Brexit: Bruxelles et Londres discuteront lundi du « format » de leurs négociations, dans l’impasse

Par Epoch Times avec AFP
16 octobre 2020 23:45 Mis à jour: 17 octobre 2020 00:00

Le Royaume-Uni et l’Union européenne discuteront lundi du « format » de leurs négociations sur leur relation commerciale post-Brexit, malgré la menace de Londres de tourner les talons sans « changement fondamental » du côté des Européens, avec le risque d’un « no deal » potentiellement dévastateur pour l’économie.

Le négociateur en chef européen Michel Barnier et son homologue britannique David Frost « ont convenu de se parler lundi pour discuter du format » des pourparlers, actuellement dans l’impasse, a indiqué un porte-parole de la Commission européenne à l’issue d’une visioconférence entre les deux hommes.

Les discussions ont viré à l’aigre après le sommet européen de jeudi, où les 27 ont exigé des concessions de Londres, tout en disant vouloir continuer pour parvenir à un accord de libre-échange avant l’année prochaine, quand les règles européennes cesseront de s’appliquer au Royaume-Uni.

Le refus du Royaume-Uni

Mais le Royaume-Uni lui a refusé net vendredi, faisant ressurgir le spectre d’une absence d’accord, synonyme de quotas et droits de douanes entre les 27 et Londres, qui refuserait l’accès aux eaux britanniques aux pêcheurs européens.

« Il ne semble y avoir aucun progrès de la part de Bruxelles donc ce que nous leur disons, c’est: venez nous voir en cas de changement fondamental d’approche, sinon cela nous va très bien de parler des détails pratiques » d’une sortie sans accord commercial, a averti Boris Johnson à la télévision. « Nous devons nous préparer à un arrangement qui ressemble à ce qui a été conclu avec l’Australie ».

Johnson prêt à « non deal »

Le dirigeant conservateur, qui avait unilatéralement fait du Conseil européen une date-butoir, a répété qu’il est prêt à un « no deal » où les échanges sont régis par les règles moins favorables de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Bruxelles estime qu’un compromis pour un accord de libre-échange doit être trouvé d’ici à la fin du mois.

Lors du sommet jeudi, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont demandé à ce que Londres fasse « le nécessaire pour rendre un accord possible », semblant durcir leur position par rapport aux échanges plus tôt dans la semaine entre Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La fin des négociations 

Celle-ci avait assuré malgré tout que des négociateurs européens se rendraient à Londres la semaine prochaine « pour intensifier » les discussions, s’attirant une réponse sèche des Britanniques.

« De notre point de vue, les négociations commerciales sont finies. L’UE y a de facto mis fin », a affirmé le porte-parole de Boris Jonhson.

Selon Downing Street, le négociateur britannique David Frost a estimé, lors de son entretien avec Michel Barnier, qu’il n’y a en l’état « pas de base pour des négociations lundi », tout en s’accordant pour lui reparler la semaine prochaine.

Les discussions butent toujours sur trois sujets: l’accès pour les Européens aux poissonneuses eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence – malgré de récents progrès – et la manière de régler les différends dans le futur accord.

« Ils veulent continuer à contrôler notre liberté législative et notre secteur de la pêche d’une manière qui est complètement inacceptable », a accusé vendredi Boris Johnson, relevant qu’il ne reste « plus que dix semaines avant la fin de la période de transition » suivant la sortie de l’UE, intervenue officiellement le 31 janvier dernier.

« Profondément déprimée » par la tournure des événements, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon (indépendantiste) a déploré que chaque heure consacrée au Brexit était une heure perdue dans la lutte contre le Covid-19.

De son côté, le maire travailliste de Londres Sadiq Khan a plaidé pour une extension de la période de transition – écartée à maintes reprises par le gouvernement – soulignant que « chaos » et « incertitude » d’un « no deal » sont « la dernière chose dont Londres a besoin ».

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