En Chine, les écoles auraient isolé les élèves alors que les cas de Covid augmentent

La dissimulation continue du régime chinois met le monde en danger car il n'est pas possible de suivre les voies de propagation du virus, a déclaré un expert

Par Alex Wu
1 juin 2025 19:32 Mis à jour: 1 juin 2025 21:57

Les médecins et les habitants de toute la Chine continuent de signaler davantage d’infections et de décès alors que la dernière vague de Covid-19 se poursuit, dépeignant une situation bien plus grave que ce que le régime chinois laisse entendre.

Selon des informations fournies à la version chinoise d’Epoch Times et sur les réseaux sociaux, les écoles de plusieurs provinces suspendraient les cours et placeraient les élèves en quarantaine, ce qui suscite des inquiétudes croissantes au sein de la population quant à un retour des confinements.

Un « avis de quarantaine à domicile », émis par une école primaire de Guangzhou et diffusé par des internautes chinois sur l’équivalent chinois de TikTok, Douyin – avant d’être publié sur la plateforme de médias sociaux X le 26 mai et avant que les censeurs du PCC ne puissent le supprimer – a attiré une large attention.

L’avis indiquait qu’un élève de CE2 avait été placé en quarantaine pendant sept jours après avoir reçu un diagnostic de Covid-19. Après cette période, un certificat médical délivré par une clinique et un organisme de santé communautaire était requis pour que l’élève puisse retourner à l’école.

Les écoles du Shaanxi et du Jiangsu ont également suspendu les cours après que certains élèves ont présenté de la fièvre, suspectée d’être due à une infection au Covid-19.

Les données officielles du régime communiste chinois montrent que le taux d’infection au Covid-19 a doublé en avril, avec 168.507 cas, dont 340 cas graves et 9 décès. Le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC Chine) a indiqué que les taux d’infection dans les provinces du sud de la Chine étaient plus élevés que dans le nord.

L’agence de presse officielle chinoise Xinhua a rapporté le 28 mai que, selon les responsables de la santé, la tendance à la hausse des infections au Covid-19 a ralenti et que dans la plupart des provinces, l’épidémie a atteint un pic ou est sur une tendance à la baisse.

Cependant, des habitants de tout le pays ont déclaré à Epoch Times que la situation était bien pire et que les données officielles continuaient d’être en contradiction avec leur expérience vécue.

En raison de l’historique du PCC en matière de dissimulation d’informations et de publication de données peu fiables – notamment la sous-déclaration des infections au Covid-19 et des décès qui y sont liés depuis début 2020 – les témoignages de médecins et de résidents locaux peuvent offrir des informations précieuses pour comprendre la situation sur le terrain dans le pays totalitaire.

Kang Hong, médecin dans une clinique de la ville de Guangzhou, dans le sud de la Chine, qui a utilisé un pseudonyme pour des raisons de sécurité, a déclaré à Epoch Times le 29 mai que la plupart des personnes infectées par le Covid-19 lors de cette vague étaient des adultes, bien que le virus ait également touché des enfants.

« Leurs symptômes sont bien plus graves que ceux d’un simple rhume », a-t-il souligné, y compris le symptôme du poumon blanc souvent observé chez les patients atteints du Covid-19.

M. Kang a expliqué que la plupart des patients se présentaient à la clinique pour des symptômes de rhume et de fièvre. Il a ajouté qu’ils ne subissaient pas de tests de dépistage du Covid-19 « car les hôpitaux chinois n’ont pas réalisé de tests d’acide nucléique à grande échelle depuis longtemps, par crainte de provoquer une panique sociale ».

De nombreux patients ne souhaitent pas non plus se faire tester pour le Covid-19, a indiqué M. Kang, « parce qu’ils savent qu’ils sont infectés par le Covid-19 (en raison de leurs symptômes) et ne sont pas disposés à dépenser plus de 100 yuans (environ 12 euros) pour un test ».

M. Kang a révélé qu’un médecin d’un hôpital tertiaire de Guangzhou, où travaille sa fille, est décédé des suites du Covid-19 ces derniers jours. « Il s’agit d’un médecin senior qui n’a été testé que lorsque ses symptômes sont devenus graves, et le résultat était le Covid-19. »

Il a ajouté que bien que les infections au Covid-19 aient augmenté, le bureau de santé local a indiqué aux médecins qu’ils n’avaient pas besoin de signaler les cas confirmés.

