Un jour, j’étais suffisamment en colère pour arracher les portes du placard et les réduire en miettes à coups de marteau.
Si je reviens en arrière d’environ deux heures : ma femme m’a gentiment demandé si je pouvais réparer les portes coulissantes du placard des enfants, qui tombaient de leur rail depuis plusieurs mois. J’avais stratégiquement « priorisé » d’autres projets pour éviter celui-ci, mais j’étais officiellement à court d’excuses.
Après avoir conduit jusqu’à la quincaillerie, perdu un écrou dans le parking, puis tripoté les portes du placard pendant une heure, je n’avais pratiquement pas progressé. En fait, j’ai peut-être aggravé la situation. Je sentais la frustration et la tension monter dans tout mon corps au fur et à mesure de mes échecs.
Ensuite, en prenant mon repas, j’ai continué à ruminer mon mécontentement et à me montrer grincheux à l’égard de ma famille.
Comment ai-je pu laisser une chose aussi insignifiante me perturber à ce point ?
Identifier les causes de la frustration
Lorsque vous vous sentez frustré, c’est le moment de réfléchir et d’observer ce qui se passe en vous. Les émotions fortes sont un indice permettant de savoir ce que vous appréciez le plus – mais sachez que vous n’aimerez peut-être pas toujours ce que vous verrez.
Lorsque vous vous serez suffisamment calmé pour mener une réflexion personnelle, posez-vous la question suivante : « Quelles sont les histoires ou les dialogues intérieurs que je me suis racontés et qui m’ont causé tant de frustration ?
Voici quelques phrases que je répétais alors que je travaillais en vain :
– Tu n’es pas capable de réparer une porte coulissante.
– Tu devras probablement dépenser des centaines d’euros pour faire appel à quelqu’un qui réparera cette porte.
– Tu as perdu deux heures de ton temps que tu ne récupéreras jamais.
Ce petit exercice m’a permis de comprendre que j’accorde une grande importance à mes compétences personnelles, à mon argent et à mon temps – à tel point que l’idée de manquer de l’un d’entre eux me met en colère.
Je n’en suis pas très fier. J’avais certainement espéré qu’à ce jour, mes efforts pour gagner en maturité m’auraient permis de ne plus accorder autant d’importance à ce genre de choses. Mais nous sommes tous en progrès.
Le mythe d’une vie sans tracas
La frustration est une bonne chose, car elle indique que vous vous souciez vraiment d’un résultat particulier. Le problème se pose lorsqu’elle conduit au découragement, ou lorsque vous vous sentez frustré pour des choses qui ne sont pas vraiment importantes.
Pour moi, cette frustration m’a fait prendre conscience que je protégeais trop mon temps, mon argent et mon image de personne qui ne se bat jamais – mais à quoi cela sert-il ? Lorsque nous nous accrochons fermement à notre temps et à notre argent, notre vie quotidienne s’en trouve-t-elle vraiment améliorée ? Cela fait-il de nous de meilleures personnes ? Je ne l’ai pas constaté.
Et lorsque je laisse mon ego devenir si fragile de sorte que chaque combat devienne gênant, quel en est le résultat ? Je pense que cette situation me pousse à jouer la carte de la sécurité et à m’en tenir à ce que je sais faire au lieu de prendre des mesures difficiles qui pourraient être importantes. Cette attitude m’incite également à cacher aux autres les points faibles de ma personnalité.
Vous comprenez pourquoi ce ne sont pas des valeurs que je veux voir régner dans ma vie.
Réévaluation des priorités
À la lumière de ce que j’ai appris sur mon ego et mes désirs trop forts de protéger mon temps et mon argent à travers cet épisode de frustration, j’ai décidé d’écrire les valeurs qui devraient m’animer.
La patience : Être capable de faire face aux obstacles ou à l’incertitude avec une attitude calme et exempte de stress.
L’optimisme : Être convaincu qu’une solution finira par se révéler si je persévère.
La conscience des relations : Ne pas laisser mes luttes intérieures me distraire de l’amour des autres.
La légèreté : Ne pas se prendre au sérieux au point de considérer chaque échec comme une menace pour mon identité.
La gratitude : Apprécier ce qui est bon dans ma vie au lieu de me concentrer sur les problèmes du moment.
Guidé par ces valeurs, je sais que je serai amené à devenir la personne que je veux être. Mes frustrations seront moins nombreuses et, lorsqu’elles surviendront, elles seront un indicateur utile pour mesurer si ma vie est en contradiction avec les choses qui comptent vraiment.
Transformer la frustration en réflexion
Une vie intentionnelle est une vie où rien n’est gaspillé, pas même les moments que l’on préférerait oublier. En fait, il y a souvent beaucoup plus à apprendre des échecs et des épreuves que des réussites.
Permettez-moi de récapituler ce que je vous suggère de faire lorsque vous êtes en colère ou frustré à cause d’un accident de la vie :
– Tout d’abord, demandez-vous quelles expériences ou quels dialogues intérieurs sont à l’origine de votre frustration. Rappelez-vous : Il y a toujours un « pourquoi » derrière votre colère – quelque chose d’important qui est menacé.
– Ensuite, demandez-vous si ces valeurs sont dignes de conduire ou de motiver vos actions.
– Enfin, dressez la liste des qualités et des traits de caractère que vous souhaiteriez voir vous guider dans ces moments difficiles.
Avec le temps, cette pratique transformera votre vie. Au lieu d’être un gâchis, chaque moment de frustration débouchera sur une réflexion qui vous fera progresser vers la personne que vous espérez devenir.
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