«C’est une horreur, il n’y a pas d’autres mots»: le terrible impact visuel du parc éolien en mer de Saint-Nazaire

Par Emmanuelle Bourdy
4 septembre 2022 13:09 Mis à jour: 4 septembre 2022 13:09

« Bizarre », « perturbant », « une horreur », « gâche la vue », de nombreux habitants de Loire-Atlantique, y compris des élus, mais aussi des vacanciers, sont perturbés par l’impact visuel de la cinquantaine d’éoliennes implantées au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), alors même qu’elles ne devaient être que de « minuscules têtes d’épingles » dans l’océan.

Pour le moment, sur les 80 éoliennes, 55 ont déjà été installées depuis avril dernier au large de Saint-Nazaire, rapporte 20 Minutes. Et leur présence a suscité de nombreuses réactions négatives, aussi bien auprès des habitants que des estivants, d’autant plus qu’elles ne devaient pas être aussi visibles lorsque le projet avait été présenté.

Loin d’être « de minuscules têtes d’épingles » comme prévu

La mise en service de ce parc éolien off-shore, le tout premier de France, est prévue pour décembre prochain. Ces éoliennes, qui se trouvent à 12 km des côtes et mesurent 180 mètres de haut, sont bien visibles depuis le littoral. Marie-Catherine Lehuédé, la maire de Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique), l’une des communes les plus proches des éoliennes, reconnaît que l’horizon a été « dénaturé ». « Force est de constater que celles qu’on nous avait présentées il y a quelques années comme de minuscules têtes d’épingles, presque invisibles très loin au large, sont en fait très, trop, visibles de la côte », déplore l’élue auprès de nos confrères.

Du côté des habitants de cette commune, c’est le même constat. « On nous avait assuré que ça ne changerait pas grand-chose au paysage. Il y avait des images de synthèse plutôt rassurantes. Et bien voilà le résultat ! C’est une horreur, il n’y a pas d’autres mots », se désole le propriétaire d’une résidence à Batz-sur-Mer. Une restauratrice de la plage Valentin souligne quant à elle avoir « beaucoup plus d’avis négatifs que de positifs auprès de [ses] clients ». « C’est vrai que ça gâche un peu la vue. J’imagine qu’on va s’habituer », ajoute-t-elle, peu convaincue, sa terrasse ayant vue sur les éoliennes.

« Nous n’avons pas d’autres choix que de défendre les énergies renouvelables »

« L’impact visuel est quand même très fort. Nettement plus que prévu. Y compris la nuit avec des lumières permanentes. Notre côte sauvage n’a plus rien de sauvage », renchérit Michèle Quellard, la maire du Croisic. L’édile estime qu’en raison de la crise énergétique et du changement climatique, il n’y a « pas d’autres choix que de défendre les énergies renouvelables ».

« Les 80 éoliennes représenteront à elles seules 20 % de la consommation électrique de la Loire-Atlantique, ce n’est quand même pas anodin », pointe néanmoins Michèle Quellard. Les maires de Batz-sur-mer et du Croisic espèrent vivement que le calcul de la compensation financière – qui doit être versée par l’État aux communes impactées sur une durée de 25 ans – tiendra compte de la population saisonnière, qui multiplie quasiment par deux le nombre d’habitants.

En France, d’autres parcs éoliens offshore sont en cours de construction, comme c’est le cas à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), à Courseulles-sur-Mer (Calvados) ou encore à Fécamp (Seine-Maritime). Recevront-ils eux aussi le même accueil ? Il est fort probable que oui.

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