M. Li, un habitant de Guangzhou qui n’a donné que son nom de famille par mesure de sécurité, a déclaré à Epoch Times que de nombreuses personnes de son entourage, dont toute sa famille, ont récemment présenté des symptômes de rhume. M. Li a expliqué qu’ils avaient déjà été diagnostiqués positifs au Covid-19 à plusieurs reprises et qu’ils pensaient que leurs symptômes correspondaient à une nouvelle vague de Covid-19.

M. Guo, un habitant de la ville voisine de Shenzhen, a déclaré à Epoch Times que pendant les vacances du 1er mai (du 1er au 4 mai), de nombreuses personnes ont voyagé et ont commencé à présenter des symptômes de rhume par la suite, probablement dus au Covid-19.

Parallèlement, les habitants du nord de la Chine ont également signalé une augmentation des infections au Covid-19.

Liu Kun, propriétaire d’une clinique privée dans la ville de Hohhot en Mongolie intérieure, qui a donné ce pseudonyme pour des raisons de sécurité, a fait savoir à Epoch Times le 30 mai que les infections au Covid-19 se poursuivent, « avec de nombreuses personnes présentant des symptômes de toux, d’expectorations, de vomissements et de diarrhée ».

Il a indiqué que de nombreux patients « ont des symptômes persistants, parfois même pendant des mois ». Il a prédit qu’au vu des caractéristiques de cette maladie infectieuse, « on assisterait à une explosion des infections en juin et juillet ».

Des personnes portant des masques attendent dans une zone de consultation externe du service respiratoire d’un hôpital de Pékin, en Chine, le 8 janvier 2025. (Jade Gao/AFP via Getty Images)

M. Xu, un habitant de la ville de Benxi, dans la province du Liaoning, qui n’a donné que son nom de famille par mesure de sécurité, a déclaré à Epoch Times que certains de ses amis et proches avaient récemment attrapé un rhume. « Nous avons déjà réalisé qu’il pourrait s’agir du Covid-19, causé par un virus mutant. Les symptômes persistent et ne s’améliorent pas. La maladie est totalement incurable par des médicaments. »

Il a ajouté qu’il y a eu des morts subites, particulièrement concentrées sur des personnes dans la quarantaine et la cinquantaine.

Les infections se propagent également rapidement dans la province du Shanxi, a indiqué à Epoch Times M. Luo, un habitant de la ville de Changzhi qui n’a donné que son nom de famille. « Ma famille, dont ma femme, ma fille, mon gendre et ma petite-fille, a été infectée », a-t-il précisé.

La peur des restrictions zéro-Covid

Les suspensions et les quarantaines scolaires ont accru l’inquiétude du public quant à un éventuel retour des restrictions draconiennes du régime « zéro Covid », appliquées de 2020 à la fin de 2022 – au cours desquelles les communautés ont été confinées, les tests de masse obligatoires, les déplacements restreints et les résidents envoyés de force dans des centres de quarantaine.

Le Dr Jonathan Liu, directeur du Liu’s Wisdom Healing Centre et professeur au Canada Public College, a indiqué à Epoch Times le 30 mai que bien que la Chine continentale connaisse une nouvelle vague d’infections au Covid-19, les données officielles n’indiquent pas de propagation grave nécessitant le confinement des villes.

« Poursuivant sa stratégie de dissimulation, le régime chinois ne souhaite pas pour l’instant confiner les villes ni mettre en œuvre la politique zéro Covid, car cela affecterait gravement son développement économique. Désormais, stimuler le développement économique est sa priorité absolue. »

Sean Lin, professeur adjoint au département des sciences biomédicales du Feitian College et ancien microbiologiste de l’armée américaine, partage une évaluation similaire.

« Les autorités n’adopteront pas immédiatement les mesures de confinement car elles savent également que si elles mettent en œuvre la politique stricte du zéro Covid, une énorme réaction de la population s’ensuivrait », a déclaré M. Lin à Epoch Times le 30 mai.

« Le gouvernement construit donc actuellement des hôpitaux mobiles ou des centres d’isolement temporaires dans diverses régions pour évacuer discrètement les gens. Il se peut qu’aucun changement majeur de politique ne soit annoncé au public. »

L’édition chinoise d’Epoch Times a rapporté plus tôt cette année que, selon des sources internes dans certaines régions de Chine, les gouvernements locaux construisaient des hôpitaux mobiles à grande échelle pour mettre en quarantaine les patients atteints d’infections respiratoires, dont le Covid-19, comme à Urumqi – dans la région du Xinjiang – et dans plusieurs provinces.

