C’est « beaucoup plus violent pour la France »: la branche éolienne de General Electric veut licencier la moitié du personnel

Par Nathalie Dieul
27 septembre 2023 18:43 Mis à jour: 27 septembre 2023 18:43

Le groupe américain General Electric a décidé d’une deuxième vague de licenciements économiques pour sa branche éolienne terrestre européenne en l’espace de six mois. La France est très touchée avec 62 suppressions de postes sur 125. Selon le délégué syndical, il s’agit d’une manœuvre boursière destinée à « faire gagner énormément d’argent aux actionnaires« .

Les plans de licenciements se multiplient à la branche éolienne terrestre de General Electric (GE), entrainant une nouvelle grève qui a commencé jeudi 21 septembre 2023. Cette fois, on parle de la suppression de 62 emplois sur 125 en France, sur tous les sites de l’entreprise, rapporte Le Trois : les bureaux de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Belfort (Territoire de Belfort) et Nantes (Loire-Atlantique) ainsi que des bases de maintenance de parcs éoliens à Autechaux (Doubs), Lempdes-sur-Allagnon (Haute-Loire), Ménétréols-sous-Vatan (Indre), Fruges (Pas-de-Calais), Questembert (Morbihan), Vertus (Marne), Revel (Haute-Garonne), Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne).

Au total, ce sont 380 postes qui vont être supprimés sur 2300 dans toute l’Europe. La France est la plus touchée, avec 49,6% de ses effectifs en moins. En Espagne, il s’agit de couper 17,9% des postes de l’entreprise, alors qu’en Allemagne, c’est 14,2% des salariés qui vont devoir partir.

Deuxième plan de licenciements en six mois

Le plan de licenciement est « beaucoup plus violent pour la France », constate Florent Karcher, délégué syndical adjoint CFE-CGC à General Electric. Ce plan est d’autant plus violent qu’il arrive tout juste après un précédent, finalisé en mars 2023, qui prévoyait le départ de 35% des cadres de GE en France, soit vingt-huit personnes.

« Ils veulent réduire au minimum, quitte à entrer en conflit avec les clients. Ça va réduire la qualité de nos services », explique Florent Karcher à France 3. Le délégué s’inquiète du fait que la charge de travail ne va pas diminuer. Un exemple ? À Autechaux où les employés assurent l’entretien de 69 éoliennes, « on est une base de maintenance de neuf employés et un jeune en apprentissage, la direction veut faire moins quatre ».

Selon le syndicaliste, « il faudrait garder bien plus de monde si on veut éviter les accidents du travail, les burn-outs… » Il dénonce surtout une opération boursière ayant pour but de « faire gagner énormément d’argent aux actionnaires sans rien faire ».

Florent Karcher ajoute :« Pourquoi ils veulent virer la moitié des gens ? C’est en réalité un coup boursier ». Il dénonce aussi le fait que « les chiffres qu’ils utilisent pour dimensionner les équipes sont erronés ».

Un secteur qui a le vent en poupe ou un secteur qui s’effondre ?

Selon l’AFP qui a publié un article annonçant la grève des employés de General Electric en France, le secteur de l’éolien terrestre « a pourtant le vent en poupe » et l’éolien terrestre serait sur une croissance annuelle de 5% par an sur 30 ans. La réalité paraît pourtant toute autre pour General Electric.

« Selon GE, nous vendons à perte, nous avons des problèmes de qualité et nous devons nous réorganiser », a expliqué le délégué syndical Florent Karcher en avril 2023, lors du précédent plan de licenciements de l’entreprise. Il parle aussi d’un creux de l’activité et de problèmes de coûts liés à la hausse des matières premières. Selon une source proche de la direction, les volumes installés sont aussi inférieurs aux prévisions.

Suite à ces annonces, un internaute a commenté ainsi sur X : “Un secteur qui a pourtant le vent en poupe. Non, justement. L’industrie du vent s’effondre. »

Détruire nos actifs stratégiques énergétiques français ?

Pour Philippe Petitcolin, coordinateur national CFE-CGC General Electric, le problème serait encore beaucoup plus vaste qu’il n’y paraît pour cette branche énergie d’Asltom, « rachetée en 2015 par General Electric dans des conditions douteuses », selon un communiqué de presse.

« Le double objectif américain de s’accaparer le savoir-faire et les technologies d’Alstom (financés depuis des décennies par nos impôts) et de détruire nos actifs stratégiques énergétiques français dans les réseaux électriques, les énergies renouvelables (hydroélectricité, éoliennes et solaire) ainsi que les centrales électriques dans le nucléaire, gaz, charbon est désormais atteint ! » indique le communiqué.

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