À Bonifacio, la lumière dans tous ses états… artistiques

Par Epoch Times avec AFP
4 juillet 2025 13:20 Mis à jour: 7 juillet 2025 14:09

Bonifacio, à la pointe sud de la Corse, magnifie son patrimoine unique par des projections artistiques lumineuses avec Festi Lumi, qui habille de couleurs la haute-ville vendredi et samedi, et l’exposition « Plein soleil » qui propose des œuvres du Centre Pompidou dans une caserne désaffectée.

Des remparts illuminés de bleu, une façade parsemée de méduses multicolores, des globes oculaires géants ou encore une petite place enchantée par une aurore boréale… la dixième édition du Festi Lumi de Bonifacio, transforme, trois nuits durant, depuis jeudi et jusqu’à samedi soir, la cité de l’extrême sud corse qui accueille 2 millions de touristes chaque année, en un théâtre de lumière à ciel ouvert.

Un visiteur passe devant une projection lumineuse lors de la 10e édition du festival Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio, sur l’île française de Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

« L’ambition c’est la découverte ou redécouverte du patrimoine bonifacien »

Avec 12 oeuvres sélectionnées parmi 200 sur le thème « la Méditerranée et les pêcheurs bonifaciens », ce festival, petit frère de la fête des lumières de Lyon, offre une déambulation piétonne, poétique et colorée à travers cette cité qui surplombe spectaculairement la mer depuis le 12e siècle, au sommet de falaises calcaires.

Des personnes interagissent avec une projection lumineuse lors de la 10e édition du festival Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio en Corse, le 2 juillet 2025. PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

« L’ambition c’est la découverte ou redécouverte du patrimoine bonifacien sous les feux de la rampe », confie à l’AFP Régis Clouzet, directeur artistique du festival.

Des danseurs se produisent lors d’un spectacle de lumière de l’artiste suisse Nicolas Hesslein sur l’esplanade du Bastion de l’ Étendard dans le cadre du 10e festival de lumière Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

Cette balade nocturne et gratuite -mais d’un coût de 262.000 euros –, où plus de 3000 personnes sont attendues chaque soir – soit la population de la ville à l’année –, pour découvrir autant de scénographies magistrales que d’installations plus intimistes, sur un clocher d’église ou sous un préau.

Des gens regardent une projection lumineuse lors du 10e festival Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

Chaque visiteur peut même devenir œuvre artistique en se laissant scanner par l’artiste néerlandais AlexP. Silhouette et posture, en solo ou en groupe, deviennent alors œuvre visuelle abstraite et pop-art baptisée Mapp, dans une expérience éphémère et ludique.

Une projection lumineuse lors du 10e festival Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

Sur l’esplanade du Bastion de l’Étendard, le spectacle du Suisse Nicolas Hesslein, peut-être le plus ambitieux du festival, mêle avec grâce danseurs, projection vidéo, musique, poèmes, explosion de couleurs, nuée d’oiseaux, scintillements d’étoiles.

Une danseuse se produit lors d’un spectacle de lumière de l’artiste suisse Nicolas Hesslein sur l’esplanade du Bastion de l’Étendard dans le cadre du 10e festival de lumière Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio, en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

Des portraits géants de femmes, de mains démêlant les filets de pêche ou de vieux visages burinés par la mer évoquent l’histoire de la cité médiévale.

Des danseurs se produisent lors d’un spectacle de lumière de l’artiste suisse Nicolas Hesslein sur l’esplanade du Bastion de l’Étendard, dans le cadre du 10e festival de lumière Festi Lumi dans la vieille ville de Bonifacio, en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

L’exposition « Plein Soleil »

La lumière va également briller jusque fin octobre dans l’ancienne caserne Montlaur, fermée depuis la fin des années 80, avec l’exposition baptisée « Plein Soleil » de 17 œuvres exclusives du Centre Pompidou de Paris.

« Plein Soleil est une balade dans le soleil, la lumière et la couleur en trois parties, ‘Lumières naturelles’, ‘Lumières surnaturelles’ et ‘Lumières artificielles' » avec une sélection d’artistes internationaux et de mouvements comme le « Light and Space » de Californie « qui ont mis la lumière au centre de leur art », explique à l’AFP Prisca Meslier, co-curatrice de l’exposition et co-fondatrice de la première biennale internationale d’art contemporain en Corse en 2022.

Une femme regarde l’œuvre de Brion Gysin « Dreamachine » lors de l’exposition « Plein Soleil » co-organisée par De Renava et le Centre Pompidou, à la caserne Montlaur à Bonifacio, en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

« Des couleurs commencent à apparaître alors qu’elles ne sont pas présentes »

Parmi les oeuvres les plus spectaculaires figure « Chromosaturation », une succession de trois salles saturées de lumière rouge, bleue et verte, du Vénézuelien Carlos Cruz Diez, « un pionnier de l’art optique et cinétique » qui « montre au spectateur qu’il peut créer lui-même une gamme de lumière grâce à la fusion des couleurs », explique-t-elle.

Une femme entre dans l’œuvre « Chromosaturation » de Carlos Cruz Diez lors de l’exposition « Plein Soleil » co-organisée par De Renava et le Centre Pompidou, à la caserne Montlaur à Bonifacio, en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

« En restant un peu dans une des salles, la rétine est tellement saturée de lumière pure qu’elle commence à l’estomper » et « des couleurs commencent à apparaître alors qu’elles ne sont pas présentes », met en mots Prisca Meslier devant cette expérience immersive.

La cofondatrice de la première Biennale d’art contemporain de Bonifacio, Prisca Meslier, pose devant l’installation intitulée « Descension » du Britannique Anish Kapoor lors de la première Biennale d’art contemporain de Bonifacio, en Corse, le 21 juin 2022. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

« Œuvre sans titre »

Autre rareté, « l’œuvre de l’Américain Robert Irwin est l’une des 50 plus célèbres d’après-guerre et c’est assez fabuleux de la voir déployée comme ça dans une caserne désaffectée », se réjouit auprès de l’AFP Xavier Rey, directeur du musée d’art moderne du Centre Pompidou.

Une femme regarde l’œuvre de Robert Irwin « Œuvre sans titre » lors de l’exposition « Plein Soleil » co-organisée par De Renava et le Centre Pompidou, à Bonifacio, en Corse, le 2 juillet 2025. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP via Getty Images)

Et si les visiteurs ne sont pas rassasiés de lumière, ils pourront traverser l’île pour découvrir l’exposition collective « Always the Sun », avec l’artiste corse Ange Leccia à la casa conti d’Oletta (Haute-Corse), conçue en parallèle de l’exposition « Plein Soleil » de Bonifacio.

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