Coronavirus – Une ancienne gagnante de MasterChef refuse de fermer son restaurant : « Je trouve cela injuste ! »

Par Paul Tourège
18 mars 2020 15:31 Mis à jour: 18 mars 2020 15:31

Restauratrice en Haute-Vienne, Anne Alassane voulait absolument que son établissement reste ouvert malgré les mesures de confinement.

Gagnante de la première saison de l’émission de téléréalité culinaire MasterChef en 2010, Anne Alassane avait annoncé qu’elle ne comptait pas fermer son restaurant à Boisseuil (Haute-Vienne) malgré les mesures sanitaires édictées par le gouvernement pour tenter d’enrayer la progression de l’épidémie de Covid-19.

« Ce n’est pas une provocation. Je trouve cela injuste ! Pourquoi les tabacs, les concessionnaires automobiles, les supérettes ou les kebabs sont-ils ouverts ? » a-t-elle expliqué dans les colonnes du Parisien.

« Comment je vais faire pour mes employés ? J’en ai huit et l’activité fait vivre 20 personnes ! J’ai 60 000 euros de charges fixes. J’appelle les services de la Direccte, (la Direction de l’Emploi) c’est saturé, le site du gouvernement bugue tout le temps. Je veux bien respecter la loi, mais que l’on me donne des solutions. On ne nous dit rien ! » poursuit la jeune femme.

« Je ne suis pas irresponsable. Demain (le mardi 16 mars, ndlr) je devais fêter les quatre ans de mon établissement. 150 personnes avaient prévu de venir. Et j’ai tout stoppé. L’idée n’est pas de mettre mes concitoyens en danger. Mais contrairement à Paris, où les gens sont serrés, ma salle de restaurant fait 250 m2 ! Je peux mettre 30 tables et les espacer de deux mètres. En quoi est-ce plus dangereux de venir chez moi que d’aller au tabac du coin ? » ajoute-t-elle.

La restauratrice contrainte de se plier aux règles

Contactée par les journalistes de BFMTV, la restauratrice a finalement indiqué qu’elle avait dû se résoudre à fermer son établissement. Elle affirme que sa démarche initiale ne consistait pas à « s’opposer aux règles » de façon stérile, mais simplement à « poser des questions ».

« Ça m’énervait qu’on m’oblige à fermer comme ça en claquant des doigts alors que les supermarchés étaient bondés de monde. Ça me fâchait aussi qu’on me mette devant le fait accompli, qu’on ne nous explique pas quoi faire. Je voulais que mon personnel puisse rentrer confiant. Il était inquiet. Je voulais que mes clients aient des explications », confie  Anne Alassane.

« Je ne cherche pas des solutions pour gagner de l’argent. Je posais des questions que tous les indépendants, que toutes les entreprises se posent. Aujourd’hui, il faut des solutions pour aider ceux qui vont avoir des problèmes. Je pense à nos anciens, aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer, aux personnes sans domicile fixe. Que faire aujourd’hui ? » ajoute-t-elle.

Une fois la colère passée, la restauratrice envisage désormais de venir en aide aux personnes en difficulté.

« J’imagine que la cuisine du restaurant va servir à faire des repas pour des personnes âgées. On va essayer de s’organiser avec la mairie pour peut-être apporter des repas. J’ai envie de proposer mon aide aux hôpitaux. On réfléchit pour ne pas rester sans rien faire et survivre à la crise. »

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