À la surprise générale, Alain Juppé va rejoindre le Conseil constitutionnel

14 février 2019 12:57 Mis à jour: 11 juillet 2019 12:35

Surprise de taille, l’ancien Premier ministre Alain Juppé est en passe de succéder à Lionel Jospin au Conseil constitutionnel, où il rejoindra les sénateurs Jacques Mézard et François Pillet.

Le nom de M. Juppé, qui a dans la foulée fait part de sa « profonde émotion » de quitter ses fonctions de maire de Bordeaux, a été proposé mercredi par le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

« C’est une très bonne nouvelle pour la République », a réagi le Premier ministre Édouard Philippe en saluant la « densité » et la « hauteur de vue » de celui qui a été son « mentor » en politique.

La surprise est d’autant plus grande que, depuis plusieurs semaines, c’est le Premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, qui semblait tenir la corde pour devenir « sage » au sein de la juridiction suprême.

Ancien Premier ministre de Jacques Chirac (1995-1997), fondateur de l’UMP, Alain Juppé, 73 ans, avait connu un sévère échec lors de la primaire de la droite de 2016 pour l’élection présidentielle, en s’inclinant face à François Fillon.

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, il s’est montré bienveillant, voire laudateur, à l’endroit du président de la République, en étant l’un des artisans d’une liste de rassemblement pro-Europe pour les élections européennes de mai, au-delà de la seule République en marche.

Autrefois réputé sévère et austère, l’ancien patron du RPR a cultivé au fur et à mesure des années une image de grand modéré, à l’opposé de la ligne incarnée par Laurent Wauquiez chez Les Républicains, parti que M. Juppé a fini par quitter il y a quelques semaines.

Mercredi, Richard Ferrand – qui appartenait au PS avant de rejoindre En Marche ! en 2016 – a loué « un homme d’État ». Désormais promu « sage », M. Juppé sera astreint à un strict devoir de réserve.

Avec cette nomination, la Macronie envoie un signe évident à la droite modérée. Mais elle empêche également à M. Juppé d’apporter un clair soutien au président en vue des Européennes.

La majorité a d’ailleurs salué sans tarder la nomination – « une très bonne nouvelle » pour la garde des Sceaux, Nicole Belloubet -, alors que la droite s’est voulue loyale : « Je le félicite pour sa nomination au Conseil et lui dit mon respect, malgré mon profond désaccord sur son soutien au pouvoir macronien », a tweeté le député LR Éric Ciotti.

L’entrée de l’ancien Premier ministre au Palais-Royal ouvre une séquence d’incertitude à la mairie de Bordeaux, que M. Juppé avait conquise en 1995.

« J’ai décidé, il y a plusieurs mois, de ne pas me représenter à l’élection municipale de mars 2020. Je comptais annoncer cette décision au lendemain des élections européennes fin mai prochain. Ma nomination bouleversera ce calendrier », a indiqué dans un communiqué M. Juppé, alors que sa première adjointe, Virginie Calmels, n’a jamais caché ses ambitions de succession.

Avant Alain Juppé, deux ex-Premiers ministres ont été nommés membres de cette « cour suprême » qui veille à la conformité des lois avec la Constitution : Lionel Jospin (qui y siège depuis 2015) et Laurent Fabius, qui en est le président depuis 2016 et dont la mandat court jusqu’en 2025.

Un autre ancien Premier ministre, Jacques Chirac, en est également membre, mais en tant qu’ancien président de la République.

D. S avec AFP

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