Haute-Savoie: comment de faux propriétaires ont expulsé des locataires en toute impunité

Par Nathalie Dieul
29 septembre 2023 08:03 Mis à jour: 29 septembre 2023 08:03

En plein cœur d’Annemasse (Haute-Savoie), des escrocs s’approprient les appartements d’une résidence pour y mettre de nouveaux locataires. Un faux syndic a même été créé par une des habitantes de la copropriété. Une histoire surréaliste.

Des serrures changées, de faux documents, de fausses factures et même un faux gardien : dans cette résidence du Clos Greffier à Annemasse, les vrais propriétaires ne savent plus quoi faire pour récupérer leur appartement, rapporte Le Parisien.

Quatre appartements de la résidence sont occupés illégalement. À la tête des escrocs, une habitante de la copropriété qui a créé un faux syndic il y a six ans pour soutirer de nouvelles charges à d’autres propriétaires. Elle a fait changer le compteur d’électricité et peut émettre de faux baux. Résultat : des squatteurs mettent des locataires à la porte et occupent des appartements.

« Ils s’approprient toute la copropriété »

Par exemple, Christelle a reçu un appel de son locataire il y a deux semaines : il a été expulsé pendant son absence. Un mot sur sa porte lui disait de récupérer ses affaires chez le gardien. « Il s’est avéré que c’était un faux gardien », raconte la propriétaire à la caméra de TF1.

Même les meubles du locataire avaient été sortis de l’appartement, les serrures changées. Lorsque Christelle a frappé à la porte, elle s’est retrouvée devant des inconnus qui lui ont claqué la porte au nez. Juste avant, ils lui avaient répondu de prouver que c’était elle la propriétaire.

« Ils s’approprient toute la copropriété. Et l’idée, à la fin, c’est d’avoir tous les appartements de la copro », s’inquiète la jeune femme qui a quand même eu la chance de récupérer son appartement.

« Quand j’ai été alertée par mon locataire, je suis tout de suite intervenue sur les lieux », raconte Christelle à BFMTV. « J’ai appelé la police municipale qui est venue à mon secours. Avec un huissier, on a réussi à sortir les squatteurs. »

« Ils vous présentent un bail qui est un faux »

RTL a été témoin d’une scène surréaliste entre une propriétaire et un des arnaqueurs présumé, dans le hall d’entrée de l’immeuble. On dit à la femme que ce n’est pas son appartement. « Ah, ce n’est pas mon appartement ? Avec un titre de propriété notarié ? » demande la propriétaire.

De son côté, Nicolas n’a plus accès à son logement dont la serrure a été forcée. « À l’intérieur de cet appartement vit tranquillement une famille avec deux enfants. Ils vous présentent un bail qui est un faux, évidemment. C’est une escroquerie », remarque-t-il.

Un faux syndic à la base de l’escroquerie

Tout cela serait parti de la création d’un faux syndic. Le syndic officiel explique que ce petit groupe est à la tête de manigances depuis des années, avec créations de fausses factures et de faux documents.

« Ils contactent les fournisseurs d’énergie, passent les contrats à leur nom à la fois des parties communes et des propriétaires voisins, ce qui leur permet derrière de produire de faux justificatifs de domicile« , remarque Florian de la Rue, PDG du syndic. « Nous, ça fait sept ans que ça dure sur les parties communes et là, pour le coup, maintenant, on a passé un cap. C’est sur les parties privatives, les appartements de leurs voisins. »

Des plaintes pour location de bien à leur insu ont été déposé par quatre propriétaires. La réponse des autorités est lente et les altercations se multiplient.

« Ils vivent là, à côté de nous, on se croise. La tension monte de plus en plus, hier il y a eu une grosse altercation entre un locataire et un squatteur », raconte Christelle. « Je ne sais pas ce qu’ils attendent pour intervenir, peut-être un drame. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.