« Ce sont des raisons politiques qui ont poussé la maire à donner autant d’importance à ces pancartes », déclare la militante du collectif Némésis Yona

Par Julian Herrero
14 avril 2024 16:08 Mis à jour: 14 avril 2024 21:36

ENTRETIEN — Mardi 9 avril, la militante du collectif féministe identitaire Némésis, Yona, a été placée en garde à vue. Deux jours auparavant, à l’occasion du carnaval de Besançon, elle avait brandi avec l’une de ses camarades, des pancartes sur lesquelles il était écrit : « Violeurs étrangers dehors » et « Libérez-nous de l’immigration ». Elle répond aux questions d’Epoch Times sur son arrestation.

Epoch Times : Comment avez-vous réagi quand vous avez appris votre convocation au commissariat ?

Yona : Au début, je pensais que j’allais à une audition libre, je savais que la maire avait porté plainte contre moi. Donc, je n’étais pas vraiment surprise puisqu’il est normal d’être entendu dans le cadre d’une audition quand quelqu’un porte plainte contre vous. Finalement, quand je suis arrivée, j’ai été placée en garde à vue. Je m’étais préparée à cette éventualité, mais je ne pensais vraiment pas que ce serait le cas. J’ai été vraiment surprise et je ne comprenais pas ce qui justifiait d’être placée en garde à vue.

Comment s’est déroulée la garde à vue ?

La garde à vue s’est relativement bien passée. Les policiers étaient agréables avec moi. Évidemment une garde à vue n’est jamais un bon moment à passer, mais je n’ai pas été maltraitée. À midi, j’ai appris que mon domicile venait d’être perquisitionné, le but étant de retrouver la banderole et les pancartes. On me demande également de déverrouiller mon téléphone, ce que je refuse au début, mais que je finis par accepter, puisqu’on me dit que si je refuse, il sera placé sous scellé et les policiers le garderont. Mon téléphone est donc fouillé et ma banderole est placée sous scellé.

La garde à vue est intervenue à la suite d’une plainte de la maire écologiste de Besançon Anne Vignot pour « provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou d’une prétendue race ». Comment analysez-vous cette plainte ?

 Cette plainte n’a aucun sens et il est évident que ce sont des raisons politiques qui ont poussé la maire à donner autant d’importance à ces pancartes. Elle semble avoir oublié la liberté d’expression.

Au micro de Sud Radio, la maire de Besançon a récemment déclaré à votre sujet : « Nous avons là des personnes qui s’expriment au titre de fondements racistes ! Je tiens à notre République et à nos valeurs de liberté, égalité, fraternité ». Qu’en pensez-vous ?

Critiquer l’immigration, c’est légal et ce n’est pas raciste. Demander l’expulsion des violeurs étrangers, ce n’est pas dire que tous les étrangers sont des violeurs. Notre message n’a rien de raciste. D’ailleurs, nous n’avons fait que reprendre le discours de Marlène Schiappa quant au fait que les violeurs étrangers doivent être expulsés.

Le domicile de vos parents a été perquisitionné mardi. Où en est désormais la procédure ? Que risquez-vous ?

À l’heure actuelle, je ne sais pas encore où en est la procédure ni ce qu’il va se passer, mais théoriquement,  je risque un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.

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