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Notre-Dame de Paris

Le Grand Palais expose les maquettes colorées des futurs vitraux de Notre-Dame de Paris

Colorées et figuratives, les maquettes des six futurs vitraux contemporains de Notre-Dame de Paris, créées par l’artiste Claire Tabouret, sont exposées au Grand Palais à partir de ce mercredi, avant l’installation des œuvres définitives prévue fin 2026.

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Paris, 8 décembre 2025 — Claire Tabouret présente D’un seul souffle à la Galerie 10.2 du Grand Palais, dévoilant modèles et esquisses des six futurs vitraux contemporains de Notre-Dame de Paris.

Photo: Riccardo Milani / Hans Lucas / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La peintre française de 44 ans investit jusqu’au 15 mars une galerie du musée parisien, où sont présentées ses créations monumentales, hautes de près de sept mètres.

Claire Tabouret avait été sélectionnée en décembre 2024 pour réaliser ces vitraux à l’issue d’un appel à projets lancé par l’État et le diocèse de Paris. Les institutions souhaitaient inscrire dans la pierre une trace contemporaine, marquant la renaissance d’une cathédrale entièrement restaurée après l’incendie dévastateur de 2019.

Le projet n’a toutefois pas échappé à la controverse : les vitraux conçus par Viollet-le-Duc, qu’ils doivent remplacer, n’avaient pas été endommagés par le feu. Une pétition de défenseurs du patrimoine a recueilli près de 300.000 signatures, et un recours déposé devant la justice administrative a finalement été rejeté fin novembre.

Une relecture picturale de la Pentecôte

Présentées dans l’ordre où les vitraux seront installés sur le bas-côté sud de la cathédrale, les peintures de Claire Tabouret explosent de couleurs vives. Chacune illustre un verset biblique consacré à la Pentecôte, la « descente de l’Esprit saint », thème imposé par l’archevêché de Paris.

La première maquette dépeint des hommes formant un cercle, se tenant la main dans un geste de prière. « C’est la vision qui m’est venue lorsque j’ai lu la phrase de la Bible Ils étaient tous ensemble dans le même lieu », explique Claire Tabouret à l’AFP.

Plus abstrait, le deuxième vitrail illustre le « grand bruit de l’Esprit saint » par un ciel qui se déchire en deux. Sur la dernière maquette, des personnages en procession fixent le visiteur dans les yeux pour lui adresser un adieu. « C’est une transmission. Ils disent : C’est à vous maintenant de porter cette parole et de vivre dans ce respect et cette tolérance », poursuit l’artiste, qui partage sa vie entre Paris et Los Angeles.

Le renouveau d’un savoir-faire verrier

Au centre de la galerie, des tables vitrines présentent des pochoirs, de petits monotypes et des fragments de verre coloré issus de l’atelier Simon-Marq, partenaire de Claire Tabouret pour la réalisation des vitraux. Ce prestigieux atelier rémois, sauvé in extremis de la liquidation judiciaire en 2019, retrouve ainsi la lumière.

« Je pense que cela va remettre la lumière sur cet artisanat flamboyant et florissant, et peut-être donner envie à des collectionneurs privés de se tourner vers le vitrail », espère la peintre.

Dans une galerie attenante, l’exposition Grottesco d’Eva Jospin, inaugurée également mercredi, propose une immersion poétique dans des paysages sculptés mêlant végétal, minéral et architecture. L’installation plonge le visiteur dans un univers de grottes, de ruines et de forêts façonnées en carton, bronze et broderie.

« Dans l’exposition de Claire Tabouret, on devine la forme des vitraux : l’architecture est présente par son vide. Au contraire, dans la mienne, ce n’est plus une architecture par le vide mais par le plein. On tourne autour des œuvres, on les pénètre, on passe entre, on lève la tête, on surplombe », détaille Eva Jospin, 50 ans, qui a récemment illustré L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono (Gallimard).