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Comment des photos prises en Australie sont devenues un instrument de menace pour une famille en Chine

La dernière expérience de Nancy Dong intervient alors que la question de la « répression transnationale » suscite une inquiétude croissante dans la capitale australienne.

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Un groupe de jeunes Chinois accusés d’avoir harcelé des pratiquants de Falun Gong tout en se filmant au festival Floriade à Canberra (Australie), le 20 septembre 2025. (Crédit Photo : Nancy Dong)

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Durée de lecture: 7 Min.

Pour Nancy Dong, la surveillance extraterritoriale menée par Pékin s’est imposée de manière brutale lorsque sa famille restée en Chine a été confrontée à des photos d’elle manifestant en Australie.
« Les photos ont probablement été prises par quelqu’un à l’intérieur de l’ambassade de Chine à Canberra — elles étaient d’une parfaite netteté », confie-t-elle à Epoch Times.
« Nous avions installé un abri de pluie devant l’ambassade, ils l’ont même photographié. »
Les pratiquants de Falun Gong maintiennent une veille ininterrompue devant l’ambassade de Canberra, protestant contre la persécution en cours.
Mme Dong indique que sa famille en Chine a été convoquée par des agents du « bureau 610 » du Parti communiste chinois (PCC), lesquels leur ont présenté des clichés de sa participation à des activités organisées par la communauté Falun Gong, dont la manifestation devant l’ambassade.

L’ambassade de la République populaire de Chine à Canberra (Australie), le 1er avril 2022. (Rebecca Zhu/Epoch Times)

Le Bureau 610, officiellement baptisé « Groupe central chargé de prévenir et de traiter les religions hérétiques », est une agence semblable à la Gestapo créée le 10 juin 1999 pour persécuter le Falun Gong, une pratique spirituelle qui combine des exercices de méditation et des enseignements reposant sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance.
La persécution, qui comprend des violations généralisées des droits humains telles que le prélèvement forcé d’organes en Chine continentale, s’est également étendue à l’étranger, le PCC tirant parti des communautés chinoises à l’étranger et des institutions occidentales pour atteindre ses objectifs.
Les fonctionnaires ont été clairs : la famille de Mme Dong est chargée de la prévenir, et de la dissuader d’être trop active.
« Ils nous traitaient de “petits responsables” du Falun Gong, nous enjoignant de rester discrets. Si nous insistons, ils préviendront — selon eux, des “contre-mesures” seraient alors prises », explique Mme Dong.
C’est la première fois que la famille de Mme Dong en Chine est contactée et mise en garde, et cet incident s’est produit juste après que les médias aient révélé les faits de harcèlement dont elle a été victime par un groupe de jeunes Chinois.
Le 20 septembre, Mme Dong et deux habitants de Canberra présentaient les exercices et distribuaient des tracts lors du festival Floriade, lorsque des jeunes Chinois les ont apostrophés, l’un scandant en mandarin : « On est là pour vous attaquer ! »
Selon Mme Dong, les étudiants ont martelé devant elle des accusations diffamatoires issues des médias d’État chinois, reprises ensuite sur les réseaux sociaux chinois, puis relayées par des médias occidentaux.
Ces propos incluaient des attaques contre le Falun Gong, son fondateur et Shen Yun, troupe artistique dédiée à la renaissance de la culture traditionnelle chinoise.
Depuis son introduction publique en Chine par Li Hongzhi en 1992, le Falun Dafa — ou Falun Gong — s’est répandu sur toute la planète, et compte aujourd’hui des millions de pratiquants dans cent pays.
Trois ans plus tôt, Mme Dong a été agressée physiquement pendant la Floriade 2022, après avoir surpris deux jeunes Chinois en train de taguer de la peinture sur l’affiche de sa voiture, qui critiquait le PCC.
Lors de l’altercation, Mme Dong a été blessée au point de devoir utiliser des béquilles.

Nancy Dong, pratiquante du Falun Gong, devant l’ACT Magistrates Court le 9 mars 2023, après la condamnation de son agresseur Kang Zhao, 30 ans, à 3.000 dollars pour l’incident survenu lors du festival Floriade en octobre 2022 à Canberra, Australie. (Crédit photo : Song Hua)

L’agresseur principal, Kang Zhao, a été arrêté par la police alors qu’il tentait de quitter l’Australie en décembre 2022, puis condamné à 3.000 dollars australiens (1.973,59 $ US) le 9 mars 2023 par le tribunal d’ACT.

Appel à agir contre la répression transnationale

L’Association Falun Dafa d’Australie exhorte les autorités à agir contre l’intimidation venant de régimes étrangers, et réclame l’ouverture d’une enquête officielle sur la « répression transnationale ».
« Si un pays libre comme l’Australie est incapable de protéger les gens droits comme les pratiquants de Falun Gong, qui suivent les principes de vérité, de compassion et de tolérance, alors aujourd’hui le PCC peut opprimer les pratiquants, et demain n’importe quel groupe ou individu », déclare Lucy Zhao, présidente de l’association Falun Dafa d’Australie, dans une interview à NTD TV, média partenaire d’Epoch Times.
Les propos de Mme Zhao suivent la déclaration des autorités néo-zélandaises, qui accusent Pékin d’être le vecteur d’ingérence étrangère « le plus actif ».
« Plusieurs États tentent de s’ingérer en Nouvelle-Zélande, mais le plus actif reste la République populaire de Chine (RPC) », affirme le New Zealand Security Intelligence Service (NZSIS : Service de renseignement de sécurité de Nouvelle-Zélande) dans son rapport annuel sur les menaces.
L’agence indique être informée d’« activités de surveillance en ligne et physique » menées pour le compte d’États étrangers.
« Il s’agit souvent de surveiller les réseaux sociaux, de photographier des individus pendant des événements ou manifestations, ou de demander à d’autres membres de la communauté de recueillir des informations », précise le NZSIS.
« Les États étrangers déploient divers moyens pour intimider et harceler ceux qu’ils considèrent comme dissidents. Cela va de la prise de photos en public au harcèlement en ligne, en passant par le bannissement des entreprises. Un État étranger peut aussi intimider les proches restés au pays. »
NTD
Philippe Wang a contribué à la rédaction de cet article.