Contraindre les gens à se faire vacciner contre le Covid-19 nuit à la confiance en la santé publique, selon un professeur de Harvard

Par Zachary Stieber et Jan Jekielek
13 août 2021 14:58 Mis à jour: 13 août 2021 14:58

La pression croissante sur de nombreux Américains pour les pousser à se faire vacciner contre le Covid-19 sape la confiance dans la santé publique, selon Martin Kulldorf, professeur de médecine de la faculté de médecine de Harvard.

Ce mois-ci, la ville de New York est devenue la première grande agglomération des États-Unis à exiger une preuve de vaccination pour entrer dans de nombreux commerces, dont les salles de sport et les restaurants. D’autres villes et États imposent des exigences en matière de vaccination aux travailleurs, notamment aux policiers et aux infirmières.

« Au mieux, c’est une façon très coercitive d’inciter les gens à se faire vacciner, mais je pense que c’est très mauvais pour la santé publique », estime M. Kulldorf, également professeur de médecine au Brigham and Women’s Hospital, pour l’émission « American Thought Leaders » d’Epoch Times.

« L’une des raisons est la suivante : pourquoi contraindre les personnes immunisées, ou les jeunes, qui présentent un risque très faible, alors que les vaccins sont beaucoup plus nécessaires pour les personnes âgées dans d’autres endroits ? Il y a donc un aspect éthique à cela. Je pense qu’il est tout à fait contraire à l’éthique d’agir ainsi », ajoute-t-il.

« L’autre aspect est que si vous imposez quelque chose aux gens, si vous contraignez quelqu’un à faire quelque chose, cela peut se retourner contre vous. La santé publique doit donc être fondée sur la confiance. Et si un responsable de la santé publique veut que le public lui fasse confiance, les responsables de la santé publique doivent également faire confiance au public. »

M. Kulldorf travaille depuis longtemps sur les vaccins, notamment sur les messages qui entourent les injections. Un aspect essentiel est de maintenir la confiance dans les vaccins afin que de nombreuses personnes les reçoivent, et de générer une immunité collective.

« Il y a un petit groupe de personnes qui sont contre les vaccins, mais elles n’ont pas vraiment eu d’influence. Ils sont très bruyants, mais ils n’ont pas eu d’influence parce que la plupart des gens croient aux vaccins et ont confiance en eux. Quant aux vaccins, je qualifie de fanatiques des vaccins ceux qui réclament des passeports et des obligations vaccinales et font pression pour cela. Ils ont fait plus de tort à la réputation des vaccins, que les soi-disant anti-vaccins » , dit-il.

Les partisans des mesures de vérification vaccinales, des « passeports vaccinaux », affirment que ces mesures augmentent les vaccinations, contribuant à protéger la société dans son ensemble, y compris les populations qui ne peuvent actuellement pas se faire vacciner. Ils prétendent également que ceux ne voulant pas se faire vacciner n’ont pas à le faire, concernant leur licenciement, ils n’auront qu’à trouver un nouvel emploi.

Mais la pression pro-vaccination se retourne contre nombre d’Américains, on se demande ce qui justifie une telle répression des non-vaccinés. De plus, les obligations ne tiennent pas compte d’un élément clé : l’immunité naturelle, c’est-à-dire la protection dont bénéficient les personnes rétablies du COVID-19.

« Si c’est si bénéfique, pourquoi doit-on forcer les gens ? Voilà le nouveau raisonnement », déclare M. Kulldorf.

Même si les gens sont contraints de se faire vacciner, « cela les détournera et les rendra méfiants à l’égard de la santé publique, plus encore à l’égard des autres vaccins qui ne sont pas obligatoires, ajoute-t-il. Il y a donc une sorte d’effet domino sur d’autres aspects de la santé publique, ce qui est très regrettable. »

Le Suédois a fait remarquer que la confiance dans les vaccins reste élevée dans son pays, où aucune obligation n’est en place.

« C’est complètement volontaire, et je pense que si vous voulez avoir une grande confiance dans les vaccins, cela doit être volontaire. Il ne devrait pas y avoir d’obligation », conclut-il.

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