«Convaincre plutôt que d’interdire»: un collège de Seine-Saint-Denis proscrit le port des claquettes-chaussettes

Par Emmanuelle Bourdy
8 septembre 2022 20:43 Mis à jour: 8 septembre 2022 20:43

Au sein du collège public Elsa-Triolet, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le port des claquettes-chaussettes est interdit, avant tout pour une question de sécurité. Les enseignants vont donc devoir user de pédagogie pour faire appliquer cette mesure. Mais qu’en pensent les élèves ?

Le thème des tenues exigées dans les établissements scolaires refait régulièrement surface et provoque des débats. En cette rentrée 2022, le collège Elsa-Triolet de Saint-Denis a interdit aux élèves le port combiné des claquettes et des chaussettes, rapporte Le Parisien.

Pour des questions de sécurité, mais aussi parce que « ça fait plage »

« En général, dans les règlements intérieurs des établissements, seule figure la mention ‘tenue correcte exigée’. Il peut y avoir des ajouts tels que couvre-chefs, jeans troués, shorts trop courts… mais je n’ai plus vu ça depuis quelques années », a indiqué à nos confrères un membre du personnel de direction d’une cité scolaire de Paris, ajoutant que « si on commence à lister les interdits on ne s’en sort pas ».

L’universitaire Lauré Bié explique que les tongs sont souvent interdites pour des questions « de sécurité et pour éviter les accidents quand on court ». Il précise en outre que « ça fait plage », ce que beaucoup doivent penser également, sans pour autant l’exprimer.

« Convaincre plutôt que d’interdire »

Selon un enseignant du collège public Elsa-Triolet interrogé par le journal francilien, l’interdiction serait effectivement motivée par des raisons de sécurité. Il explique que « dans les cours où les élèves sont amenés à manipuler des produits chimiques, les professeurs se sont plaints que les pieds de ceux qui portaient des claquettes-chaussettes n’étaient pas assez protégés ». Selon son point de vue, il serait préférable de « mener une action pédagogique qui viserait à prévenir plutôt qu’à interdire », mais pour cela, il faudrait un nombre plus important « de surveillants et de CPE (conseillers principaux d’éducation) », estime-t-il.

Pour Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN (le syndicat national des personnels de direction), « il vaut mieux être dans l’incitatif, avec l’idée de convaincre plutôt que d’interdire ». « J’explique aux élèves et aux familles que l’on prépare les élèves à leur vie d’adultes, qu’on ne se présenterait pas avec des claquettes-chaussettes à un entretien », poursuit-il, constatant qu’ « en général, cela marche, même si les familles elles-mêmes ne sont pas irréprochables. J’ai déjà vu arriver des parents en claquettes-chaussettes à des rendez-vous ».

« Il y a trop de règles liées à nos tenues »

Au niveau de la loi, celle de 2004 mentionne l’interdiction du port de signes ou de tenues indiquant une appartenance religieuse. Mais étant donné qu’il n’existe pas de loi interdisant les claquettes-chaussettes, c’est donc aux responsables des établissements scolaires de statuer sur cette question et d’user de pédagogie envers les élèves.

Du côté des élèves interrogés par Le Parisien, c’est une toute autre affaire et ils affichent clairement leur contrariété vis-à-vis de cette mesure. Une collégienne souligne qu’il y a « trop de règles » liées aux tenues des élèves, ajoutant qu’il est « plus hygiénique de venir en claquettes, notamment parce qu’on ne sent pas des pieds en claquettes ». Une autre indique qu’ainsi chaussé, « on est plus à l’aise » et « on se sent plus libre ». « Tout le monde devrait pouvoir s’habiller comme il le souhaite », renchérit une lycéenne, qui constate toutefois que « plus personne ne vient en claquettes-chaussettes ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.