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À Noisy-le-Sec, le film Barbie déprogrammé suite aux demandes d’une partie des habitants

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Photo: Jono Searle/Getty Images for AFI

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Durée de lecture: 3 Min.

La ville de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) a annulé vendredi la diffusion sur écran géant du film Barbie à cause de « pressions » d’habitants, entraînant une polémique qui a fait réagir mercredi jusqu’à la ministre de la Culture.
« Entre une dizaine et quinzaine d’individus ont encerclé les agents », relate à l’AFP Olivier Sarrabeyrouse, maire PCF de la ville. « Si vous installez, on démonte tout et on met un terme à votre séance », ont-ils menacé, a-t-il poursuivi.
La projection faisait partie de « Ciné sous les étoiles », une programmation estivale gratuite de films en plein air qui se déroule chaque année dans l’intercommunalité Est Ensemble, dont fait partie Noisy-le-Sec.
« Selon eux, le film fait l’apologie de l’homosexualité et porte atteinte à l’intégrité de la femme. C’est une forme de censure morale », poursuit le maire. Réalisé par Greta Gerwig, le film met en scène Barbie, interprétée par Margot Robbie, qui découvre la misogynie du monde réel. Pensé comme une satire féministe, il critique les stéréotypes de genre et renverse les rapports de pouvoir. Dans le film, le monde de Barbie est dominé par les femmes et les « Ken » apparaissent souvent naïfs ou secondaires, amenant certains spectateurs, en particulier aux États-Unis, à le trouver « anti-hommes » ou caricatural dans sa représentation des personnages masculins.
Bien que ne contenant pas de romance homosexuelle explicite, le film joue en revanche sur des codes associés à la culture LGBTQ+, à travers ses chorégraphies, une exagération esthétique et des costumes flashy.
« C’est donc une extrême minorité de voyous, qui, sans doute, n’a pas vu le film, qui a transformé une simple séance de cinéma plein air gratuite et ouverte à toutes et tous en un mouvement d’opposition violent », écrit le maire dans un communiqué publié sur Facebook.
« Une plainte est en cours », a déclaré sur X Rachida Dati, ministre de la Culture. La plainte sera déposée pour « entrave à l’exercice de la liberté de diffusion de la création artistique », a précisé à l’AFP le ministère.
Le film s’est imposé comme le champion du box-office mondial, avec 1,4 milliard de dollars de recettes. Selon le maire, le film, qui devait être diffusé à 21h00 vendredi dans le quartier du Londeau, avait été préalablement choisi par les habitants. En 2024, le film « Le ballon d’or » avait été projeté sans incident.