Des chiens sont régulièrement maltraités dans les sites illégaux de culture de cannabis en Californie, rapporte un shérif

Par Jack Bradley
16 mars 2023 14:00 Mis à jour: 16 mars 2023 14:00

Un shérif du nord de la Californie tire la sonnette d’alarme sur les mauvais traitements infligés à des centaines de chiens vivant dans des sites de culture illégale de marijuana de son comté.

Le shérif du comté de Siskiyou, Jeremiah LaRue, déclare à Epoch Times que, lors du démantèlement d’un site illégal, communément appelé « grows » (culture), les responsables sont souvent confrontés à des situations de « mauvais traitement des chiens », qui sont utilisés pour monter la garde contre les intrus.

Selon le shérif LaRue, les chiens sont enchaînés, laissés sans eau ni nourriture. Beaucoup sont émaciés, avec des côtes saillantes, des colliers trop serrés, des lésions cutanées ou des mutilations.

« Ils sont tout simplement négligés et maltraités. »

(Avec l’aimable autorisation du département du shérif du comté de Siskiyou)

Les autorités trouvent régulièrement des carcasses de chiens, des os, des chiens partiellement brûlés et des produits chimiques toxiques, tels que des pesticides, des engrais, des herbicides et des rodenticides, sur ces sites de culture du cannabis, selon le shérif LaRue.

« Ces chiens sont exposés à ces produits chimiques, soit parce qu’ils en sont aspergés ou qu’ils en mangent », a-t-il déclaré. « Nulle part ailleurs, [les chiens] ne meurent à un rythme aussi alarmant. »

Les services locaux de protection des animaux auraient reçu un certain nombre de chiens provenant des sites de culture du cannabis.

« La plupart des chiens errants que nous recevons proviennent des champs de cannabis », a déclaré John Golay, directeur exécutif du Rescue Ranch du comté de Siskiyou, à la chaîne d’information locale News 10 l’été dernier.

Ce problème n’est pas spécifique au comté de Siskiyou. Des chiens négligés ont été trouvés dans de nombreux autres sites de culture illégale à travers l’État.

En octobre dernier, une portée de 16 chiots a été sauvée à Jupiter, une ville du centre de la Californie située à environ 241 kilomètres à l’est de San Francisco.

Les chiens ont été trouvés dans un terrier, sous un hangar, dans des « conditions défavorables », rapporte un porte-parole du département de contrôle du cannabis à la station de radio locale Clarke Broadcasting.

(Avec l’aimable autorisation du département du shérif du comté de Siskiyou)

Dans le comté de Santa Barbara, le bureau du shérif a également signalé de nombreux cas de chiens trouvés dans de ces sites de culture illégale.

À la suite du démantèlement d’un site en 2018, les responsables auraient trouvé deux chiens abandonnés et dix chiots venant de naître dans une « tente non sécurisée ». Un chiot était mort-né.

Selon le shérif LaRue, son équipe a sauvé des bergers allemands, des labradors et des pit-bulls de ces sites de cultures.

Le service de contrôle des animaux contacté par le bureau du shérif est souvent débordé par [ces signalements] au sujet de ce qu’ils appellent des chiens de « grow » [site de culture], explique le shérif LaRue.

Lors d’un démantèlement de site, des dizaines de chiens peuvent être sauvés à la fois.

« Il est évident qu’ils sont mal nourris », a-t-il dit. « Ils ne sont pas soignés correctement. »

(Avec l’aimable autorisation du département du shérif du comté de Siskiyou)

Un « mauvais déploiement » de la légalisation du cannabis

La Proposition 64 de la Californie rend légale la marijuana à usage récréatif pour les adultes de 21 ans et plus en 2016.

Outre les inquiétudes liées à la maltraitance des chiens, le shérif LaRue estime que la loi a été mal déployée. La plus notable est la légèreté des peines encourues en cas d’infraction – telle que la culture de plus de six plants – qui vont, dans le comté, à jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre 500 dollars (469 euros).

Toutefois, le shérif LaRue déclare que les pénalités sont les mêmes, que la culture soit de 7 ou de 7000 plants.

Jeremiah LaRue, shérif du comté de Siskiyou (avec l’aimable autorisation du département du shérif du comté de Siskiyou).

Actuellement, le comté de Siskiyou autorise les particuliers à cultiver deux fois plus de plants que l’État ne le permet pour un usage personnel. Toutefois, il interdit de cultiver plus de 12 plantes, considérant que cette quantité est utilisée à des fins commerciales, ce qui est interdit dans les zones non incorporées.

« Lorsque vous cultivez à des fins lucratives, vous voulez 1000 plants. Vous en voulez 2000, 3000 », a déclaré le shérif LaRue.

Le comté applique des pénalités plus sévères que l’État, notamment une amende de 5000 dollars (4690 euros) par infraction pour les délits liés à la marijuana.

Cela n’a pas empêché l’industrie de se développer. Selon le shérif LaRue, des milliers de serres contenant des milliers de plants de marijuana subsistent dans le comté.

Selon le bureau du shérif du comté de Siskiyou (Californie), environ 5 000 serres sont vouées à la culture illégale de la marijuana. (Avec l’aimable autorisation du bureau du shérif du comté de Siskiyou)

Souvent, les propriétaires sont prêts à prendre le risque et à payer les amendes. « Il y a tellement d’argent [à faire] dans ce secteur illégal que les gens sont prêts à payer n’importe quoi pour [mener leurs activités] », a déclaré le shérif LaRue. « Les amendes deviennent des frais » pour opérer illégalement.

De nombreuses autres tragédies se sont produites dans les sites de cultures du comté de Siskiyou.

Selon le shérif LaRue, les interactions avec les travailleurs des exploitations de cannabis lors d’une action de démantèlement sont généralement non violentes.

Plants de cannabis dans une serre (avec l’aimable autorisation du département du shérif du comté de Siskiyou).

Toutefois, il y a eu plusieurs cas de découverte d’armes à feu sur ces propriétés. L’année dernière, lors d’un incendie dans la région, quatre agents du comté de Siskiyou ont abattu un homme qui aurait ouvert le feu sur eux lors d’une évacuation. Ils se trouvaient à proximité de milliers de fermes de cannabis.

Dans un autre cas, des responsables ont trouvé un homme mort dans un site de culture illégale, en 2020, après avoir répondu à un rapport de fusillade. Ils ont arrêté un homme pour meurtre peu de temps après.

« La Proposition 64 a permis l’augmentation de l’activité illégale, ce qui a entraîné une augmentation de divers crimes violents », a déclaré le shérif LaRue.

Habitations d’un site de culture illégale de marijuana dans le comté de Siskiyou. (Avec l’aimable autorisation du département du shérif du comté de Siskiyou)
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