Des employés travaillent dans un hôpital de fortune qui sera utilisé pour les patients atteints du Covid-19 à Guangzhou, dans la province orientale du Guangdong en Chine, le 11 avril 2022. (AFP via Getty Images)

Selon M. Lin, certains endroits ont peut-être adopté des mesures permettant aux habitants de rester chez eux pour être mis en quarantaine, « mais cette mesure ne se transformera pas en une politique à grande échelle à moins que le régime ne se déstabilise au point d’obliger les autorités à prendre une telle initiative ». Ce n’est pas encore le cas.

Le CDC chinois n’a pas encore publié ses données sur le Covid-19 pour le mois de mai, mais a mis à jour son rapport hebdomadaire sur la grippe, dans lequel le nombre d’infections a considérablement augmenté cette semaine.

Selon le rapport hebdomadaire sur la grippe pour la semaine épidémiologique 21 (du 19 au 25 mai), publié le 29 mai, huit épidémies de type grippal ont été signalées à l’échelle nationale. À titre de comparaison, une seule épidémie de type grippal a été signalée à l’échelle nationale au cours de la semaine 20 et aucune au cours de la semaine 19.

Les autorités continuent de dissimuler les données réelles relatives au Covid en Chine, a poursuivi M. Lin. « La population ne connaît pas la situation réelle et la gravité de la vague d’épidémies, en particulier le taux de gravité et le taux de mortalité. Les autorités n’informent pas la population. »

Selon lui, la situation de la Chine est plus compliquée et plus grave, car « elle implique la co-circulation et la co-infection de plusieurs agents pathogènes respiratoires, avec trois ou quatre agents pathogènes respiratoires infectant en même temps, et pas seulement cette souche NB.1.8.1. Mais les autorités n’ont pas révélé la situation réelle, et [il] pense qu’il est difficile pour la communauté internationale de la comprendre ».

NB.1.8.1

Les autorités sanitaires chinoises ont annoncé le 23 mai que le variant NB.1.8.1 d’Omicron est actuellement le principal variant se propageant à travers la Chine, alors que la détection du variant a augmenté dans la communauté internationale.

NB.1.8.1 est une sous-branche de sixième génération du variant XDV.

« Les données actuelles ne montrent pas que le variant NB1.8.1 présente une avancée significative en termes de pathogénicité, mais qu’il multiplie par près de 1,8 sa capacité d’échapper au système immunitaire. S’il remplace le variant dominant précédent à l’origine du Covid-19, c’est parce que sa capacité de transmission est renforcée », a expliqué M. Lin à Epoch Times.

Il a souligné que de nouveaux variants du Covid-19 sont apparus fréquemment ces trois dernières années. « Souvent, de nouvelles souches remplacent rapidement les anciennes pour devenir dominantes. C’est devenu courant. »

Une personne reçoit un vaccin contre le Covid-19 à l’aéroport international de Los Angeles, le 22 décembre 2021. (Frederic J. Brown/AFP via Getty Images)

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé le NB1.8.1 comme un « variant sous surveillance », c’est-à-dire sur une « liste de surveillance », a indiqué M. Lin. « À l’heure actuelle, la communauté internationale ne considère pas ce variant comme méritant une attention particulière. »

Alors que la vague d’infections en Chine se poursuit, les pays asiatiques voisins et les États-Unis ont signalé des cas de Covid-19 causés par le NB1.8.1, notamment chez des voyageurs internationaux dans les aéroports.

Toutefois, M. Lin a précisé que rien n’indiquait que d’autres pays interdisaient les voyages ou les vols en provenance de Chine « parce que l’OMS ne dispose pas de données précises sur la Chine ».

« D’après les données actuelles de surveillance des pays du monde entier, il n’y a pas eu d’augmentation rapide et à grande échelle des infections comme celle de 2020. »

Comme le régime chinois ne divulgue pas les données réelles, « il n’est pas possible de suivre les itinéraires de propagation du virus ».

« Le danger est d’autant plus grand », a-t-il ajouté. « La Chine dissimule souvent de nombreuses choses jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus être dissimulées. Lorsqu’elles sont révélées, la situation est déjà très sérieuse et peut devenir incontrôlable. C’est en fait la plus grande préoccupation. »

Luo Ya, Fang Xiao et Xiong Bin ont contribué à la rédaction de cet article.

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