Bretagne : à la recherche d’un trafiquant de drogue, les gendarmes défoncent la porte de leur appartement par erreur

Par Paul Tourège
11 juillet 2020 01:40 Mis à jour: 11 juillet 2020 01:40

Réveillé en sursaut par une unité d’intervention de la gendarmerie engagée dans une opération de lutte contre le trafic de stupéfiants, un jeune couple a eu la peur de sa vie.

Les faits ont eu lieu dans la matinée du vendredi 22 mai dans une commune située au sud de Rennes (Ille-et-Vilaine). À l’aube, une femme de 27 ans et son compagnon ont eu la mauvaise surprise de voir une escouade de gendarmes à la recherche d’un trafiquant de drogue débarquer dans leur appartement.

« Je dormais dans le canapé et mon ami se trouvait dans la chambre. Soudain, vers 6 h, j’ai entendu trois coups très violents. J’ai ouvert les yeux et j’ai vu des gendarmes encagoulés débarquer. Ils étaient au moins une dizaine, masqués, avec des gilets pare-balles. Ils cherchaient un homme, donc ils se sont dirigés vers la chambre. Je leur ai demandé de ne pas défoncer la porte, en leur expliquant que mon ami était à l’intérieur, mais ils n’ont rien voulu savoir », a expliqué la jeune femme dans les colonnes de Ouest-France.

Dans la chambre, son conjoint a eu également très peur. « Les coups étaient extrêmement violents, j’ai cru que des gens venaient nous casser la figure. Par réflexe, j’ai tenté de bloquer la porte, mais ils sont entrés rapidement », indique-t-il.

Menotté sur son lit, il décline son identité à deux reprises avant que les gendarmes ne comprennent leur erreur.

« D’un coup, ils se sont arrêtés et se sont regardés, en se disant : ‘On s’est trompés.’ Ils ont enlevé les menottes à mon ami et sont sortis de l’appartement. On était sous le choc. Ils se sont excusés tout de suite. Le chef d’escadron lui-même est venu présenter ses excuses », poursuit la jeune femme.

Pas de nouvelle porte avant le mois de septembre

Les militaires repartent et le couple de locataires se retrouve avec une porte d’entrée fracassée. La jeune femme contacte son assurance et un serrurier intervient le jour même pour poser un verrou.

Depuis, la porte d’entrée a été remplacée par une porte temporaire qui ne satisfait pas le jeune couple.

« Cela fait maintenant un mois et demi et ce n’est toujours pas réglé. Les gendarmes ont fait leur boulot et nous ont envoyé tous les papiers pour être remboursés, mais l’agence immobilière et la propriétaire se moquent de nous et n’ont pas fait les travaux nécessaires. Ils ont fini par installer une porte temporaire, mais elle n’est pas aux bonnes dimensions : on entend tout ce qui se passe dans le couloir et on voit la lumière. Nous avons entamé des démarches avec un avocat », confie la jeune femme.

Contacté par les journalistes de France Bleu, le groupe Giboire Immobilier affirme comprendre la situation et s’engage à prendre en charge les frais et les réparations liés au remplacement de la porte du logement.

« Un menuisier est intervenu pour installer cette nouvelle porte, mais en raison des délais de livraison, la définitive ne pourra pas arriver avant le mois de septembre », précise l’agence immobilière.

Une situation difficile à vivre pour le couple, qui espère que le recours à un avocat permettra d’accélérer les démarches. Depuis l’intervention des gendarmes, la jeune femme souffre d’ailleurs d’un syndrome post-traumatique et est suivie par un psychothérapeute : « J’ai du mal à m’endormir et je sursaute au moindre bruit. »

 

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