Une enquête Ifop réalisée pour l’American Jewish Committee (AJC) et la Fondation pour l’Innovation politique, révèle l’ampleur des actes antisémites en France.
Que ce soient des violences verbales ou physiques, un Français juif sur cinq dit avoir déjà été agressé. Ces personnes en seraient ainsi réduites à dissimuler leur religion pour éviter les attaques.
68 % des Français juifs déclarent avoir subi des moqueries et des vexations
Selon l’étude Ifop réalisée pour l’American Jewish Committee (AJC) et la Fondation pour l’Innovation politique, relayée dans les colonnes du Parisien ce mardi 25 janvier, 64 % de l’ensemble de la population considère que l’antisémitisme est un sentiment répandu en France. Par ailleurs, 68 % des Français juifs déclarent avoir subi des moqueries et des vexations et 20 % avoir été victimes d’agressions physiques.
Parmi les causes de cet antisémitisme, il y a la haine d’Israël pour 62 % des juifs eux-mêmes, et pour 53 % des sondés. À noter également que dès que des tensions sont observées entre Israël et la Palestine, les actes antisémites augmentent en parallèle. Les réseaux sociaux sont aussi responsables de la montée de l’antisémitisme, notamment dans la diffusion des préjugés. D’autres causes sont suspectées d’être responsables de l’antisémitisme, notamment les idées islamistes, ainsi que les celles véhiculées par l’extrême-droite.
Quant aux préjugés, ils ont toujours la part belle puisque 30 % des Français sondés estiment que les juifs sont plus riches que la moyenne. Et un Français sur quatre pense que les juifs ont trop de pouvoir dans la finance et les médias.
Éviter de porter des signes distinctifs, surtout à l’école !
Porter des signes distinctifs d’appartenance à la religion est un facteur qui ne fait qu’augmenter les agressions. De ce fait, 48 % des Français juifs gardent leur religion secrète à l’occasion d’une discussion. Pour ne pas favoriser les actes antisémites, 60 % des parents demandent en outre à leurs enfants de ne pas se rendre dans certains quartiers. De plus, 55 % des parents déconseillent également à leurs enfants de porter des signes religieux. À noter que c’est d’ailleurs dans les écoles que l’antisémitisme se fait le plus durement ressentir.
En effet, l’école est le lieu qui vient en première position des insultes antisémites (60 %). D’ailleurs 18 % des parents interrogés expliquent que leur enfant a été agressé physiquement en raison de son appartenance à la religion juive. Le politologue Dominique Reynié déplore le « contraste entre le discours sur l’école et sa fonction d’intégration, de partage des valeurs, et cette réalité où l’école est un endroit dangereux pour les enfants juifs ». Il considère cela comme « un échec politique ».
« En Seine-Saint-Denis, dans certains quartiers parisiens, les familles en viennent à quitter l’enseignement public », déplore quant à elle Simone Rodan, la directrice Europe de l’AJC. Elle tient également à préciser que seulement « 1 % de la population française cumule 40 à 50 % des actes racistes commis dans le pays ».
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