La chasseuse américaine prise en photo à côté d’une girafe morte se dit «fière de chasser»

Par Viviane Berger
10 juin 2019 18:32 Mis à jour: 12 juillet 2019 20:37

Une chasseuse de gros gibier, ayant posté en 2017 une photo de son « trophée », une girafe qu’elle venait de tuer, a récemment déclaré qu’elle en était fière et que la girafe avait un goût « délicieux ».

Tess Talley, une chasseuse de gros gibiers basée au Texas, a fait une apparition sur CBS le 7 juin et s’est exprimée pour la première fois depuis que les photos de cet événement sont devenues virales en 2018 et ont provoqué l’indignation sur les médias sociaux.

Les photos trophées la montraient à côté du corps d’une girafe mâle noire de plus de 1 800 kg (plus de 4 000 livres) qu’elle venait de tuer en Afrique du Sud en 2017.

Au cours de l’entrevue, Tess Talley a déclaré que l’abattage faisait partie d’une chasse à des fins de conservation, qui vise à réduire la surpopulation de certaines espèces sauvages dans une région donnée. Elle n’a montré aucun regret : « C’est un passe-temps, c’est quelque chose que j’aime faire », dit-elle. « Je suis fière de chasser, et je suis fière de cette girafe. »

Dans un article paru sur Facebook l’an dernier, elle a dit que cette girafe noire rare avait plus de 18 ans et pesait plus de 1 800 kg. Elle a ajouté qu’elle avait « la chance d’avoir pu obtenir 900 kg de viande de cette girafe ».

Pendant l’entrevue en direct, dans un passage qui avait été tourné une semaine plus tôt dans son ranch au Texas, Tess Talley a montré avec enthousiasme l’étui à fusil et les housses d’oreiller qu’elle avait faites avec la peau de la girafe. « Mes amis les ont beaucoup aimés », a-t-elle ajouté. Interrogée sur la girafe noire qu’elle avait tuée pendant son voyage en Afrique du Sud, elle a dit : « Elle était délicieuse ! »

« Vous dites qu’il s’agit de conservation, mais quand on voit votre sourire (…) il semble qu’il y a aussi beaucoup de plaisir, beaucoup de joie », a déclaré Tony Dokoupil, co-animateur de CBS This Morning.

« Si tu fais ce que tu aimes faire. Tu as de la joie », répondit-elle. « Si tu n’aimes pas ce que tu fais, tu ne vas pas continuer à le faire. »

« Tout le monde pense que le plus facile, c’est d’appuyer sur la gâchette. Mais ce n’est pas le cas », dit-elle. « C’est la partie la plus difficile. Cependant on gagne énormément de respect et d’appréciation pour cet animal, car on sait ce qu’il vit. Ils sont mis ici pour nous. Nous les chassons et nous les mangeons. »

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, si elle se souciait de la conservation, elle ne donnait pas plutôt l’argent qu’elle dépensait pour une chasse à des efforts de conservation non mortels, Tess Talley a répondu : « Je préfère faire ce que j’aime faire, plutôt que simplement donner une somme forfaitaire d’argent quelque part sans savoir particulièrement où cela va. »

« C’est n’est pas facile. C’est comme une science. C’est vraiment difficile. Je ne suis pas une écologiste, mais je suis une chasseuse », dit-elle. « Alors je fais ma part. »

Lorsqu’on lui a demandé si elle était heureuse d’apparaître sur ces photos, elle a répondu : « Les photos trophées sont une tradition que les chasseurs avaient déjà bien avant les médias sociaux. Quand les médias sociaux sont apparus, c’est là qu’il y a eu un problème. »

Dans une déclaration à CBS News, Kitty Block, présidente et directrice générale de la Société de protection des animaux des État-Unis et la Société de protection des animaux internationale (la Humane Society of the United States et la Humane Society International), a déclaré : « La chasse au trophée de la girafe montre un mépris total et arrogant pour le statut en péril d’une espèce emblématique. Selon une estimation de 2015, moins de 100 000 girafes restent à l’état sauvage en Afrique, et notre enquête de 2018 a révélé que près de 4 000 trophées dérivés de girafes ont été importés aux États-Unis au cours de la dernière décennie. Plus d’une girafe est tuée chaque jour. »

Paul Babaz, président du groupe de défense de la chasse Safari Club International, a déclaré dans une interview accordée à CBS : « Elle chassait en Afrique du Sud, et on peut chasser légalement les girafes en Afrique du Sud. »

M. Babaz a affirmé que Mme Talley avait mangé une partie de la viande de la girafe, mais qu’elle avait distribué la plus grande partie à plus de 200 villageois, dont des enfants dans un orphelinat.

Il a ajouté que la prime provenant de la chasse justifiée stimule les chasseurs à s’assurer que le gros gibier ne disparaîtra pas. En fait, cela aide à soutenir la communauté locale. Il estime que les frais de trophée pour une girafe se situent entre 2 000 et 3 000 $ US par animal (env. 1 800 à 2 600 €).

« Sans cela (…) les braconniers viendraient tuer les animaux sans discernement, ce qui serait vraiment malheureux », dit-il.

Tess Talley a affirmé que la girafe sud-africaine qu’elle avait tuée n’était pas une espèce menacée. Elle avait une fourrure foncée, ce qui est une indication de son âge avancé. Il s’agit d’une sous-espèce dont la population a effectivement augmenté de 167 % depuis 1979 pour atteindre plus de 21 000 individus.

Dans une déclaration, elle a dit que la girafe « avait plus de 18 ans, elle était au-delà de l’âge de reproduction et elle avait tué trois jeunes mâles… Maintenant que la girafe est partie, les jeunes mâles sont capables de se reproduire ».

La population totale de girafes, cependant, est en déclin de près de 40 %. Les États-Unis ont importé près de 4 000 trophées de girafes au cours des dix dernières années.

Pendant ce temps, Tess Talley a dit qu’elle était « surprise » par le contrecoup « d’affolement » que ses photos avaient suscité, lesquelles ont entraîné des menaces de mort et des lettres demandant à son employeur de la renvoyer.

Quand on lui a demandé si elle continuerait à chasser, elle a répondu : « Absolument ! »

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