Avignon : Éric M., 36 ans, assassiné après avoir décliné qu’il était policier

Par Léonard Plantain
9 mai 2021 05:09 Mis à jour: 10 mai 2021 06:39

Ce jeudi après-midi, Philippe Guémas, le procureur de la République d’Avignon (Vaucluse), a tenu une conférence de presse pendant laquelle il est revenu sur le déroulement des faits durant lesquels un policier de 36 ans a été tué par balles.

24 heures après le meurtre d’un policier à Avignon, le tueur et son complice sont toujours activement recherchés par les enquêteurs du SRPJ (Service régional de police judiciaire) de Montpellier. « Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver l’auteur de ce meurtre », a affirmé le procureur de la République Philippe Guémas ce jeudi.

Pour le moment, seule une femme a été placée en garde à vue dans le cadre de cette enquête. Elle serait la personne qui était en train d’acheter de la drogue à des dealers, dont l’un a ouvert le feu sur le fonctionnaire, le tuant, a rapporté Actu17. Mais que s’est-il passé ?

Tout a commencé vers 18 h 30 ce mercredi, lorsqu’un équipage du groupe départemental d’intervention, en tenue civile, a été envoyé pour une intervention concernant la présence de perturbateurs dans la rue des Teinturiers. L’appel concernait « un attroupement sur la voie publique ». Mais, sur place, Éric M. et ses collègues, qui revenaient d’une opération judiciaire à Carpentras, ont constaté que la rue était « parfaitement calme et que leur intervention était sans objet », a indiqué Philippe Guémas.

Ne voyant aucune problème, les policiers se sont ensuite divisés en deux équipes pour sécuriser un point de deal situé à proximité. C’est là, après avoir assisté « à ce qui ressemblait à un échange de stupéfiants entre une femme et un individu », que le brigadier Éric M. et l’un de ses collègues ont décidé de « suivre discrètement l’acheteuse vers la rue du Râteau », a précisé le magistrat, et que les choses ont dérapé.

Sur place, Éric M. s’est alors avancé à la hauteur de la femme, qui a reconnu qu’elle venait d’acheter des produits stupéfiants, après que le policier a décliné son statut et qu’il avait « son brassard de police à la main ». L’instant d’après, deux individus se sont avancés en direction des deux policiers et l’un des deux, porteur d’une sacoche, leur a demandé ce qu’ils faisaient là.

De nouveau, Éric M. a décliné sa qualité de policier auprès des deux individus. L’un d’eux a alors déclaré : « Tu veux voir ce que je vends ? Voilà ce que je vends », avant de sortir une arme de poing de sa sacoche et de faire feu à deux reprises, atteignant le policier « au thorax et à l’abdomen », a indiqué Philippe Guémas.

Quant à son collègue, qui se trouvait derrière lui, ce dernier a tiré à son tour, mais sans toucher le tueur, qui a réussi à prendre la fuite avec son complice, a rapporté La Provence. « Quand on tire deux coups de feu en direction d’une personne, on peut difficilement soutenir qu’on n’avait pas l’intention de le tuer », a ajouté le procureur de la République, précisant que la qualification de « meurtre » avait été retenue dans cette affaire.

Âgé de 36 ans, Éric M. était pacsé et père de deux filles âgées de 5 et 7 ans. Il avait travaillé à Marseille ainsi qu’à la brigade anticriminalité (BAC) de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne) avant d’être affecté à Avignon, région d’où sa famille est originaire. Son père, lui aussi policier, est récemment parti à la retraite. Son frère et sa sœur sont eux aussi fonctionnaires de police en Île-de-France, a rapporté Actu17.

Depuis l’annonce de sa mort, ses collègues ont ouvert une cagnotte sur la plateforme Leetchi, accessible ici, pour soutenir sa famille et ses proches. Jusqu’à présent, plus de 2 000 personnes y ont déjà participé.

De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré : « La lutte contre les trafics des stupéfiants, partout sur le territoire national, s’apparente à une guerre. Cette guerre, nous la menons grâce à des soldats. Et c’est soldats sont les policiers et les gendarmes de France. Aujourd’hui, l’un de nos soldats est mort en héros pour lutter contre ce trafic de stupéfiants. »

« Tout est mis en œuvre pour que cet acte odieux ne reste pas impuni », a quant à lui conclu Jean Castex, le Premier ministre.

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