Angoulême: une riveraine se plaint des cloches de la cathédrale, le curé espace les sonneries

Par Emmanuelle Bourdy
16 novembre 2022 18:09 Mis à jour: 17 novembre 2022 11:13

À Angoulême (Charente), les cloches sonnent moins souvent, n’en déplaisent à la plupart des habitants. Dérangée par celles-ci, une riveraine en avait fait la demande et son vœu a été exaucé. 

Excédée par le bruit des cloches de la cathédrale d’Angoulême, une femme habitant à proximité de l’édifice religieux a demandé que les sonneries soient espacées. D’autres s’étaient également plaints du bruit et avaient envoyé des emails en ce sens, rapporte la Charente libre.

« Convaincante, insistante mais pas menaçante »

Habituellement, les cloches sonnaient tous les quarts d’heure à Angoulême. Désormais, elles ne se font entendre que toutes les demi-heures, et seulement entre 8 et 20 heures. L’une des habitantes, vivant à proximité du collège Jules-Verne, est notamment à l’origine de ce changement. Après plusieurs courriels envoyés au prêtre Frédéric Vollaud, la décision a été prise. Celui-ci souligne que la riveraine a été « convaincante, insistante mais pas menaçante » et « sans ultimatum ». Il ajoute que selon elle, ces sonneries provoquaient « quelque chose d’obsédant, sans répit ». Elle avait même mesuré leur niveau de décibels.

Souhaitant prendre en compte le « mal-être » de cette femme, le curé a donc tranché pour « une voie médiane, entendable et possible », ce qui a réjoui plusieurs autres habitants. « C’était excessif, dérangeant et sans utilité », a souligné auprès de nos confrères une riveraine de 28 ans pour qui le changement est une « agréable surprise ». Elle déplore toutefois les sonneries juste avant l’office du dimanche. « Ça nous est imposé sans qu’on ait notre mot à dire. C’est leur prière, je n’ai rien à voir avec ça », soulève-t-elle.

« Celui qui n’est pas content n’a qu’à vivre ailleurs ! »

Un trentenaire souligne auprès de la Charente libre que pour lui, « c’était dur » au début, mais maintenant, il s’y est habitué, et « ne les entends même plus ». Pour d’autres en revanche, cette décision ne passe pas. « Ça sonne depuis des siècles, celui qui n’est pas content n’a qu’à vivre ailleurs ! » lance une habitante de la ville dont le mari trouve que « les gens sont de plus en plus intolérants ». « C’est vraiment déplacé ! Quand on s’installe à côté d’une cathédrale, on se doute qu’il va y avoir du bruit. Quelle sera la prochaine étape : demander aux pompiers et aux policiers d’éteindre leur sirène parce qu’elle dérange ? » s’interroge un fidèle.

Une femme de 77 ans indique que pour elle, les cloches sont un « témoignage du passé ». Un jeune homme met en avant la régularité de ces sonneries, un avantage qui lui permet de se rappeler que « l’heure tourne » lorsqu’il traîne au lit.

L’évêque d’Angoulême, qui « apprécie le bruit des cloches de la cathédrale », estime dans les colonnes du journal que « c’est dommage ». Loin d’être un épiphénomène, d’autres communes font face à ce type de plaintes. En mars dernier, à Saint-Amans (Ariège), deux habitantes avaient décidé de porter plainte contre le maire de la commune, au motif qu’il refusait de faire taire les cloches du village, une nuisance sonore insupportable pour elles.

Un vacancier s’est également plaint du son des cloches de l’église auprès de la mairie d’Arzon (Morbihan). Celles‑ci l’ayant empêché de « profiter tranquillement » de ses vacances. Le maire avait alors expliqué que c’était aux touristes d’accepter les traditions, lorsqu’ils séjournaient dans sa commune.

Le problème reste donc saillant et si ce n’est pas le son des cloches, ce sont les bruits divers de la campagne, voire les odeurs, qui sont pointés du doigt.

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