La montée des crimes violents au Canada

Par Anthony Furey
2 août 2023 08:37 Mis à jour: 2 août 2023 08:37

Statistique Canada a produit un nouvel ensemble de données inquiétant ; les crimes violents sont de nouveau en hausse.

Cette nouvelle ne surprendra probablement pas grand monde. Bien qu’il n’y ait pas eu jusqu’à présent beaucoup de données concrètes pour le confirmer, ce que nous voyons dans les nouvelles et sur les médias sociaux nous donne certainement cette impression. La question est maintenant de savoir ce qu’il faut faire à ce sujet.

Statistique Canada a publié un nouveau graphique pour accompagner les données. Il montre les tendances de la criminalité au cours des 25 dernières années.

Le graphique comporte une ligne qui couvre l’indice général de gravité de la criminalité. Cet indice couvre tous les crimes. Cette ligne a beaucoup baissé depuis la fin des années 1990. Le nombre de crimes commis par rapport à la population est nettement moins élevé.

Il n’en va pas de même pour une autre ligne du graphique, « l’indice de gravité des crimes violents ». Cette ligne isole uniquement les crimes violents.

Vers 2006, la ligne des crimes violents commence à chuter de manière incroyable. Mais en 2015, elle repart à la hausse, et nous nous retrouvons aujourd’hui au même point qu’avant. L’ensemble de la criminalité est toujours relativement en baisse, mais les crimes violents sont en hausse. C’est comme si nous avions complètement perdu les progrès réalisés pendant toute une décennie.

Du point de vue des politiques publiques, il est intéressant de noter que les années où les crimes violents ont le plus baissé sont celles où Stephen Harper était premier ministre, et que les crimes violents ont commencé à augmenter rapidement presque immédiatement après l’arrivée de Justin Trudeau au poste de premier ministre.

Un vieil adage dit que corrélation ne veut pas dire causalité. Mais les choix politiques ont des conséquences réelles sur nos vies, et cela joue probablement un rôle dans ce qui se passe ici.

Prenons l’exemple d’une tragédie récente et voyons comment les politiques ont pu y jouer un rôle. Partout au Canada, les gens ont été choqués suite à la mort par balle d’une mère de famille de Toronto. Karolina Huebner-Makurat se promenait en plein jour dans le quartier agréable de Leslieville, à Toronto, lorsqu’elle a été tuée par une balle perdue alors que trois criminels se tiraient dessus. Cette femme de 44 ans laisse derrière elle deux jeunes filles.

Dans ce terrible événement, deux facteurs au moins semblent impliquer des choix politiques. Le premier est que la fusillade a eu lieu à proximité immédiate d’un site d’injection de drogue.

Lors de ma candidature récente à la mairie de Toronto, j’ai répété à maintes reprises que l’expansion de ces sites ne fait qu’accroître le délabrement urbain et la criminalité dans nos quartiers. Plus il y a de sites d’injection, plus il y a d’overdoses et plus il y a de violence dans les environs immédiats du site.

Les trafiquants de drogue s’adressent à leur clientèle, donc si vous ouvrez un site d’injection approuvé par le gouvernement, vous invitez les trafiquants armés à se rendre dans cette zone. La plupart des crimes commis à proximité des sites d’injection sont la conséquence directe du choix d’autoriser le site en premier lieu.

Par ailleurs, peu de temps après la fusillade, nous avons appris que l’accusé était en liberté sous caution et qu’il avait un lourd casier judiciaire. Damian Hudson, 32 ans, a été inculpé de meurtre au second degré.

Depuis de nombreux mois, les forces de l’ordre, les élus municipaux et provinciaux, ainsi que le grand public, demandent aux gouvernement libéral de faire davantage pour durcir les conditions de mise en liberté sous caution, qu’ils avaient assouplies auparavant.

Le projet de loi C-75 du gouvernement Trudeau a facilité la mise en liberté sous caution des criminels violents, et le projet de loi C-5 a éliminé les peines minimales obligatoires pour les crimes violents commis avec une arme à feu. Il est alarmant de constater que M. Trudeau n’hésite jamais à adopter des lois qui compliquent la vie des propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi, mais qui facilitent celle des criminels violents détenteurs d’armes à feu.

En ce qui concerne la réforme de la mise en liberté sous caution, les conservateurs fédéraux ont publié en début d’année des statistiques troublantes dans un communiqué de presse : « En Colombie-Britannique seulement, environ 200 délinquants récidivistes ont été collectivement impliqués dans 11 600 confrontations avec la police en l’espace d’un an. Mais les politiques libérales de capture et de libération font en sorte que ces dangereux récidivistes se retrouvent souvent dans les rues, et dans certains cas, ils récidivent et sont libérés plusieurs fois dans la même journée ».

Les Canadiens vivent de plus en plus dans une culture où les conséquences sont faibles, voire inexistantes, et où l’anarchie est de plus en plus tolérée. Nous assistons aujourd’hui à des incidents violents dont nous pensions jusqu’à récemment qu’ils ne se produisaient que dans les villes américaines.

La semaine dernière, dans la région du Grand Toronto, une demi-douzaine d’adolescents ont été inculpés pour leur rôle présumé dans un vol de voiture sous la menace d’une arme. Ce genre d’incident n’est pas courant au Canada. Ou du moins, avant, ce n’était pas le cas.

Ce changement soudain dans l’augmentation des crimes violents devrait inquiéter les acteurs politiques et inciter le public à exiger mieux.

Qu’il s’agisse d’arrêter l’expansion des sites d’injection de drogue, de mettre fin à la réforme permissive de la mise en liberté sous caution ou simplement de mieux investir dans notre système de maintien de l’ordre, ce pays

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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