politisation et d’instrumentalisation de l’appareil répressif contre l’Amérique, visant spécifiquement un parti politique parce que les élites institutionnelles de Washington n’en voulaient pas et ne voulaient pas le voir gagner.
« Les Américains ont droit non seulement à des comptes, mais aussi à des réformes pour que cela ne se reproduise jamais. »


Travis Gillmore est un lecteur passionné et un connaisseur du journalisme basé en Californie qui couvre la finance, la politique, le Capitole de l'État et les dernières nouvelles pour Epoch Times
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