Baptême du feu pour Elisabeth Borne devant le Parlement

Par Epoch Times avec AFP
6 juillet 2022 12:29 Mis à jour: 6 juillet 2022 19:21

Face à un Parlement défiant où elle ne dispose pas de majorité absolue, Elisabeth Borne prononce mercredi 6 juillet sa déclaration de politique générale. Elle n’engagera pas sa responsabilité mais doit appeler les oppositions à « bâtir ensemble » des compromis.

Contrairement à nombre de ses prédécesseurs, la Première ministre ne se soumettra pas à un vote de confiance après avoir exposé les grandes priorités de son gouvernement, à partir de 15h00 devant les députés puis à 21h00 devant les sénateurs. Les chefs de file des différents groupes interviendront à sa suite dans une ambiance qui s’annonce électrique.

Disposant seulement d’une majorité relative à l’Assemblée nationale et minoritaire au Sénat, Mme Borne veut ainsi éviter un double écueil pour son grand baptême du feu : être renversée si le vote de confiance lui était refusé par les députés ou être maintenue grâce à l’abstention des élus RN.

« Trouver des compromis sans compromissions »

La Première ministre, dont le gouvernement a été remanié lundi après la claque des législatives, rejoint ses sept prédécesseurs de gauche comme de droite qui ont renoncé à solliciter la confiance des députés sous la Ve République lors de leur déclaration de politique générale.

Il s’agit « de trouver des compromis sans compromissions », insiste son entourage, qui assure que Mme Borne rappellera, dans son discours, ses engagements en faveur du plein emploi, de la transition écologique ou de l’égalité et n’esquivera pas le dossier explosif de la réforme des retraites.

Dramatisant les enjeux, Emmanuel Macron a demandé mardi à Mme Borne et à plusieurs de ses ministres de « tout mettre en œuvre pour protéger les Français en matière de prix », évoquant une « quasi économie de guerre », a rapporté l’Élysée.

Motion de censure de la NUPES

Dès mardi, l’alliance des gauches Nupes a annoncé qu’elle déposerait une motion de censure. « Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités », fait valoir la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot. Mais ses chances d’être adoptée sont quasi-inexistantes.

Le RN et ses 89 députés ne s’y associeront pas. « On attend déjà que Mme Borne nous dise où elle veut emmener le pays » et « on va voir jusqu’où, nous, on peut faire monter nos propositions », explique un des porte-paroles du RN, Sébastien Chenu.

Selon le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, cette motion de censure de la gauche  pourrait, en réalité, se retourner contre ses initiateurs et « conforter (la) légitimité » de la Première ministre.

Un député de la majorité attend lui de voir où Elisabeth Borne « va mettre le curseur », tout en saluant une cheffe de gouvernement « qui a beaucoup de solidité et plus de sens politique qu’on ne le dit ».

A défaut d’avoir pu constituer une coalition, la confiance se construira « patiemment texte après texte », selon le gouvernement.

Ébauche de cette quête de consensus : à la demande de l’opposition, les députés ont, à l’unanimité mercredi, ramené du 31 mars au 31 janvier 2023 les délais pour la collecte de données sanitaires Covid et un possible pass sanitaire aux frontières, lors de l’examen en commission du premier texte de la législature consacré à la veille et la sécurité sanitaire.

La concorde est toutefois loin d’être acquise. Mardi soir, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dit s’attendre à un « blocage » à l’Assemblée avec pour unique issue de nouvelles élections législatives et un seul objectif : « Les virer tous autant qu’ils sont ».

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