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La neutralité du service public

France Télévisions face aux accusations : Delphine Ernotte défend la neutralité du service public

Mercredi, lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire, Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, a pris la parole pour défendre fermement la neutralité de l'audiovisuel public. Face aux interrogations des députés, elle a reconnu que « les polémiques de ces dernières semaines ont pu alimenter un débat qui est légitime », tout en rappelant l'importance fondamentale de l'impartialité pour le groupe qu'elle dirige.

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La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte,lors de son audition devant la commission d'enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l'audiovisuel public à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025.

Photo: Alain JOCARD / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La dirigeante a martelé un message sans ambiguïté : « France Télévisions est un média financé par tous. Il doit donc s’adresser à tous, quels que soient son lieu de vie, ses opinions ou son niveau de revenus. Il s’agit, pour nous, d’une exigence absolue à laquelle nous veillons tout particulièrement ». Cette déclaration intervient dans un contexte de vives tensions autour du rôle et de l’indépendance des médias publics français.

L’affaire Legrand-Cohen, déclencheur d’une enquête parlementaire

La commission d’enquête portant sur la « neutralité » et « le financement de l’audiovisuel public » n’est pas née du hasard. Elle a été mise en place par les députés du groupe UDR d’Éric Ciotti suite à un scandale médiatique qui a secoué le paysage audiovisuel français : l’affaire Legrand-Cohen. En septembre dernier, ces deux journalistes du service public se sont retrouvés au cœur d’une polémique après la diffusion d’une vidéo les montrant attablés dans un restaurant aux côtés de deux responsables du Parti socialiste. Cette séquence a immédiatement déclenché des accusations de connivence entre certains journalistes de France Télévisions et la gauche politique.
Au-delà de cet épisode particulier, France Télévisions et Radio France, dont les dirigeants seront entendus prochainement, font face à des critiques récurrentes. Une fraction importante de la droite ainsi que le Rassemblement national pointent du doigt ce qu’ils considèrent comme une partialité manifeste en faveur des formations politiques de gauche. Ces accusations pèsent lourd dans le débat public sur le rôle des médias financés par la redevance.

Une transparence revendiquée et des efforts de régulation

Delphine Ernotte Cunci n’a pas esquivé ces critiques. Au contraire, elle a affirmé que France Télévisions se montre « exemplaire en matière de transparence de son offre d’information et d’équilibre des points de vue ». Pour étayer ses propos, la présidente du groupe a évoqué le lancement de plusieurs travaux internes visant à consolider encore davantage ces principes de neutralité et d’objectivité. Ces initiatives témoignent d’une volonté institutionnelle de répondre aux interrogations légitimes du public et des responsables politiques.

Le financement, talon d’Achille de l’audiovisuel public

L’audition ne s’est pas limitée aux questions de neutralité. Le volet financier, tout aussi crucial, a également été abordé. Delphine Ernotte Cunci a mis en avant les « efforts massifs » accomplis par France Télévisions depuis sa prise de fonction en 2015. Toutefois, elle a également exprimé une préoccupation majeure : ces efforts aboutissent à « une inadéquation croissante entre nos missions et nos moyens ».
Dans une plaidoirie passionnée pour le service public, la dirigeante a souligné l’unicité et l’irremplaçabilité de la télévision publique : « La télévision publique remplit des missions essentielles qu’aucun autre » groupe audiovisuel ou réseau social ne pourra « jamais remplir ». Ce message vise à rappeler que, malgré les critiques, France Télévisions occupe une place particulière dans le paysage médiatique français, avec des responsabilités que le secteur privé ne peut assumer.
Cette audition marque une étape importante dans un débat qui dépasse largement le cadre technique pour toucher aux fondements mêmes du contrat entre les citoyens français et leur audiovisuel public.
Avec AFP