A Zaporijjia, des Ukrainiennes à l’école de la guérilla urbaine

Par Epoch Times avec AFP
22 juin 2022 15:26 Mis à jour: 22 juin 2022 15:26

Accroupie derrière une cloison, une femme vise une cible à distance puis détale vers une autre position: dans ce centre de tir de Zaporijjia, dans le sud-est de l’Ukraine, elles sont six, vêtues de vert olive, à apprendre comment se servir d’un fusil d’assaut Kalachnikov et s’entraîner au combat en milieu urbain.

C’est leur troisième séance au centre « Le sixième sens » où une équipe de spécialistes vient de mettre sur pied un programme destiné spécifiquement aux femmes, pour les initier aux armes et aux tactiques du combat urbain.

S’inscrire avec sa fille de 29 ans

Les combats se rapprochent chaque jour de la ville et Natalia Basova, 47 ans, n’a pas hésité longtemps pour s’inscrire avec sa fille de 29 ans, Ouliana Kiachko. Pour elle, le front est trop proche.

Une femme apprend à manier un fusil d’assaut Kalachnikov, le 17 juin 2022, à Zaporizhzhia, Photo de Marina MOISEYENKO/AFP via Getty Images.

« Je savais comment utiliser des armes avant la guerre. J’avais l’habitude d’aller sur des stands de tir, j’étais très intéressée », assure-t-elle à l’AFP.

« Mais dorénavant, tout le monde doit savoir s’y prendre », ajoute-t-elle en grimaçant au bruit assourdissant d’un tir juste derrière elle.

De plus en plus de femmes se présentent à Zaporijjia

Son mari et son fils, ainsi que son gendre, se trouvent sur la ligne de front. Pendant que leurs hommes se battent, elle et sa fille ont décidé d’en apprendre autant que possible sur le combat urbain.

« Notre instructeur nous enseigne comment viser et comment utiliser une arme de manière correcte », détaille-t-elle. « Nous savions déjà comment tirer mais nous ne savions pas bien le faire, sans risquer de blesser quelqu’un à côté ».

Un instructeur apprend à une femme volontaire à se servir d’un fusil d’assaut Kalachnikov, le 17 juin 2022, à Zaporizhzhia,  Photo de Marina MOISEYENKO/AFP via Getty Images.

Le centre d’entraînement accueillait jusqu’alors uniquement du personnel militaire ou des combattants de la défense territoriale.

Techniques pour contrôler la gâchette

Mais de plus en plus de femmes se présentent à Zaporijjia pour se préparer à l’éventualité d’une entrée des forces russes dans la ville. En vertu de la loi martiale, l’entraînement est gratuit pour tous les habitants de la ville.

Le créateur du centre Sergeï Ieline, 47 ans, explique que durant l’entraînement de base les élèves apprennent comment se tenir, comment mettre en joue, les techniques pour contrôler la gâchette, pour respirer et différentes façons de tirer.

Pour les femmes, le programme dure 15 heures mais, précise-t-il, la base peut être apprise en cinq ou six heures.

Une femme apprend à manier un fusil d’assaut Kalachnikov, le 17 juin 2022, à Zaporizhzhia. Photo de Marina MOISEYENKO/AFP via Getty Images.

« Il y aura des combats de rue »

« Nous avons rassemblé quelques exercices tactiques pour des civils parce que nous savons tous que si l’ennemi pénètre dans la ville, il y aura des combats de rue », poursuit-il.

« Et en général ça se passe dans des endroits difficiles comme des maisons en ruines, des sous-sols ou à l’intérieur de magasins ».

Les instructeurs travaillent tant avec des militaires que des civils pour un entraînement dans trois domaines: la manipulation basique des armes, un cours spécialisé et un enseignement tactique pour les fusils d’assaut Kalachnikov réservé en principe aux forces spéciales.

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, environ 4.000 personnes ont suivi l’entraînement du centre.

Un instructeur apprend à une femme volontaire à se servir d’un fusil d’assaut Kalachnikov, le 17 juin 2022. Photo de Marina MOISEYENKO/AFP via Getty Images.

Défendre sa ville natale

« Nous devons savoir comment faire, pour nous-mêmes et pour nos familles parce que nous sommes juste sur la ligne de front », pense une autre élève, Iana Piltek âgée de 33 ans.

Elle dit ne pas avoir peur de combattre et jure qu’elle n’hésitera pas à sortir défendre sa ville natale. « Nous nous entraînons pour gagner dans un combat à l’intérieur de la ville. Si cela arrive, on ne laissera pas la ville tomber ».

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